dimanche 28 janvier 2018

Petit passage aux Saintes puis escale en Guadeloupe

Mercredi 24 janvier au matin, départ à 6h30 de Saint-Pierre pour les Saintes. Julien se moque un petit peu d'un monocoque qui part derrière nous, avec deux ris à la grand-voile et une trinquette, visiblement paré pour du vent fort (j'ai même entendu : "petit quiqui" !). La météo a prévu 25 à 30 km/h.

Au milieu du canal de la Dominique, il reconnaîtra qu'il n'avait pas tort ce petit monocoque (en allant mettre le deuxième ris à la grand voile avant de réduire un peu le génois aussi) puisqu'on a 35 n en continu, rafales à plus de 40 n !! On avance bien car le bateau attaque la houle correctement, par 3/4 avant.
On profite du calme à l'abri de la Dominique, avec seulement une dizaine de minutes de moteur car le vent reste toujours présent, bien que plus faible. Une des lattes de GV essaie de se faire la malle et il faut descendre la grand voile pour la reinsérer dans son logement. Julien remonte la grand voile et ... zut, la latte est ressortie de son logement !! On redescend la grand voile (je censure le vocabulaire de Julien à ce moment là), on replace la latte et on la remonte une nouvelle fois ! Malgré tout, nous doublerons quand même deux catas sur le trajet !
Notre record du jour : une pointe à plus de 11 n.
Julien, toujours optimiste, avait mis la ligne de traîne ... nous serons bredouilles encore aujourd'hui !
Nous arrivons aux Saintes par la passe des Dames et mouillons à l'anse Galet vers 17h. Le soir, direction le parc de jeux, pour que les louloutes se défoulent (parce que Lilas a fait 3h de sieste le matin et autant l'après-midi !!).

Le mouillage, le seul encore gratuit aux Saintes, est moins protégé que les autres et s'avère rouleur. Le matin, pendant le petit déjeuner, j'assiste à un ballet des pélicans autour du bateau : ça plonge de tous les côtés. Mais pourquoi toute cette agitation ? Ah, des pêcheurs sont à pied d'oeuvre : certains nagent, d'autres sont en barque et ils traquent un banc de poissons. On ne sait plus si ce sont les pélicans qui suivent les pêcheurs ou si les pêcheurs repèrent les poissons grâce à eux !
Un de ces volatiles élira domicile sur notre étrave pour se faire sécher tranquillement les ailes. J'aurais le temps de faire quelques photos de près. Je lui aurais bien dit merci pour avoir posé mais il en a profité pour faire ses besoins sur le siège d'étrave !! Grrr !!

Minute culture générale sur le pélican :
- Parmi les différentes espèces, le pélican brun est le seul à plonger pour se nourrir (comme les fous). Lorsqu'en vol il aperçoit un poisson, il plonge tête la première d'une hauteur de 10 à 20 m. Au moment de l'impact après une descente en piqué, les ailes et les pattes sont repoussées vers l'arrière et le bec s'ouvre pour englober le poisson (de notre point de vue, on dirait qu'il s'écrase !!). Chaque plongeon ne vise qu'un seul poisson. La pêche n'occupe qu'une petite portion de la journée : la plupart du temps est employé à se reposer (un oiseau intelligent ça !!).
- Les pélicans nichent en colonie, forment des crèches de jeunes oiseaux, se nourrissent en commun, se reposent ensemble et volent en formation.
- La nidification a lieu tout au long de l'année dans les pays tropicaux. La formation du couple est très rapide, tout comme le choix de l'emplacement du nid et de sa construction. Il semble probable qu'un nouveau couple se forme chaque année. C'est la femelle qui choisit l'emplacement du nid et y reste pendant que le mâle lui apporte des matériaux. Elle pond souvent 2 oeufs que les deux parents couvent pendant 30 à 36 jours en les posant sur leurs pieds.
- Les jeunes deviennent indépendants à 80 jours et atteignent leur maturité sexuelle après 3 à 5 ans. Beaucoup vivent 15 à 25 ans dans la nature.

