La vie à bord n'est pas
toujours aussi idyllique qu'elle le paraît quand vous lisez ce blog.
Une petite galère se transforme souvent en gros problème car nous
sommes loin des grosses villes où l'on trouve tout et avant que la
poste ne nous livre ...
Tout ça pour dire qu'on
peut vite se retrouver dans la m...
Démonstration : notre
guindeau qui nous a bien enquiquiné en Martinique, avait retrouvé
une seconde jeunesse (après avoir dégrippé les charbons, remplacé
un ressort ... Julien est devenu le pro du montage et démontage de
ce guindeau !) mais ce n'était qu'un second souffle ! Et là, on
sent bien qu'il n'est pas loin de la fin : la vitesse de descente ou
de remontée de la chaîne est variable, il fume, il chauffe ... ce
n'est pas bon tout ça !
Sur Lotus, pas de solution
de secours : le guindeau marche ou il faut remonter sa chaîne (de 12
mm) à la main et au bout, nous avons une belle ancre de 35 kg !!
Sachant qu'on mouille souvent par 10 m de fond et qu'on met 40 m de
chaîne ... On ne tient pas à faire l'expérience de la remontée
manuelle.
Donc Julien est parti
(toujours à Road Harbour, à Tortola) à la recherche d'un
technicien pour un diagnostic de pro et il l'a trouvé. Le mécanicien
est venu à bord très gentiment et a examiné le moteur un moment
avant de confirmer ce que l'on craignait : le moteur a pris l'eau et
le grippage est interne. Il va tenir encore un moment mais combien de
temps durera l'agonie ?
Bon, le moteur de rechange
est déjà commandé mais pas encore livré à papa ; peut-être
peut-on se le faire livrer ici ? Mais pour cela, il faut une adresse
!!
Voilà Julien reparti pour
trouver une adresse et si possible trouver aussi la pièce abîmée
de notre avale-tout. Il doit aller à la marina voisine : trop de mer
pour y aller en annexe ... mais nous avons à bord un vélo ! Enfin
quand on le sort de la soute avant, l'état de rouille avancé du
vélo nous fait douter. La dernière fois qu'il avait servi, c'était
avec Richard à Marie Galante en octobre 2017 ... et je suis sûre
qu'il se souvient de la longue séance de dégrippage !! Enfin, je
l'amène en annexe sur un ponton et Julien réussit à déplier le
vélo avant de le pulvériser de WD40 (l'ami du marin !) ... mais
rien n'y fait : pas moyen de dégripper l'ensemble et même quelques
coups de pieds amicaux (il faut bien que Julien décompresse)
n'auront aucun effet. Le vélo finira dans une benne ("ça fait
12 kg en moins sur le bateau !" sera le seul commentaire que je
peux retranscrire ici) et Julien fera du stop (la marina est à 5
km).
Il reviendra une heure plus
tard avec la pièce de l'avale tout et une adresse
: trop fort Julien ! (pendant qu'il se balade et fait du tourisme, je
tiens quand même à dire que notre mouillage est bien agité et que
moi, je me coltine le CNED avec une Violette "enthousiaste"
!).
Comme on ne peut rien faire
d'autre pour l'instant, nous quittons le mouillage vraiment
inconfortable vers Norman Island (célèbre pour ses grottes et son
trésor, dont parle Robert L. Stevenson) où nous mouillons dans the
Bight.
Julien est tout content :
nous sommes arrivés avant Teiva (pour les non initiés, Teiva est un
outremer 45 : dans le monde des bateaux, c'est un catamaran léger et
rapide. Notre Privilège est plus lourd et donc moins rapide ...
normalement).
La baie est bien protégée
et enfin nous voilà au calme ! Nous avions commencé par prendre une
des bouées de mouillage disponible, mais seulement 5 minutes après
notre arrivée, un zodiac est passé pour nous réclamer 30 dollars :
on voit tout de suite le budget si chaque nuit dans les BVI nous
coûte 30 dollars (nous avons prévu de rester 15 jours !). Nous
préférons donc nous déplacer et jeter notre ancre.
