dimanche 20 janvier 2019

Les Gambiers


Le 11 janvier 2019 : appareillage de Tahanea à 17 h pour les 3 bateaux, direction les Gambiers : 660 M à faire avec une "fenêtre météo" de Nord Est (si on attend du Nord Ouest, on peut passer 2 semaines à Tahanea ...).

Le passage de la passe se fait sans encombre mais nous essuyons un premier grain juste après ! Suivi de 2 autres, ça commence bien !! En fait, les premières 24 heures seront secouées !! Lotus est évidemment au près très serré, avec 20 à 30 kt de vent et une bonne grosse mer bien hachée ! On avance mais ça tape, ça claque, ça secoue ! Le capot avant bâbord fuit (le pont est submergé régulièrement par les vagues !), le sapin de Noël descend d'un étage ... la plaisance c'est le pied !!

Je migre dans la cabine arrière bâbord avec Lilas pour pouvoir dormir (papa a du nez : c'est la meilleure couchette quand on est au près avec une mer démontée ! Le lendemain matin, on ne voit plus nos bateaux copains. D'après Julien (et je suis de son avis), ils sont derrière nous. Le temps va heureusement se calmer dans la journée et la navigation devient plus agréable. Nous sommes partis le 11 janvier à 17 h ; nous arriverons le 16 janvier à 8h à Rikitea, sur l'île de Mangareva. Avant d'y arriver, l'odeur de l'île nous est parvenue : humus, feuille, herbe ... c'est bien vert !

Reste à attendre nos 2 bateaux copains : 6Gone arrivera en début d'après-midi, Fakarêver quelques heures plus tard. Julien est content car nous n'avons rallumé nos moteurs que dans la passe contrairement aux 2 autres qui ont dû s'aider un peu au moteur, faute d'avoir assez serré le vent.

Côté pêche, deux petits poissons ont daigné mordre à nos lignes le 14 janvier ..... un peu petites les daurades !

Enfin, nous voilà arrivés aux Gambiers et contents d'y être enfin. Le retour vers les Tuamotus sera certainement plus agréable puisque nous n'aurons pas à lutter contre la mer !




Le village de Rikitea est à l'image des villages polynésiens : une rue au bord de la mer avec de part et d'autres quelques habitations, 3 supérettes, une poste, une mairie, quelques snacks .... A noter qu'au village il y a 2 chapelles et une cathédrale, totalement disproportionnée ici.


Allez, voilà la minute culture, rien que pour vous : "en 1834, les Gambiers étaient une escale importante pour l'approvisionnement des navires et produisaient de la nacre. A cette époque, une mission catholique convertit rapidement l'ensemble de la population qui, en 50 ans, passa de 6000 habitants à 463 !! 2 causes majeures à ce désastre démographique sont avancées : les maladies européennes, importées par les navires de passage, combinées à l'action du supérieur de la mission qui se comporta en esclavagiste, imposant aux mangaréviens un travail surhumain pour bâtir une série de monuments religieux (dont la fameuse cathédrale !).
Quant à nous, après une journée de récupération, les jambes nous démangent d'aller gambader un peu dans l'île. Nous voilà donc tous partis, dans l'après-midi (eh oui, il y a CNED le matin !) pour l'ascension du Mont Mokoto (425 m). La ballade est sympa : on suit d'abord la route, puis un sentier en sous-bois, où nous aurons la joie de trouver des framboises sauvages ! On continue sous une forêt de pins (et les épines par terre, ça glisse car la pente est sévère quand même). C'est frais, et odorant mais mieux vaut ne pas s'arrêter trop longtemps : les moustiques sont à l'affût !!

A la bifurcation, nous tournons à droite, vers le mont Mokoto (à gauche c'est le mont Auorotini, 443 m, avec un chemin plus escarpé nous a-t-on dit ... on le garde pour la prochaine fois) et on continue à grimper, grimper ... grimper encore ... On sort de la pinède pour déboucher sur un pâturage (pentu !) où quelques chèvres se régalent. La vue est spectaculaire.

Après une petite pause, nous entreprenons l'escalade du sommet : je dis bien escalade car c'est franchement super pentu et, avec Lilas sur le dos, je grimpe précautionneusement à 4 pattes la plupart du trajet !! Pffiiuu, si ça c'est la balade "facile" !!