Vendredi matin, nous décidons de faire la navigation jusqu'au Gosier en Guadeloupe car la météo annonce une dégradation pour le weekend avec beaucoup de vent et une mer avec plus de 4 m de creux. Très peu pour nous !! Nous partons donc vers 10h, sans avoir eu l'occasion de revoir l'équipage d'Osina (privilège 37) : en pleine construction de leur maison aux Saintes, ils quittent leur bateau tôt le matin et ne reviennent que tard le soir. Dommage !
Nous sommes partis comme d'habitude au bon moment (on voit comme il fait beau sur la photo !!). Julien, prudent, avait mis 2 ris à la grand voile. Bien lui en a pris puisque dès la sortie des Saintes, nous voyons que plusieurs grains risquent de nous toucher. Et effectivement, premier grain à plus de 40 n, suivi d'un deuxième du même acabit. Le vent est mal orienté et nous devons tirer un bord vers Marie-Galante. Nous essuyons un 3ème grain ; juste le temps de rouler un peu de génois et il nous arrive dessus. Photo à l'appui, le vent a dépassé les 50 n pendant une ou deux minutes ! Ça commence à faire beaucoup même si ça n'a pas perturbé Lilas, endormie bien à l'abri des grains dans le carré.
Heureusement, le reste de la navigation se passera sous un beau soleil et nous arriverons vers 15h à l'îlet Gosier.
Bilan pêche : toujours que dalle !! Les poissons nous boudent encore et toujours.
J'allais dire à Julien que l'on devrait rouler le génois (c'est toujours quand on arrive que le vent est bien orienté et on déboule à 8 n dans le mouillage !) quand PAAAF !! L'écoute du génois vient de se rompre !! Pas de dégât : on roule le génois et au mouillage, Julien installera la nouvelle écoute (déjà achetée car il se disait que notre écoute actuelle donnait des signes de faiblesse !).
Dans ce joli mouillage, on retrouve IRYS II, aussi en Guadeloupe pour quelques jours. Et le soir : parc et petit marché : on a nos habitudes au Gosier !
Le samedi passera tranquillement entre école (eh oui, Violette a toujours du mal à s'y mettre, mais ce n'est pas les vacances tous les jours !) déguisements et baignade.

Dimanche matin, on passe le matin à démonter la grand voile que l'on va amener à la voilerie pour une petite révision générale. En fin d'après-midi, on quitte notre mouillage pour aller jusqu'à Pointe-à-Pitre, s'arrimer sur une bouée en face du dock flottant. Demain, 7h30, nous avons rendez-vous pour notre entrée dans le dock.

Sur le chemin, nous croiserons des bateaux atypiques :
- le Race for Water, un bateau "révolutionnaire" avec 500 m² de panneaux solaires !! (avec nos 3 panneaux solaires, on est loin du compte !). Cela lui donne une drôle de ligne !
Pour info, la fondation Race for Water est une organisation dédiée à la préservation de l’eau. Aujourd’hui fortement menacée par la pollution plastique, cette ressource indispensable à la vie doit impérativement être protégée.
A priori, il est sur le départ pour Panama et il ira aussi en Polynésie Française.

- le deuxième bateau est un peu plus "classique" mais le propriétaire, qui a les moyens certainement, a une version plus élaborée que l'optimist, pour faire un peu de voile quand ça lui chante ... ça laisse rêveur !


mardi 23 janvier 2018

Adieu la Martinique !

