jeudi 30 avril 2020

Quarantaine 5ème semaine ...



J'ai débuté cette nouvelle semaine en faisant revoler le drone. Enfin j'ai d'abord dû recharger et réchauffer la batterie avant : j'ai eu un message avertissant qu'en dessous de 15°, la batterie risquait de fonctionner moins bien : une première ! Quand je vous dis que ça se rafraîchit (la batterie était stockée avec le drone dans la coque tribord, 13° !).



Le mouillage s'est bien vidé : 6 bateaux seulement. Les autres sont répartis le long de la côte ou dans un mouillage voisin.

Nous sommes retournés sur la plage, jouer avec les petites otaries et crapahuter sur les rochers. Violette, qui s'était assise pour nous attendre, s'est retrouvée nez à nez avec une petite otarie qui n'a pas semblé du tout effrayée : peut-être l'a-t-elle pris pour l'une d'entre elles, avec sa capuche !


Jour 29 : jeudi 23 avril
Pendant notre randonnée matinale, le ciel s'est bien chargé : pas de vent mais une petite pluie s'installe en début d'après-midi. Nos amis belges, invités à boire le café à bord, choisirons de se mettre à couple pour éviter le trajet (humide) en annexe. Bonne idée !


Jour 30 : vendredi 24 avril
Une journée exceptionnelle : sans vent, avec un grand soleil et des températures très clémentes. Cela suffit pour motiver Julien : aujourd'hui, il plonge pour aller voir nos hélices. Il a remarqué des "cheveux d'algues" en regardant de la surface. Nous n'avions pas mis d'anti-fouling sur les hélices avant de les remonter ... erreur de débutant !


Mais avant la baigande, nous décidons de nous "rafraîchir" un peu avant de retrouver la civilisation mardi prochain : coupe de cheveux pour les grands.
Je confie ma tête à Julien pour qu'il me recoupe un peu mon carré. J'opte pour la solution simple, vue sur internet :
- tracer une raie au milieu sur cheveux secs
- faire une queue de cheval basse près de la nuque
- attacher avec un élastique
- couper droit au niveau de l'élastique.
C'est ensuite son tour de subir un

coup de tondeuse : il m'a demandé court et dégagé !
L'après-midi, revêtu de sa combinaison intégrale, avec la cagoule prêtée par Skybird, Julien se met à l'eau (froide !!) avec le secret espoir qu'il n'ait qu'à gratter un peu les hélices. Il remontera dépité : les hélices sont recouvertes de coquillages. C'est donc parti pour le démontage intégral. Pendant qu'il remonte les anciennes hélices bipales, je nettoie nos hélices tripales : impressionnante cette couche de coquillages !
La journée se termine par un petit tour sur la plage avec les filles pour se réchauffer : à l'abri du vent, en plein soleil, il fait chaud et ça fait du bien !


Jour 31 : samedi 25 avril
Petite randonnée entre adultes sous un grand soleil.
Au retour, nous faisons un stop sur Skybird et nous repartirons avec leur annexe : je leur fabriquerai une housse pour leur moteur d'annexe dans l'après-midi. Ça occupe !

Jour 32 : dimanche 26 avril
C'est au tour de Lilas de se faire couper les cheveux : elle les laisserait bien pousser comme Violette mais elle redoute les nœuds. Ce sera donc court !
Journée mitigée côté météo. On reste à l'abri sur Lotus et on s'occupe comme on peut : je couds un renfort sur une de nos toiles qui abrite le carré.

Jour 33 : lundi 27 avril
Aujourd'hui, nous passons officiellement en alerte 3 à midi. Ça ne changera pas grand-chose pour nous, à part le fait que nous sommes autorisés à aller en marina. Un approvisionnement s'impose : on touche le fond ... du dernier pot de Nutella !
En ce moment, je regarde sur leboncoin local (Trademe) : j'aimerais acheter des vélos d'occasion pour occuper le temps que nous allons encore passer en Nouvelle Zélande (Lotus n'est pas encore vendu : il faut que les acheteurs, néo-zélandais, aient le droit de se déplacer ... peut-être en alerte 2). Autant que Lilas apprenne à faire du vélo !