Le lendemain, Julien
redémonte le guindeau pendant que Violette fait école. Il trouvera
un charbon déconnecté et il le remonte, confiant. Vers 10h, pleins
d'énergie, nous décidons de faire une petite randonnée avec Teiva.
De la plage, on aperçoit un chemin sur la colline ... mais pour y accéder, c'est une autre histoire ! Le cyclone (toujours cette satanée Irma !) a cassé tous les arbres et l'accès au sentier n'est pas évident. Jean-Roch nous appelle : il a trouvé un passage jusqu'au sentier ... Après avoir progressé dans les broussailles en escaladant arbres cassés et branchages divers (avec épines pour certains !), moi avec Lilas sur le dos, on finit par s'arrêter et voter unanimement le demi-tour parce que le sentier, on n'y est pas encore !!
De la plage, on aperçoit un chemin sur la colline ... mais pour y accéder, c'est une autre histoire ! Le cyclone (toujours cette satanée Irma !) a cassé tous les arbres et l'accès au sentier n'est pas évident. Jean-Roch nous appelle : il a trouvé un passage jusqu'au sentier ... Après avoir progressé dans les broussailles en escaladant arbres cassés et branchages divers (avec épines pour certains !), moi avec Lilas sur le dos, on finit par s'arrêter et voter unanimement le demi-tour parce que le sentier, on n'y est pas encore !!
On ressortira égratigné,
suant, transpirant ... et finalement, on rentrera sur nos bateaux
après une petite baignade ! C'est tuant les randos ! On se retrouve
tous sur Lotus pour déguster 1 m de pizza. Qui dit pizza, dit four
allumé, dit dessalinisateur en marche (tant qu'à faire tourner le
groupe électrogène, on rentabilise). Et alors que les gâteaux au
chocolat cuisent, le dessal s'éteint brusquement ! Allons bon !
Julien essaie de le relancer mais il se met en alarme puis refuse
carrément de redémarrer. Aïe ! Un bateau sans dessal c'est tout de
suite la galère ! En plus, nos cuves sont loin d'être pleines
(capacité 640l, on est à 200 l ...). Julien y passe un moment avec
l'aide de Jean-Roch mais ne trouve pas la panne. Inquiétant
!
Pour se changer les idées,
nous irons en annexe voir les "fameuses grottes" : petit
tour dedans en palmes masques et tubas. C'est vite fait : la première
est peu profonde (un gros barracuda au fond incite à la prudence) et
la deuxième l'est beaucoup plus mais étroite et on n'a pas envie de
s'enfoncer dans le noir ...
On finira sur la plage au fond de la baie Blight. Un joli bar y est installé (à côté d'une autre construction en ruine, vestige d'Irma encore) et la plage est "artificielle" mais les loulous s'amuseront bien. On s'aperçoit aussi qu'un chemin, dégagé cette fois, part vers les collines.
On finira sur la plage au fond de la baie Blight. Un joli bar y est installé (à côté d'une autre construction en ruine, vestige d'Irma encore) et la plage est "artificielle" mais les loulous s'amuseront bien. On s'aperçoit aussi qu'un chemin, dégagé cette fois, part vers les collines.
Le soir, Julien passera un
long moment en tête à tête avec le dessal mais son charme n'agira
pas : le voyant alarme refuse de s'éteindre. On n'a plus de dessal !
Restriction d'eau sur Lotus.
Evidemment, nous sommes
samedi donc le service de dépannage de Dessalator (efficace à ce
qu'il paraît) ne sera joignable que lundi.
Nous voilà repartis en
randonnée : il fait chaud, très chaud et ça grimpe ! Mais on
parviendra au sommet de la colline pour prendre quelques jolies
photos. Arrivés aux antennes, deux options : trouver un chemin pour
descendre direct à la plage ou faire le chemin inverse.
