vendredi 28 février 2020

Marlborough sounds et Abel Tasman Park : magnifiques !

L'escale à Waikawa est l'occasion de faire visiter Lotus à un couple d'acheteurs potentiels. Ils viennent un jour où le vent souffle fort : notre mouillage tient bon, preuve que l'ancre est efficace !

Le lendemain, nous marchons jusqu'à Picton (3,5 km de sentier bien aménagé) avec les filles car Waikawa a une marina ... et c'est à peu près tout !


A Picton, il y a un supermarché, des petits restos et surtout un très joli parc avec des jeux d'eau. Malgré le temps nuageux, les filles finiront trempées mais joyeuses. Un séchage de fortune plus tard, nous repartons pour la rando retour. Ça fait un peu long à marcher pour aller jouer.
Qu'à cela ne tienne : nous changeons de mouillage vers Picton le lendemain matin, sous la pluie, une fois n'est pas coutume. Depuis notre arrivée en Nouvelle Zélande, c'est le premier jour où il pleut vraiment : vite, le récupérateur de pluie est en place !
C'est aussi l'occasion de vérifier l'étanchéité de notre nouveau bimini. Le cockpit reste au sec, ce qui est vraiment appréciable !
Que faire quand il pleut sur un bateau ? Eh bien la même chose que dans une maison, à part le fait qu'il faut encore et toujours faire école ! Ranger, nettoyer, entretenir ou regarder la télé, jouer à la Wii ... et pour garder le moral : cheesecake aux framboises au goûter, Miam !


19 février : le soleil brille sur Picton aujourd'hui. Après l'école (toujours laborieuse), c'est l'heure de la récréation : le parc de jeux et ses jeux d'eau nous attendent. Cette fois, les louloutes sont équipées pour en profiter : combi pour Violette, lycra pour Lilas. Elles passeront tout l'après-midi à jouer, malgré la température frisquette de l'eau. Après une pause gourmande (glace) au goûter, puis une petite bronzette au soleil pour se réchauffer, c'est reparti pour encore une heure.
Elles ont bien fait d'en profiter car le lendemain, le soleil était timide et surtout, nous avons appris que nous étions dans une zone interdite au mouillage (depuis 3 jours !). Toute la baie de Picton est en fait interdite au mouillage. Nous sommes trop gros pour les quelques bouées disponibles et il n'y a pas de place en marina ... fin de notre escale donc !
Nous prenons le temps de faire quelques courses avant d'appareiller pour rejoindre la baie d'Endeavour Inn. Nous nous accrochons à une bouée et partons faire une toute petite randonnée, jusqu'au Fourneaux Lodge, très joli petit hôtel au bord de l'eau.


Les 2 jours suivants sont ventés, pluvieux ... La bouée sur laquelle nous sommes amarrés résiste bien et on est bien content d'être à l'abri sur Lotus (et d'avoir changé notre bimini !). Nous ferons la connaissance du propriétaire de la bouée le jour suivant : elle est accrochée à un bloc de 4 tonnes donc rien à craindre (20 dollars NZ la nuit).


Malgré le temps maussade, je décide d'aller marcher un peu le long du Queen Charlotte Track (qui fait 70 km en tout !). Je pars en annexe vers le ponton, en faisant un crochet vers une autre annexe que l'on voit ramer depuis un moment. Le vent est fort ... peut-être a-t-il besoin d'aide ? Effectivement, je le remorque jusqu'à son petit monocoque (accroché à la bouée juste derrière nous) et je rassure sa femme sur la plage qui s'inquiétait de le voir emporté par le vent et le courant. Ma randonnée commence sous la bruine et se terminera sous une pluie battante. Je rentre trempée sous l'œil goguenard de Julien qui avait refusé de m'accompagner.
Le lendemain, cette fois avec un moteur sur son annexe, Erik vient nous remercier et nous accueillons à bord sa famille : son fils, Steeve avec sa femme, Pernille et ses 2 enfants : Arnya (10 ans) et Taylor (8 ans). Ils nous invitent à passer prendre le café le jour suivant : ils ont une maison juste à 5 minutes à pieds. Une jolie rencontre avec des néo-zélandais fort sympathiques : nous repartirons avec du poisson qu'ils ont pêchés dont nous nous régalerons un peu plus tard.

Pas d'internet ni même de téléphone au fond des Marlborough Sounds ... malgré cela, nous aurons une demande pour une visite grâce à notre banderole fixée sur la bôme (4 SOLD). Notre visiteur repart totalement emballé mais s'il se voit déjà partir à bord, il reste un écueil de taille : convaincre sa femme ... A suivre ...