La descente sera aussi épique : j'adopte la descente en marche arrière pour avoir de bonnes prises pendant que Julien aide Violette, qui y laissera son fond de culotte à force de glisser sur les fesses. On repasse par les framboises (étonnamment beaucoup moins nombreuses qu'à l'aller !) et on fait un stop sous un pamplemoussier. A priori, il a fait très froid aux Gambiers cette année (ça descend jusqu'à 15° !) car les fruits sont en retard et les pamplemousses encore un peu verts. On espère qu'ils vont mûrir sur le bateau et on se charge d'une douzaine de pamplemousses, et là je ne parle que de l'équipage de Lotus, et pour que la fin de la rando soit sportive aussi. Nous arrivons sur les rotules, chargés de pamplemousses mais aussi de bananes et fruits de la passion, gentiment donnés par un habitant. Nous avons donc le plein de fruits !!

Côté ravitaillement, les supérettes ont l'essentiel mais les légumes sont rares : j'achète les dernières carottes ! Rendez-vous dans 15 jours, pour le frais, à l'arrivée du prochain bateau.

Côté internet, nous relevons nos mails au snack Jojo (raisonnable côté prix, les frites sont bonnes et il fait aussi supérette). Le débit est très limité mais nous ne sommes pas coupés du monde et nous avons même la télé !

La soirée est agréable : les enfants sont partagés sur les bateaux (les garçons sur Fakarêver, les filles et Axel sur Lotus) avec des pizzas et les parents vont au resto. Au menu chez Jojo : frites et poisson.

Pour ne pas laisser les courbatures s'installer, nous repartons le lendemain (sans Fakarêver qui préfère changer de mouillage pour lézarder sur une jolie plage) pour le chemin traversier Kirimiro (le chemin part en face du snack Jojo) : la balade est plus facile et on arrive rapidement de l'autre côté de l'île. On suivra la route à la recherche d'un endroit sympa pour pique-niquer et on finira à la pension Maroi qui possède une petite plage de sable fin. Son propriétaire, Michel, nous autorisera gentiment à nous installer : c'est la semaine de vacances pour sa pension. Pendant que les enfants se baignent, il prendra le temps de nous parler de sa ferme perlière, de nous montrer sa production et nous repartirons avec des pieds d'huîtres perlières tout prêts à être dégustés ! Une belle rencontre.

Sur le chemin du retour, nous ramasserons 2 régimes de bananes (histoire de ne pas rentrer trop légers !) et un habitant en nous voyant passer, avec nos 2 régimes bien verts, nous demandera si on veut des bananes mûres. Cette question !! et hop, un 3e régime, à déguster rapidement. On retrouve là la générosité et la gentillesse des polynésiens.

Bon, côté fruits, on est bon. Il paraît qu'il y a un maraîcher à la sortie du village ... Anne et moi bifurquons à sa recherche pendant que le reste de la troupe rentre à bord, chargés des bananes. Nous marcherons jusqu'au bout du chemin en passant devant la chapelle Saint-Pierre, l'ancien couvent Rouru ... mais le maraîcher n'est pas là et de toute façon, il n'y a plus un légume dans son jardin : c'est l'échec !

Tant pis, nous nous consolons par un apéro à bord, avec dégustation des pieds d'huîtres perlières pour les grands (ça ressemble à de la coquille Saint-Jacques) et pizza pour les petits, tout cela suivi d'un fondant à la banane pâtissé par 6Gone. Slurp !

Dimanche (20 janvier), après une matinée internet (j'ai tenté la mise à jour du blog et en limitant les photos, c'est un succès !), nous partons vers l'île d'Aukena, où nous trouvons un joli mouillage devant une plage de sable fin (ça change des plages de corail des Tuamotus : nos pieds apprécient !).



Je profite de l'après-midi pour finir la nouvelle housse de notre siège de barre : la première a moisi ... Cette fois, je l'ai faite dans un revêtement plus solide et nous avons racheté de la mousse "marine" : elle prendra moins l'eau, par contre, elle est nettement plus ferme. Je suis contente du résultat et finalement c'est l'essentiel !