Jour 34 : mardi 28 avril
Nous laissons derrière nous notre joli mouillage direction Nelson. Grand beau temps avec un peu de vent : plein d'espoir, Julien hisse la grand-voile, déploie le génois. Le vent disparaîtra 15 minutes plus tard et nous continuerons au moteur !
Objectif une fois à quai à Nelson :
- faire des courses
- récupérer les 2 vélos que j'ai achetés
- réussir à faire brancher Lotus à l'électricité (en NZ, il faut un contrôle électrique à bord avant de se connecter)
- ranger et nettoyer le bateau ...

Jour 35 : mercredi 29 avril
Julien, bien motivé, a réussi à nous mettre le chauffage dès le premier soir en branchant en direct les radiateurs. Reste à brancher correctement Lotus ... avec l'aide d'un employé de la marina qui doit nous fournir la bonne prise.

Aujourd'hui, j'ai récupéré le vélo acheté pour Violette sur Trademe : il est plus grand que ce que je pensais et a un style rétro particulier, avec des énormes pneus. C'est la classe 😎Je l'ai poussé sagement tout le long du chemin pour revenir à la marina : ici, le port du casque est obligatoire (sinon amende de 50 NZD). J'en ai donc acheté au Warehouse local ... qui est fermé (virus oblige) : achat par internet obligatoire ... 5 jours de délai pour la livraison ...
En attendant, Violette s'amusera sur le parking de la marina.
Pendant ce temps, Julien entretient les moteurs, les fait tourner à l'eau douce, nettoie les fonds de cale. Après un moment plié en 2 à nettoyer, il se relève et se met à boîter : a priori, son genou n'a pas aimé la station prolongée accroupie et il proteste. J'ai ri au début ... après plusieurs heures, je ris moins : Julien a bien mal au genou et ne peut plus s'appuyer dessus ! J'ai dû ressortir mes béquilles (qui datent du déchirement d'un ligament de mon genou, juste avant le départ, en 2016 !). Espérons que ça disparaisse comme c'est apparu : d'un coup !

Jour 36 : jeudi 30 avril
Julien est toujours estropié (tout ça pour ne plus rien faire à bord : je l'ai percé à jour ! Mais il mérite un oscar 😂 pour son excellente interprétation). Tant pis, j'irais me promener toute seule l'après-midi, et je reviendrai bien vite pour réceptionner le vélo de Lilas que le vendeur nous livre gentiment. Lilas est ravie mais elle essaiera quand même de concurrencer son père dans le rôle de la petite fille trop faible pour pousser sur les pédales.

Violette, pendant ce temps, fera amie-ami avec un chat qui visiblement habite la marina.

Côté épidémie, la Nouvelle Zélande est donc en Alerte 3 pour 2 semaines, jusqu'au 11 mai. Il y a une moyenne de 5 cas positifs détectés chaque jour : 1469 en tout dont 1180 guéris et 19 morts (dont 10 personnes âgées d'une même maison de retraite).
Nous sommes maintenant au chaud, avec tout le confort et a priori, dans la région la plus ensoleillée de la Nouvelle Zélande.
A suivre ...


mardi 21 avril 2020

Quarantaine 4ème semaine

4ème et, on croise les doigts, dernière semaine de confinement qui commence. Nous saurons lundi comment la Nouvelle Zélande compte gérer le confinement.


Jour 22 : jeudi 16 avril 2020
Le matin, nous partons pour notre petite promenade entre adultes. Le soleil est au rendez-vous et c'est toujours aussi sympa. L'après-midi passe ... lentement ... J'étais en train de penser à aller faire un tour de canoë quand le vent s'est levé d'un coup : de 5 kt à 30 kt dans les rafales ! Ce coup de vent, venu de nulle part s'est calmé en quelques heures heureusement.
Soirée au chaud dans Lotus : j'ai fait du pain et nous en avons profité pour chauffer le bateau pendant qu'il cuisait.