  • Mardi 23 janvier,
  • nous sommes au mouillage devant Saint-Pierre pour notre dernière soirée en Martinique. Demain, nous partirons vers les Saintes et vers la suite de notre voyage.
    Nous avons quitté le mouillage de Fort de France dimanche pour l'anse Mitan ; une traversée sportive puisque nous avons pris plus de 40 n en rafales !
    Quelque temps après, nous avons vu arriver "Vent d'ailleurs" à qui nous avons fait un petit coucou dans l'après-midi. "Teiva", lui, est toujours bloqué au Marin, occupé à réparer son guindeau et sa grand voile. On espère qu'il nous rejoindra une fois ses problèmes résolus, aux Saintes ou en Guadeloupe !!
    Le programme de ces dernières journées a été chargé :
    - grasse matinée (Lilas était venue squatter notre lit pendant la nuit et a priori, on y dort bien !!)
    - vente de notre canoë une place pour désencombrer le pont de Lotus : annonce sur le boncoin mise le samedi, vendu le dimanche ! Ça ne traîne pas quand on met au bon prix.
    - partie de scrabble. Julien a trouvé une partenaire à son niveau (je rigole bien sûr : c'est un petit fléau qui nous pique nos lettres dès qu'on tourne le dos !!) 
    - baignade et sieste !
    J'exagère un peu : Julien a fini sa réparation sur la jupe arrière et a changé le spot qui éclairait le cockpit (jusque là vraiment faiblard). Bon, il a tout fait mais j'ai insisté sans relâche depuis des semaines (au final depuis des mois !!) pour le changer. Je l'ai eu à l'usure ! On peut enfin lire sans s'abîmer les yeux dans le cockpit.
    Aujourd'hui, le temps était pluvieux : toute la matinée, les grains se sont succédés ... On a espéré une amélioration mais on s'est finalement décidé à partir entre deux grains. La navigation a été plutôt tranquille (max 30 n en rafales) mais humide !! 
    Nous avons aussi aperçu au loin tout un banc de dauphins.
    Instant de nostalgie pour moi : une frégate de la Marine faisait un exercice avec son hélicoptère (Panther) ... c'était dans mon autre vie !

    Evidemment, nous avons eu des baisses de vent pendant le trajet : nous avons trouvé une solution ... pas si efficace que ça malgré toute la bonne volonté de Violette !


    Autre grande avancée : après quelques hésitations, nous avons passé une petite annonce pour trouver des équipiers à partir de Panama pour traverser le Pacifique. Mon papa n'est pas certain de venir et à 2, les quarts seront longs ! Je n'ai pas très envie de pratiquer la bordée !
    Donc on a mis une petite annonce sur internet dimanche et ... on va avoir l'embarras du choix ! Parmi ceux qui nous ont déjà contactés, Sophie habitait en Martinique et elle est venue à bord lundi soir. Comme nous nous sommes plûs réciproquement, je dirais a priori que l'on a trouvé notre première équipière ! Le plus dur va être de sélectionner le deuxième !
    Une dernière photo avant de quitter la Martinique pour de bon !

    jeudi 18 janvier 2018

    Baptême de plongée, c'est fait !!

    Mercredi 17 janvier était un grand jour : nous sommes allés en famille faire notre baptême de plongée ! Tout le monde y est passé, à part Lilas bien sûr.
    Grâce à Dolorès, nous avions fait la connaissance de Serge (pour le feu d'artifice du boucan le 30 décembre), qui travaille dans le club de plongée de Case Pilote. Rendez-vous avait été pris pour un baptême jeudi dernier, qu'il avait fallu reporter car de grosses pluies avaient troublé les eaux ce jour-là.

    Mercredi, nous avons remis ça : nous nous sommes entassés dans la C2 de Dolorès qui nous a emmenés jusqu'au club de plongée de Case Pilote. Après un bon repas au resto Chez Max (bon et très raisonnable côté prix) nous voilà partis vers le club de plongée pour s'équiper et se faire briefer.
    Violette est attentive.
     