Julien a fait la connaissance sur la plage de Bernard et Marie-Noëlle qui possèdent la moitié de l'île. Ils nous ravitailleront gentiment en citrons. 
Le 22 janvier, nous entreprenons de faire le tour de l'île pour aller voir l'église qui est de l'autre côté. C'est une rando qui longe la plage : on a les pieds dans l'eau souvent, il faut choisir entre se mouiller ou se contorsionner pour passer sous les arbres. Le limbo a ses limites ... Nous arrivons enfin à l'église mais notre vitesse d'avancement nous incite à faire demi-tour plutôt que d'essayer de finir le tour de l'île. Il faudra réessayer par marée basse, ce sera plus facile. Après avoir profité de la plage de sable fin, le goûter (tarte meringuée aux fruits de la passion, pâtissée par Julien) nous réconforte. La vie est belle !

Bon, il y a toujours des à-côtés moins sympas :
- le CNED ... en ce moment, nous en sommes aux évaluations du module 4 ; encore 4 modules pour finir l'année ! Et il va falloir réussir à envoyer tous les fichiers avec le débit internet très limité que l'on trouve ici. Ça sent les heures perdues !
- Julien est monté au mât pour réparer et replacer un chariot de la grand-voile, endommagé après notre traversée.
- une des batteries bâbord (celle du groupe électrogène) se décharge la nuit : on s'en est rendu compte par hasard. La batterie sera à changer à Tahiti. En attendant, ça fonctionne encore grâce à la recharge solaire journalière donc on s'en tire bien.


Notre mouillage solitaire se peuple peu à peu : nous faisons connaissance avec "Appel d'air" et "Zingaya" (2 monocoques avec enfants à bord). Fakarêver nous rejoint en fin de semaine pour affronter avec nous 2 jours de grains orageux (qui évitent en grande partie notre mouillage heureusement)! Ça n'empêche pas les enfants d'aller jouer à la plage et vendredi soir c'est soirée pyjama à bord : il flotte encore un air de Noël à bord !



Côté baignade, les fonds se troublent un peu mais comme d'autres nageurs, je fais la connaissance d'un poisson tigre et ça occupe ma baignade : il est resté collé à moi pendant toute la durée de mon snorkeling. On peut même le toucher : il n'a peur de rien ! A noter que l'eau est plus froide qu'aux Tuamotus (seulement 27 à 28° ici).

Samedi, le mouillage est envahi par les méduses ... le côté gélatineux est assez désagréable quand on en rencontre un mur en nageant. Et hélas, au milieu de centaines de méduses inoffensives se cachent quelques méduses urticantes !      Les enfants profiteront quand même de la plage et le soir, les parents se rassemblent sur 6Gone, les 5 filles (Violette, Lilas, Aure, Héloïse et Elise, d'un monocoque voisin) sur Lotus et les 4 garçons sur Fakarêver.

Côté adultes, une partie acharnée de Time's Up est remportée haut la main par l'équipe féminine, autour d'un apéro fort sympathique (margaritaaaaaaaaaS !!) qui se terminera par une dégustation de rhum vieux. A bord de Lotus, c'est soirée pyjama : Lilas s'est endormie dans la cabine de papy quand nous revenons à bord mais les 4 "grandes" sont encore réveillées : forcément, à 4 dans la cabine de Violette, il fait un peu chaud ! Mais un ventilateur plus tard, tout se calme ...

Le lendemain, nous quittons notre beau mouillage vers l'Ouest de l'aéroport : l'eau est translucide, il n'y a pas de méduses et nous sommes seuls au monde. Trop top ! Entre école, cuisine, ménage, lessive (eh oui, même sur un bateau, on n'y coupe pas !), baignade, canoë, plage, ballade sur le platier ... le temps passe.

Prochain rendez-vous : le bateau de ravitaillement (il y en a 2 par mois) qui est prévu à Rikitea le 1er février. Ce sera l'occasion d'envoyer cet article et d'essayer d'envoyer le module 4 du CNED (là je suis moins optimiste !).












Nouvel an à Ahe puis Tahanea

Le 29 décembre, nous quittons Fakarava vers Ahe, en compagnie de 6Gone.
Les conditions de navigation sont bonnes : 20 à 25 kt de vent, travers au début, au près à la fin. Nous arrivons dans la matinée du 30 décembre, toujours bredouilles côté poissons et avec 30 kt de vent de face dans le lagon. 
Ahe est peu peuplée : ce n'est pas là que nous trouverons de quoi nous ravitailler en frais ... eh bien c'était sans compter sur Mirage dont l'équipage a acheté un motu au sud de l'atoll. Ils avaient fait une commande par avion en nous incluant gentiment. A nous les citrons, bananes, avocats, salades, carottes, courgettes, chou vert ...