Minute culturelle :
Durant nos randonnées dans l'Abel Tasman Park, nous avons remarqué que certains arbres étaient noirs et qu'il y avait des filaments blancs sur ces troncs.
La couleur noire des arbres est due à un champignon connu sous le doux nom de Capnodium. Celui-ci se nourrit du surplus de «miellat» (honeydew en anglais) rejeté en dehors de l’écorce par une cochenille (en anglais "sooty scale insect", en latin le cryptococcus fagisuga). L’insecte, pas plus gros qu’un moucheron, suce la sève de l’arbre et exsude via un long filament blanc l’excès de sucre qu’il a pris dans la sève. Cela forme au bout du filament une petite goutte de sucre ce qui explique les guêpes qui bourdonnent autour de ces arbres. Malheureusement, ces guêpes ne sont pas une espèce endémique : elles sont voraces et volent littéralement la nourriture de la faune indigène qui dépend de celle-ci. De nombreux oiseaux comme le tui, le bellbird ou le kaka et autres insectes dépendent de cet aliment en hiver où le miellat est l’une des seules sources de nourriture.


Jour 23 : vendredi 17 avril 2020
Ce matin, ma bouilloire est tombée en panne (heureusement, l'eau était alors assez chaude pour mon café !). Catastrophe ! Bon, la bouilloire n'a rien (forcément, c'est une bouilloire en inox increvable) : on a simplement plus de gaz !


Toujours prévoyants et organisés (oui, c'est de l'autocongratulation : c'est bon pour le moral), nous avions acheté une bouteille de gaz et un détendeur avant le confinement. Parfait ? Eh bien non ! Comme nous l'avons hélas souvent constaté dans notre demi-tour du monde, chaque pays a adopté un système particulier : ce ne sont pas les mêmes prises électriques, parfois pas le même courant, pas les mêmes bouteilles de gaz ... Et ici, ça ne rate pas : le pas de vis néo-zélandais est différent du pas de vis polynésien, qui est différent du pas de vis ... !


Julien passera près d'une heure à adapter un système pour nous permettre de brancher cette nouvelle bouteille à notre installation. Remarque, en plein confinement, ça occupe !
Pendant ce temps, je pars en canoë voir nos amies les otaries qui poseront gentiment pour mes photos. A mon retour, nous obligeons les filles à nous accompagner pour une petite promenade à terre. Les mines renfrognées du départ seront longues à disparaître et il faudra les menacer pour qu'elles sourient sur la photo d'arrivée sur la plage (avant / après)


L'après-midi, le temps se couvre peu à peu et une petite pluie s'installe : on préférerait une grosse pluie pour récupérer de l'eau !

Jour 24 : samedi 18 avril 2020
Samedi pluvieux, samedi heureux ? Le ciel est gris ce matin, gris foncé même ! Récupérateur d'eau en place, on espère bien que la pluie sera diluvienne !! alors ? Eh bien non, encore une déception !
Heureusement, après la pluie, Baudouin passe nous inviter à manger sur Skybird et demande si quelqu'un est partant pour l'accompagner : il va pêcher en annexe.
Le soleil brille maintenant mais le fond de l'air reste frais : Julien botte en touche pour la pêche (frileux !) et moi j'avoue que les poissons, j'aime les manger ... et c'est tout.
Et quid de la quarantaine et du confinement me direz-vous ? 

Je répondrai qu'il faut faire la part des choses : sur le mouillage, nous sommes tous restés éloignés les uns des autres, et du reste de la population, pendant 3 semaines. Tout le monde va bien : alors nous avons décidé de partager notre "bubble".
Et nous passerons un super moment autour d'un repas diététiquement correct (les filles survivront grâce à un paquet de chips et des cookies que j'avais apportés) agrémenté de la pêche du jour : Baudouin est revenu avec 3 beaux poissons. Nous repartirons d'ailleurs avec des filets pour un futur repas !