Jean-Roch part devant ... ça me semble scabreux encore ... je fais demi-tour avec Violette et Julien. L'équipage de Teiva se lancera dans la brousse et tombera finalement sur un petit sentier !
Nous les retrouverons installés sur la plage.
Jean-Roch part devant ... ça me semble scabreux encore ... je fais demi-tour avec Violette et Julien. L'équipage de Teiva se lancera dans la brousse et tombera finalement sur un petit sentier !
Nous les retrouverons installés sur la plage.
Après un petit vol du
drône, nous appareillons pour l'île suivante : Peter Island où
nous comptions aller mouiller à Deadman bay.
Teiva, parti devant, choisit Great Harbour, car ils craignent que la houle rentre dans notre destination. Nous essayons quand même : nous mouillons par 3m de fond dans une eau cristalline, devant une très jolie plage. Le sable est doux et fin, les tortues sont présentes et le plan d'eau est calme. Top !!
Teiva, parti devant, choisit Great Harbour, car ils craignent que la houle rentre dans notre destination. Nous essayons quand même : nous mouillons par 3m de fond dans une eau cristalline, devant une très jolie plage. Le sable est doux et fin, les tortues sont présentes et le plan d'eau est calme. Top !!
Teiva nous rejoindra le
lendemain matin. Julien s'est levé à l'aube pour appeler le SAV de
dessalator : le technicien lui dit de déconnecter le pressostat et
d'essayer. Et ça marche !!! Youpi !! Il nous faudra commander le
pressostat mais le dessal peut fonctionner sans (on n'a plus de
sécurité contre une surpression mais en le faisant fonctionner au
mouillage seulement, ça devrait aller). Papa nous amènera la pièce
(200 euros le pressostat quand même !) à Panama. Il nous amènera
aussi le moteur du guindeau car la livraison ici s'avère
problématique (6 semaines de délai ...).
Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que notre moteur tienne jusqu'à Panama !
Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que notre moteur tienne jusqu'à Panama !
En attendant, on se détend
un peu (le dessal nous avait donné un coup au moral !) : la
plage est magnifique. Avant le passage d'Irma, cette baie devait être
vraiment superbe. Maintenant la nature a un peu repris ses droits :
l'hôtel de luxe est vide, car en réfection et on a la plage pour
nous tout seul ! Enfin on la partage avec Teiva volontiers.
Teiva partira mardi matin
pour les petites îles voisines ... nous on choisit de paresser dans
la jolie baie : le plan d'eau est protégée et le palme/masque/tuba
est bien sympa. J'ai pu voir une grosse tortue, accompagnée par deux
beaux poissons, une plus petite, une raie pastenague et une raie
léopard (timide, elle n'est pas restée pour la photo ... et je ne
fais pas le poids à la course !).
L'après-midi, Julien reprend ses activités habituelles (après ses heures de dépannage !) : nage et pain !! Il fera aussi un peu de kayak et s'arrêtera auprès d'un lagoon 400 arborant le pavillon français : "Just a dream" (JAD), un catamaran en
location 6 mois avec une famille de 2 enfants (2 garçons 6 et 9 ans)
: Violette est ravie d'avoir des compagnons de jeux et nous discutons
avec les parents.
Le lendemain, nous repartons vers les Baths, au sud de Virgin Gorda mais nous les reverrons peut-être à Anegada.
Le lendemain, nous repartons vers les Baths, au sud de Virgin Gorda mais nous les reverrons peut-être à Anegada.
Petite info côté formalités : nous avions payé environ 50 dollars pour rester 10 jours dans les BVI. Nous apprenons avec surprise que JAD a payé 780 dollars pour une semaine !! D'où vient une telle différence ? Eh bien, ils sont sur bateau de location donc soumis aux règles des charters : il y a une taxe pour le bateau et une taxe de 16 dollars par personne et par jour (enfant = adulte) est appliquée ! Ils étaient 6 à bord pour la semaine ... la facture est salée !!
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