Ahe étant un peu isolé, il a la chance de ne pas être touché par la ciguatera ( les poissons mangent une petite algue les rendant impropres à la consommation. Cela engendre la" gratte" et peut aller jusqu'à des dommages neurologiques !). Edouard (de Mirage) nous pêchera quelques poissons le matin pour le repas du soir. Le réveillon est prévu sur la plage, à côté d'un joli hôtel qui tirera un feu d'artifices ! Top !!
Le lendemain, nous voilà partis à la queue leu leu derrière Mirage pour rejoindre son motu. La navigation se fait à la voile ... et c'est là qu'on voit que Mirage est nettement plus rapide que Lotus ou 6Gone ! Heureusement, il nous attendra pour débuter le slalom entre les bouées des fermes perlières. C'est un vrai champ de mines ! Il y en a partout, parfois immergées ... on passe au point mort quand on passe au-dessus d'une ligne de bouée ... Nous arriverons sans encombre devant leur motu (nommé Pahere).
Le mouillage se fait par 15 m de fond, au milieu des patates de corail. On croise les doigts pour que la chaîne ne reste pas coincée quelque part !
Le mercredi 2 janvier, nous jouons les aventuriers : débarquement sur le motu de Mirage en force ! Edouard a déjà balisé un petit chenal pour les annexes ce qui facilite le débarquement. Un petit tour dans le motu nous permet d'atteindre une petite plage où nous ferons un barbecue. Mais avant ça, il faut aller pêcher !! Pendant que l'équipe des garçons part vers le platier, je commence le tour du motu avec Lilas et un sac poubelle. L'opération propreté s'arrêtera vite : le sac est rapidement plein des divers déchets, bouteilles en plastique, tongs ... qui se sont accumulés à l'intérieur du lagon. Il y a du boulot !!
Nous ferons le tour complet, en passant par le platier et en ramassant des jolis coquillages. Pendant  ce temps, c'est un succès pour les garçons qui ramèneront un beau poisson (un napoléon) que nous dégusterons en barbecue.
Violette et Aure adopteront pour quelques heures un petit margouillat qui restera bien tranquille sur leurs mains, à leur grande joie.
Nous retournerons au mouillage devant l'hôtel le lendemain, en faisant un stop au village pour un ravitaillement limité (oeufs, viande surgelée, farine ...). L'activité du jour : surf tracté derrière l'annexe. C'est un franc succès.
Le soir, les grands se font une soirée resto (une fois n'est pas coutume) à l'hôtel. Les filles restent à bord devant un dessin animé avec des crêpes au menu : aucune plainte n'a été enregistrée !
Quant à nous, nous nous sommes régalés : en entrée, cassolette de bénitiers suivie de 3 poissons différents, tous excellents : (la pêche du jour !) accompagnés de petits légumes. En dessert : gâteau tomate avec glace ananas et coulis de mangue. Une adresse à ne pas manquer sur l'île : le Cocoperle lodge. Le propriétaire est sympathique, le restaurant excellent et il y a maintenant 2 bouées à la disposition des bateaux de passage.
Le 5 janvier, nous fêtons, un peu en avance, l'anniversaire de Renaud (4 ans) sur Mirage. Nous avons une bonne fenêtre météo pour filer vers Tahanea.