Jour 25 : dimanche 19 avril 2020
Pas d'école !! (je suis sûre, maintenant que beaucoup ont expérimenté l'école à la maison, que vous comprenez mon enthousiasme !)

Nous accompagnons sur une partie du chemin nos amis belges qui partent pour une grande randonnée / pique-nique mais nous rejoignons les louloutes à bord pour le repas. L'après-midi, nous escaladons enfin le sentier présent dans Adele island pour aller voir le point de vue. Il aurait été dommage de quitter notre mouillage sans l'avoir fait !


Enfin je suis peut-être un peu optimiste : nous venons d'apprendre que, même en niveau 3, la marina de Nelson pourrait être fermée. Notre retour à quai (et donc la possibilité de chauffer le bateau) paraît compromis ... Reste à espérer que la météo reste clémente.
Pour finir la journée sur un événement, Violette perd sa première molaire au repas du soir !

Jour 26 : lundi 20 avril
Journée calme et ensoleillée encore : nos journées sont routinières en semaine. Petit tour en canoë pour dire coucou aux otaries (bizarrement, personne ne se bat pour m'accompagner) puis marche pour les adultes pendant que les filles font école (à leur ryhtme) le matin. Je reprends les choses en main l'après-midi pour terminer l'école puis jeu (UNO ou autre), un peu d'internet ... et c'est déjà le coucher du soleil vers 17h30. Les températures descendant assez vite : nous nous enfermons dans Lotus pour le reste de la soirée.


Aujourd'hui, annonce de la première ministre néo-zélandaise : le passage en Alerte 3 se fera lundi prochain. Elle rajoute donc seulement 4 jours à notre confinement actuel. Renseignements pris auprès des marinas, elles permettent aux "liveaboard" de venir à quai en Alerte 3 mais aucun accès aux commodités (douches, machines à laver).
Nous devons maintenant choisir : Nelson (à 20 M de nous) ou Opua (en haut de l'île du Nord, à 3 jours de navigation en passant par la côte Ouest).

Jour 27 : mardi 21 avril
Le temps reste ensoleillé mais frais (12° ce matin). Notre randonnée du matin nous emmène sur un point de vue magnifique d'où l'on voit au loin les montagnes de l'île du Sud, aux sommets enneigés (brrr !).

En fin d'après-midi, nous kidnappons les filles (pas coopératives au début) et faisons un saut jusqu'à la plage. Les otaries se prélassent sur les rochers ou nous suivent le long de la plage. L'occasion de faire des photos avec Lotus en arrière plan !

Les jeunes otaries se comportent un peu comme des petits chiens curieux : elles se grattent, jouent, grognent, s'approchent (une curieuse viendra jusqu'à toucher mon pied) ... on ne se lasse pas du spectacle et de la chance que nous avons de les voir de si près dans leur habitat naturel. C'est le coucher du soleil et le froid qui s'installe qui nous ramènera sur Lotus.


Côté nouvelle du jour : la marina de Nelson nous a confirmé qu'elle pourrait nous accueillir à partir de mardi prochain (passage en alerte 3) à quai. C'est un bon début !


Jour 28 : mercredi 22 avril
Température dans le bateau ce matin : 11° ...
Autant dire qu'on s'habille dès qu'on quitte notre lit tout chaud ! Et heureusement, Lotus chauffe vite dès que le soleil se lève. Lilas est grognonne ce matin : une des ses dents du bas est sur le point de tomber et notre petite actrice en fait tout un drame. Elle attendra notre retour de randonnée (11h) pour oser petit déjeuner 😟. Espérons que cette dent se décide rapidement à tomber d'elle-même.

Et voilà encore une semaine passée !
Bilan pour la NZ à l'heure actuelle : 1445 cas testés positifs, 13 morts, 1006 personnes guéries. La population néo-zélandaise ne sera pas immunisée contre ce virus tellement le confinement a été efficace. Espérons qu'on trouve vite un vaccin ou un remède efficace sinon ils ne sont pas près de rouvrir le pays aux étrangers !


dimanche 19 avril 2020

Le virus ...