    Le matériel prêt, nous emmenons les bouteilles jusqu'au bateau, heureusement juste à côté parce que c'est lourd !! Dolorès se chargera de la bouteille de Violette (pas légère non plus !).
    Nous sortons du petit port de Case Pilote et tournons à gauche mais le site de plongée est déjà occupé par un autre bateau. Qu'à cela ne tienne, nous repartons dans l'autre sens et nous mouillerons un peu plus loin, à droite du port.

    Et c'est parti, il faut se mettre à l'eau et se lancer !! Violette part avec Serge, moi avec Gilles.
    Une fois harnachées dans l'eau, on commence par respirer hors de l'eau puis dans l'eau. Bizarre comme sensation. La descente est contrôlée grâce au gilet que le moniteur gonfle ou dégonfle. On descend verticalement puis on s'allonge et on palme pour maintenir notre stabilité.
    Violette, notre petit poisson, s'en est parfaitement tirée.


    De mon côté, j'ai a priori un peu trop palmé (réflexe d'apnéiste à ce qu'il paraît : nous voulons que le mouvement de palmes soit efficace !) et les mouvements de brasse étaient superflus !
    Pendant ce temps, Julien se baignait avec Lilas et Dolorès nous observait (au début du moins), en palme masque et tuba.
    Les louloutes seront laissées quelques minutes seules à bord avec un appareil photo ... le résultat ne se fait pas attendre :
     Julien a fait son baptême ensuite avec la même bouteille que moi ...
    et il a fini sur la bouteille de Gilles : entre lui et moi, on a respiré tout l'air de la bouteille !! A priori ça fait drôle à son baptême de plongée de se retrouver privé d'oxygène mais Gilles avait vu venir le coup et l'a bien géré. Pendant ce temps, Serge était parti à la chasse au poisson lion pour contribuer à éradiquer cette espèce nocive et sans prédateur naturel. Une bonne pêche à déguster car une fois retirés les piquants venimeux, c'est une bonne rascasse à manger !
    Le retour est rapide (et tant mieux parce que le temps se couvre) et on a droit à un peu de crachin. Nous serons à l'abri pour le gros du grain, heureusement.

     Une bonne douche après, nous recevrons nos diplômes que l'on fêtera comme il se doit, autour d'un ti punch !!

    Sur la photo devant nous par terre, il y a la pêche du jour en poisson lion : une vingtaine de prédateurs en moins dans les eaux caraîbéennes ! Miam !!
     
    Une très bonne journée et une expérience très sympathique. Merci encore à Serge et Gilles.
    Commentaire de Violette : "C'était très chouette. Respirer sous l'eau c'est bizarre mais je me suis super bien amusée et je veux recommencer ! Et Serge était très gentil : il m'a lâché au bout de quelques minutes et je suis restée 20 minutes sous l'eau au milieu des poissons"
    Commentaire de Julien : "C'était trop génial et c'est bien sympathique de ne pas avoir à remonter à chaque fois pour respirer ! A refaire !"

    Et voilà, notre aventure martiniquaise s'achève bientôt et l'heure des adieux approche. Nous passerons la soirée chez Dolorès (au menu : poisson lion !!) et le lendemain ce sera journée plage avec Loïc et Dolorès avec à midi, un repas typiquement martiniquais : jambon vendéen et mogettes !! (Vendéen un jour, vendéen toujours !)

    Le programme à venir : weekend anse Mitan puis départ vers les Saintes. Nous avons prévu de refaire une petite beauté à Lotus en le carénant à Pointe à Pitre fin janvier puis nous passerons par la côte sous le vent de la Guadeloupe (avec un stop de quelques jours à Malendure où il y a la réserve Cousteau mais aussi et surtout, "I feel fine", un lagoon 440 avec lequel nous avons bien sympathisé (enfin surtout avec son équipage : Olivier et Monnick). Avec un peu de chance, nous ferons la suite du trajet accompagnés : Teiva, Vent d'ailleurs et I feel fine vont tous dans la même direction pour un petit moment, vers les îles vierges britanniques.