Appareillage le 6 janvier à 7h30 : il faut retraverser tout le lagon avant de mettre le cap Sud Est. Le vent est tranquille entre 10 et 14 kt. Malgré tout, vers 20h, un bruit nous alerte : notre spi, réparé depuis peu, vient de se redéchirer sur toute la longueur !! Zut alors (pour être polie !)
Autre grosse déception : un énorme poisson a mordu à la canne à pêche et après une bataille épique pour le remonter ... la ligne a cassé à quelques mètres du bateau ! Je censure Julien qui ne s'en est toujours pas remis !!
L'arrivée sur Tahanea se fait par la passe Teavataru et on mouille au NW de la passe dans de l'eau turquoise. Julien, plein d'optimisme, se met au boulot pour réparer le spi : il découdra, je recoudrai ... et advienne que pourra ! Cela nous tiendra bien occupé, le temps que 6Gone (qui a fait une pause à Fakarava) et Fakarêver nous rejoignent. Au programme : dérivante dans la passe (où certains apercevront un gros requin tigre) et apéro bien sûr !
Nous ferons une journée au sud de Tahanea, mais nous reporterons à plus tard le barbecue sur la plage car après examen de la météo, une fenêtre météo est possible pour aller jusqu'aux îles Gambiers. C'est loin : 660 M à faire ... Fakarêver et 6Gone sont motivés ... Bon allez, pourquoi pas ?
Nous revenons près de la passe Teavataru (où nous trouvons à notre grande surprise l'Aranui 5 !) et après un barbecue sur la plage et un après-midi baignade, on se motive : en avant vers les Gambiers !!









Les Tuamotus à Noël

Après presque un mois à Papeete, nous voilà repartis, enfin ! L'escale était très plaisante mais la baignade manquait à tous
Samedi 15 décembre (joyeux anniversaire Vincent !) : nous avons attendu la fin de l'école pour les louloutes pour décoller (ok c'est plutôt appareiller) vers la marina Taina. Nous voulons passer voir l'état et l'emplacement de la bouée d'un ami d'ami, pour un futur passage à Tahiti.
Nous avons le plaisir de retrouver Mirage que nous croyions déjà partis vers Ahe aux Tuamotu, mais il y a toujours des aléas sur les bateaux et ils ont été retardés. Pas le temps de boire un coup (au grand désespoir de Julien !), nous partons en annexe faire le repérage de la bouée. Au bilan, la bouée semble correcte (un peu envahie par la végétation aquatique) mais par contre, nous ne sommes pas sûrs d'arriver jusqu'à elle sans frotter à certains endroits. A réfléchir :) Cela nous a donné l'occasion de faire la connaissance de Jean-Pierre, son propriétaire, qui a la chance de vivre dans un joli faré au bord de l'eau. Nous sommes repartis chargés de pamplemousses qui seront bien appréciés, surtout aux Tuamotu où le ravitaillement en frais est compliqué !

Sitôt revenus au bateau, nous appareillons vers Toau. La météo n'est pas terrible mais elle le deviendra encore moins dans la semaine à venir alors on se lance
Le départ se fait au moteur ... et il faut se résoudre à continuer au moteur : en fait, il n'y a pas de vent du tout ! Nous commençons donc par une nuit au moteur au grand dam de Julien. La mer est calme, c'est déjà ça !
Le premier jour passe doucement : le vent varie de 5 à 8 kt, on n'avance pas ... Il y a 250 M à faire ... ils vont être longs !
Nos deux lignes de pêche ne donnent rien ...
La deuxième nuit est paisible mais on sait déjà qu'on n'arrivera pas avant la nuit prochaine. Pffff !
Le vent, sensé s'orienter au Sud Est, reste obstinément orienté à l'Est-Nord-Est, faible heureusement. On avance doucement, au près avec des périodes où le vent monte à 15 kt et où nous décollons de nos 3 kt vers les 6 kt !
Pas moyen d'aller en direct sur Toau, nous décidons donc de passer derrière un atoll et de tirer un bord. Nous virons de bord à la tombée de la nuit ... et le vent tourne un peu avec nous ! Zut, la ligne droite jusqu'à Toau n'est toujours pas possible : il faudra tirer encore un bord ou deux ! Nous sommes à 50 M de l'anse Amyot que nous visons. Nous craignions d'y arriver de nuit ... en fait la nuit sera longue : du vent, du calme, un grain (30 kt en quelques secondes), puis tellement plus rien qu'il faut allumer un moteur pour ne pas reculer, puis de nouveau un grain (35 kt !) puis ...
nous arrivons enfin, avec 30 kt de vent, de face évidemment, vers 7h du matin.
Fakarêver et 6Gone nous attendent bien à l'abri et nous venons prendre une bouée juste à côté d'eux, pas fâchés d'être arrivés enfin !
Départ samedi 18h, arrivée mercredi matin 7h ... pas top la moyenne pour faire 250 M !
Mais Julien est content : il fête son anniversaire aux Tuamotu et en bonne compagnie !