On entend tout et n'importe quoi sur internet concernant le virus, le confinement : chacun juge, condamne, donne son avis, cherche et désigne des coupables, s'indigne ... Certains propos ou comportements m'horrifient, d'autres sont admirables ...
Chaque pays applique des mesures différentes, annonce des chiffres plus ou moins crédibles, copie ou critique les voisins, confine plus ou moins ...


Nous nous estimons chanceux de ne pas être en France où la population ayant une légère tendance bien française à n'en faire qu'à sa tête, cela aboutit à un système d'attestations obligatoires avec des amendes dont l'efficacité est peut-être avérée mais qui conduit à des réactions "inhumaines" par rapport aux risques encourus (par exemple, le cas d'un homme qui s'est fait verbalisé et a dû faire demi-tout alors qu'il allait rejoindre son père en train de mourir d'un cancer : comment comprendre ce type de mesure ? Mais jusqu'où ira-t-on ?

La Nouvelle Zélande est en Alerte 4 (confinement général) depuis plus de 3 semaines. Pas d'attestations, le droit de sortir faire du sport, les courses ... et surtout, le droit de partager son confinement avec d'autres proches (ils appellent ça une "bulle partagée") ... ces mesures ont été bien suivies par la population (avec évidemment, contrôle des forces de l'ordre parfois et les cas testés positifs diminuent chaque jour (8 hier). Nous nous acheminons donc vers un passage en Alerte 3 (pour résumer : on pourra sortir mais prudemment, beaucoup de commerces resteront fermés, on ne pourra pas voyager dans le pays). Evidemment, avant même que la décision soit prise, certains réclament à corps et à cris un maintien en Alerte 4 jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun cas positifs détectés ... et on attend 15 jours de plus pour être sûr après ça ... A croire qu'ils n'ont pas compris que le virus ne disparaîtra pas par magie : nous allons juste devoir apprendre à vivre avec !

Il n'y a pas de solution miracle : le confinement sera aussi, voire plus, dévastateur que la maladie à la longue, pour d'autres raisons. Comme beaucoup le disent : ce n'est pas la première épidémie qui touche la planète, le nombre de morts est terrible mais représente finalement peu par rapport à toutes les maladies qui sévissent (sans parler de ceux qui meurent de faim !). Pourquoi s'arrêter de vivre dans ce cas ? Pour protéger les plus "faibles", nos personnes âgées bien-aimées, nos proches en mauvaise santé ?
C'est un but très noble ... mais il faut aussi penser à tous les autres : ceux qui pourraient attraper le virus, en guérir et continuer à vivre pleinement. En ce moment, ils restent chez eux, à se demander comment ils feront pour survivre à la crise économique en préparation : certains vont tout perdre et arriveront certainement un jour à la question "A quoi bon ?"

Je pense que ce virus a aussi des côtés positifs car il remet beaucoup de choses à leur juste place :
- une caissière, infirmière, médecin, agriculteur, éleveur, éboueur, routier, pompier, boulanger, épicier, cuisinier, gardien de prison ... est bien plus utile à la société qu'un footballeur, un publicitaire, artiste, journaliste, politicien ou tout autre métier où finalement, on brasse du "vent". De quoi s'interroger sur la différence immense de rémunération.


- la planète respire un peu ... et si chacun s'engage dans des petits gestes quotidiens pour changer nos comportements, ce confinement général pourrait aboutir à une "révolution verte"
- nous avons tous acheté beaucoup moins : on vit très bien ainsi, pourquoi ne pas continuer ?
- nous avons tous rangé de fond en comble nos maisons pour tromper l'ennui : est-ce que vous vous servez de la moitié de vos affaires ?
- c'est peut-être le moment de se lancer dans le mouvement "zéro déchets" : REFUSER - REDUIRE RECYCLER – REUTILISER - COMPOSTER

enfin comme vous le voyez : je passe beaucoup de temps sur internet ... 
Courage à tous pour la suite de la bataille contre le virus.




mardi 14 avril 2020

Quarantaine 3ème semaine



Et nous entamons la 3ème semaine ... et comme pour tout le monde, on commence à trouver le temps long ... même si on est bien conscient de notre chance.