La journée, c'est récupération : baignade et sieste ! Violette a retrouvé Héloïse et Aure. Nous ne la verrons pas de l'après-midi qu'elle passera sur le motu avec ses copines.

Le lendemain, nous appareillons tous les trois de bonne heure, direction la passe Sud Est de Toau pour rentrer dans le lagon cette fois. Car l'anse Amyot est un mouillage particulier : une anse protégée mais hors du lagon.
Cette navigation sera décevante : pas un poisson (pour les 3 équipages !) et une navigation au près très serré (ça n'avance pas !). Même Julien devra se résoudre à allumer le moteur quelques fois !
Heureusement, le mouillage est joli.
Nous ferons une petite ballade sur le platier avec l'équipage de Fakarêver : la chasse aux bulots sera sportive car la marée n'est pas encore basse. Hervé se fera surprendre par une vague et y perdra ses lunettes de soleil. Heureusement, plus de peur que de mal ! Lilas restera tout au bord avec moi et ramènera de jolis coquillages.
Le soir, un debriefing de nos navigations respectives (passionnantes !) s'imposait autour d'un apéro sur Fakarêver
Le lendemain, 6Gone continue sur Fakarava pendant que nous filons vers le sud de Toau rejoindre Fakarêver (parti plus tôt que nous). Cette fois, la navigation est chouette : du vent plein travers, du soleil et pas de vagues (forcément : dans le lagon). Nous faisons confiance aux cartes que nous avons et traversons le lagon en slalomant entre les cailles.

Le mouillage sud de Toau est toujours aussi beau et l'eau est à presque à 30° !
Le paradis n'est pas loin ! Le vent souffle un peu : enfin assez pour que Julien fasse de la planche à voile quand même. La baignade reste calme et tranquille entre les 2 motus : une piscine chauffée, sans vagues
Le motu est désert. Nous en profiterons pour faire un barbecue sur la plage avec l'équipage de Fakarêver. Au menu : bonite, saucisses / merguez, pommes de terre et taboulé. Nous finirons tous repus, la minette du motu aussi!
Il nous faudra l'après-midi pour nous en remettre, immergés dans l'eau pour lutter contre la chaleur excessive 
Lilas essaiera la bouée d'Hervé (baptisée Gilbert ... ne me demandez pas pourquoi, c'est Héloïse qui a choisi le nom) et Julien aussi pour une sieste sur l'eau.
Quelques passages de grains émailleront l'après-midi. Ils nous éviteront en grande partie sauf le dernier qui nous incitera à rejoindre le bateau pour verrouiller les capots. Après une journée comme ça, on a du mal à croire que l'hiver commence (en France !). Ici, c'est l'été et l'eau est un bouillon. 31° relevé sous Lotus
Le 24 décembre, le vent tourne : un énorme grain passe et agite le lagon. La couleur du ciel derrière Fakarêver est assez explicite. Avec du vent de Nord Ouest, nous n'avons plus beaucoup de fond sous le bateau ... et le départ est décidé, malgré la pluie. Nous filons tout droit vers la passe (Fakarêver, plus prudent, suit son ancienne trace) et sortons les premiers. Mais le vent n'est pas avec nous et on se traîne au moteur.
Quand le vent revient enfin, nous nous retrouvons au près très serré (évidemment !) et il faudra tirer un bord pour réussir à entrer dans la passe Nord de Fakarava à la voile, arrivée saluée par 3 gros dauphins. Fakarêver nous y a devancé, ayant choisi l'option moteur plutôt que tirer un bord ! Dans la passe, notre vitesse (environ 6 kt) s'additionne au courant rentrant : Lotus atteint les 12 kt !
L'arrivée devant Rotoava se fait sous la pluie (journée vraiment pluvieuse aujourd'hui !) et nous prenons une bouée non loin de Fakarêver et 6Gone. Après quelques courses, nous rejoignons l'équipage de 6Gone à la messe de Noël pour écouter les chants en tahitien.
Les louloutes sont vite lassées et nous regagnons Lotus pour un apéro sympa avec l'équipage de Fakarêver (qui nous livre les oeufs qui s'étaient cachés quand nous étions dans le magasin). Le ravitaillement ici est limité. Les bateaux qui ravitaillent font la trêve de Noël. Prochain bateau : fin janvier ! Au menu du réveillon à bord : des crêpes bretonnes, accompagnées de notre dernière bouteille de cidre.
Le 25 au matin, le père Noël a trouvé notre bateau : les louloutes sont gâtées ! Les cadeaux préférés sont deux peluches : un petit dragon pour Violette et un petit lapin pour Lilas, une voiture télécommandée (Lilas), un bateau télécommandé (Violette) ...