Jour 15 : mercredi 8 avril
Ecole, petite rando sans les filles, jeux ... la routine quoi.

Jour 16 : jeudi 9 avril
Ecole, pain, quiche, gâteaux au chocolat, petit tour en canoë pour moi l'après-midi avec toujours mes amies les otaries au rendez-vous, télé, wii ...

Jour 17 : vendredi 10 avril
Grand soleil ce matin mais brrrr ! Ça caille le matin ! On sent qu'on va vers l'hiver en Nouvelle Zélande : on passe la journée en pantalon et polaire ... ça craint !
Aujourd'hui, on termine le module 7 du CNED avec Violette (plus qu'un module et on a fini l'année !!). En ce moment, elle y met de la bonne volonté et ça change tout.
Nous partons marcher un peu en laissant les filles à bord. Après un petit détour par Skybird (nos amis belges) pour discuter, nous rejoignons la plage et le chemin de randonnée.


Bon, on l'a fait dans un sens, dans l'autre, en partant d'une plage différente ... on changerait bien de mouillage mais l'actuel cumule tous les avantages : il est protégé de partout, il y a des plages, des otaries, des petits oiseaux ... et aussi une bonne réception internet ! Rester informé et pouvoir communiquer avec la famille ou rêver en faisant des projets d'achats pour le futur ... c'est une bonne distraction quotidienne.
Dans l'après-midi, on traîne les filles sur la plage : Violette fera son sport du CNED ici. Ce mois-ci, c'est lancer de balle et ballon : il faut lancer loin, puis lancer loin et haut. On simplifie la chose en jetant un caillou dans un premier lieu puis un ballon.
Le résultat est parfois ... surprenant : la coordination des mouvements reste aléatoire ...

Jour 18 : samedi 11 avril
Branle-bas de combat : Lotus lève l'ancre vers 10h pour aller au village le plus proche (Kaiteriteri, petite station balnéaire à 45 minutes de moteur) où il y a une supérette. Ce sera notre première (et seule sortie) depuis le début du confinement. Nous accostons en annexe sur la plage et réussissons à jeter nos poubelles dans les quelques poubelles qui bordent la plage.


Nous croisons des familles qui se baladent en mangeant une glace, des cyclistes, des mamans avec leurs enfants ... chaque petit groupe évite soigneusement de s'approcher des autres groupes.
Les néo-zélandais, dans la grande majorité, respectent les règles en vigueur ici. Espérons que ça nous permette de sortir effectivement du confinement à partir du 23 avril ...
La supérette est à côté de la plage et, comparée à tous les magasins que l'on peut trouver aux Tuamotu, elle est top ! Pommes, mandarines, tomates, oignons, choux ... on refait le plein de frais et d'autres denrées qui manquaient à bord. Le passage à la caisse est organisé pour que la caissière reste à l'abri : on pose, on recule ... et bien sûr, gel hydroalcoolique à l'entrée et à la sortie.
Nous ne nous attarderons pas : retour à bord et petit saut jusqu'à notre mouillage de confinement.
Après plus de 15 jours sans aucun symptôme, les équipages de notre mouillage ont décidé d'un commun accord de se retrouver parfois sur la plage pour discuter en buvant une bière, à distance raisonnable. Julien les rejoint en canoë pour "improve his english".

Jour 19 : dimanche 12 avril
Ce matin, 2 bêtes à longues oreilles se sont cachées à bord. Heureusement, les louloutes ont vite fait de les débusquer et elles leur feront leur fête ! Joyeuses Pâques !
Le mouillage se vide peu à peu dans la journée : un coup de vent est prévu ce soir et beaucoup préfèrent se rapprocher de la côte pour s'abriter. Nous faisons le choix de rester ici et Julien passe un bout pour sangler le lazy-bag.
Effectivement, ça commence à souffler en fin d'après-midi et nous essuierons des rafales à plus de 40 kt jusqu'à 3h du matin. Il pleut aussi pas mal mais le vent fort nous contraint à être prudents : nous n'inclinons pas beaucoup les panneaux pour récolter l'eau de pluie. Malgré tout, nous récupérerons quand même une centaine de litres.

Jour 20 : lundi 13 avril
Début du module 8 du CNED pour Violette (dernier module !!) et journée pluvieuse et ventée encore. On est bien content d'être à bord d'un catamaran : ça ne bouge pas et on a de l'espace.
Nous nous félicitons (il faut bien s'auto-congratuler parfois !) d'avoir changé notre bimini en janvier dernier : plus de fuites d'eau. On reste au sec et bien abrité du vent dans le cockpit !
Nos annonces pour Lotus restent actives durant le confinement. Pour l'instant, pas de nouvelles de notre broker mais un néo-zélandais nous a contacté pour une visite à la fin du confinement. Nous avons aussi un potentiel acheteur américain qui a repris contact (mais dans son cas, la visite restera compromise un bon moment !). Un australien doit nous recontacter quand les voyages seront possibles ... Et aujourd'hui, un néo-zélandais du mouillage est venu à bord faire une visite de curiosité pour un ami qui cherche un catamaran ... à suivre.
Le confinement ne va pas nous faciliter la vie pour la clientèle étrangère mais il réduit aussi fortement la concurrence étrangère pour la clientèle néo-zélandaise ! Espérons que nous pourrons tirer notre carte du jeu.

Jour 21 : mardi 14 avril
Les communications WhatsApp avec les copines le matin m'apprennent que la France restera en confinement jusqu'au 11 mai ! Pourvu que la Nouvelle Zélande ne nous annonce pas la même chose dans une semaine !
Le temps se rafraîchit doucement ici : 12° ce matin dans les coques ! Nous allons bientôt sortir les bonnets !
 

D'ailleurs, en regardant devant, nous écarquillons les yeux : est-ce bien de la neige qu'il y a sur les sommets en face ? Houlala oui !
Le vent du sud souffle toujours, glacial ! Heureusement qu'il y a du soleil pour nous réchauffer dans la journée.

Aujourd'hui, le broker de 36Degrees nous a recontactés : il a 2 clients potentiels et il organisera les visites après le confinement. Tout cela est de bonne augure : nous croisons les doigts.

Jour 22 : mercredi 15 avril
Nuit super calme au mouillage et effectivement, ce matin, le plan d'eau est lisse. Pas de vent, du soleil ... allez c'est parti pour une petite rando à terre, sans les filles que nous laissons avec du travail. Le sentier de rando est jonché de branchages et fougères : le gros coup de vent que nous avons subi a laissé quelques traces que les quelques promeneurs comme nous font disparaître.
Après-midi studieux avec encore un peu d'école avec Violette (il n'y a pas de miracle : toute seule, elle travaille ... mais le rendement n'est pas forcément au rendez-vous) et de la lecture pour Lilas.

Et voilà encore une semaine qui s'achève. En Nouvelle Zélande, le bilan s'est alourdit car une maison de retraite a été contaminée : 1386 personnes testées positives, 7 morts (toutes plus de 70 ans), plus de 728 personnes guéries ... Chaque jour, il y a encore une vingtaine de nouveaux cas positifs détectés.
Est-ce que cela suffira pour repasser en alerte 3 dans une semaine ? L'île du Sud est moins touchée que l'île du Nord (car beaucoup moins peuplée) ; cela jouera peut-être en notre faveur ... 
Nous pensons retourner à Nelson quand le confinement sera allégé, et attendre là-bas une amélioration de la situation en Nouvelle Zélande. A suivre ...