elles ont eu aussi du parfum (avec des flacons marrants), des petits bijoux (avec des perles et keishis), des coloriages, des playmobiles ...
et les grands ont été gâtés aussi : nouveaux lycras, chope de bière Hinano, panière en bois sculpté des marquises, bijoux ...
Le temps par contre n'est pas top : nous suivons 6Gone qui part vers Hirifa (au sud de Fakarava) mais la navigation est humide et peu ventée ... moteur et voile ... puis voile enfin, au près très serré comme d'habitude ! Le mouillage est désert. Les enfants débarqueront sur la plage où il y a quelques animaux : de quoi les occuper tout l'après-midi !!



Après une soirée sympa sur 6Gone (où nous dégusterons une bonne tarte au citron meringuée), c'est retour sur Lotus avec 2 enfants supplémentaires : soirée pyjama à bord ! Aure avec Violette, Lilas avec Axel. Ils s'endormiront tous très vite pour se réveiller seulement à 8h le lendemain matin : un record !
Le jour de mon anniversaire, c'est direction Koka Koka, un motu  au sud de Fakarava, que nous connaissons déjà.




 Pour y aller, Julien hissera notre spi (réparé à Papeete) ... enfin il essaiera ! La première fois, la chaussette se bloque à mi hauteur, la deuxième fois, aux 2 tiers !! Les noms d'oiseaux voleront bas mais le spi restera indifférent !


Heureusement, Koka koka n'est pas loin et même aux deux tiers, le spi nous y amènera.
Nous nous baignerons en attendant Fakarêver qui nous rejoindra dans l'après-midi.
Après un goûter d'anniversaire à bord (et Julien m'a fait une tarte au citron meringuée, miam !!), c'est sur le motu que nous terminerons la soirée avec un barbecue.
Le lendemain, direction la passe sud de Fakarava ; cette fois, pas la peine de se battre pour avoir une bouée : il n'y a personne ! Nous profiterons tranquillement de la passe en nous laissant dériver à la surface.
Violette étrenne dans l'eau son nouveau jouet : une petite caméra appareil photo avec un boitier étanche. La piscine naturelle aux requins, devant les bungalows d'un petit hôtel, est toujours aussi sympa pour voir de près des pointes noires pas farouches. Lilas pendant ce temps, reste sagement sur le bateau, avec son goûter et un bon dessin animé.
Le soir, une partie de Time's up opposera les femmes aux hommes : ils n'avaient donc aucune chance !
Après un petit tour aux sables roses de Fakarava, nous abandonnons Fakarêver pour rejoindre la passe Nord de Fakarava, où 6Gone nous rattrape, et nous voilà partis pour Ahe, un atoll à 100 M au Nord.


mardi 15 janvier 2019

Mercredi 16 janvier 2019

Bonjour à tous et Bonne année 2019,

Lotus est retourné dans les Tuamotus, il faut dire que c'est sans aucun doute le paradis de la vie en voilier. On peut jouer les Robinsons dans presque tous les atolls, vivre en totale autonomie dans des lagons inhabités. C'est vraiment une aventure inoubliable qui laissera des traces dans la vie de ceux qui la vivent. Veinards !

Bien sûr, il y a quelques inconvénients comme le manque de communications avec le reste du monde, mais ne pas avoir de nouvelles pendant un mois ou plus n'est pas vital. Peut-être des difficultés d'approvisionnements, mais manger du riz et du poisson tous les jours ne peut pas nuire à la santé, n'est-ce pas ?

Après avoir passé les fêtes de fin d'année et le nouvel an avec les bateaux copains, Lotus va mettre cap au sud vers les îles Gambiers en cabotant par les atolls moins connus du sud de l'archipel des Tuamotus.

Nous n'aurons sans doute pas de nouvelles avant l'arrivée aux Gambiers.

Meilleurs voeux à tous

JF