Le vent étant redevenu raisonnable, nous partons dans l'après-midi pour avancer vers l'Abel Tasman Park. Après une nuit passée dans une baie calme mais à la côte peu hospitalière, nous continuons le lendemain vers Otiki bay. Sur le trajet, nous passons par la "French pass" : nous nous y présentons sans précaution particulière ... ce qui nous vaudra un moment de stress car le passage est un peu étroit et les courants violents : Lotus fera une belle embardée et peinera à passer avec les 4 à 5 kt de courant de face ! Nous avançons péniblement entre 1 et 2 kt ... pour le côté positif : nous avons eu le temps d'admirer le paysage et de faire des photos !


Le reste du trajet se fait au moteur et en toute tranquillité. Nous croiserons un banc de grands dauphins qui ne s'attardera pas. Dommage ! Nous finissons par atteindre Otiki bay où les Appels d'air nous rejoignent en voiture pour le goûter. Ça fait plaisir de les revoir avant leur départ de Nouvelle Zélande ; ils ont connu une grosse mésaventure pendant leur road-trip mais plus de peur que de mal heureusement. Prochaine étape pour eux, Picton pour traverser en ferry vers l'île du Nord et rejoindre Whangarei par la route touristique.


Le 25 février, grand soleil et vent faible : nous traversons vers l'Abel Tasman park et nous choisissons la Bark bay pour mouiller : très jolie plage, eau transparente (c'est assez rare ici pour être signalé !), c'est beau !! Nous descendrons à terre pour faire un tout petit bout de randonnée, histoire de passer sur un pont suspendu, avant de revenir profiter de la plage.
Au retour, on regrette d'avoir monté l'annexe "si haut" : la marée ici descend de plus de 3 m ! Résultat, on est au sec et bien au sec ! Allez, c'est parti pour une séance de tractage sur sable (heureusement qu'elle est légère !).

L'eau est claire mais brrrr ! Décidément, on ne s'habitue pas aux températures hivernales de l'eau (17 à 18°, à tout casser !). Je rejoindrai quand même le bateau à la nage car il faut débloquer la roulette du speedomètre (engin qui nous donne la vitesse bateau). Tous les navigateurs connaissent cette corvée d'aller faire tourner cette roulette sous-marine qui se bloque régulièrement : les petits organismes et coquillages adorent s'installer entre les pales. Normalement, une bonne pointe de vitesse suffit à la débloquer ... mais pas toujours !
La soirée s'achève sur une routine que l'on avait oublié ici : faire du pain ! Eh oui, dans le Marlborough sounds et l'Abel Tasman Park, pas de supérette, même pas de routes : l'unique moyen de profiter de ces paysages particuliers : le bateau ou la rando ! Vu la température la nuit, nous savourons notre confort, bien au chaud sur Lotus !

Le 26 février, nous montons à la baie où commence l'Abel Tasman Park : Toratanui. Nous rejoignons sur la plage l'équipage de Zimovia, en road trip dans l'île du sud. Ils ont acheté un van et parcourent pendant 1 mois et demi la Nouvelle Zélande. Après un repas à bord, nous irons faire une petite rando avec eux avant de passer une soirée bien tranquille au mouillage pendant qu'ils rejoindront leur location du jour. La présence des bateaux copains nous manque : à cette époque, nous sommes les seuls irréductibles au mouillage !


Le 27 février, nous relevons l'ancre en direction de Torrent bay où, une fois n'est pas coutume, nous mouillons à côté de 3 autres voiliers. Comme toujours dans l'Abel Tasman Park, la plage est magnifique : sable fin et doux, eau claire ... mais comme toujours aussi, il manque 10° à notre bonheur !


Qu'à cela ne tienne : pas de baignade mais nous faisons comme tout le monde et partons en randonnée ! Nous choisissons de marcher jusqu'aux "Cleopatra pools", alléchés par le nom. Nous commençons par nous tromper de chemin,  on s'en rend compte après 1h15 de marche !
Là, on peut remercier MapMe : nous pouvons, en continuant sur le même chemin, rejoindre le bon chemin ! Allez les louloutes, on marche encore 3 km et après, c'est le pique-nique !
Au détour d'un chemin, nous croisons un Weka : un espèce de poule, qui ressemble un peu au kiwi. Pas farouche, il viendra examiner Lilas de près. Pas rassurée, elle a cru que l'oiseau voulait manger son petit chien !
Nous trouverons finalement un joli petit coin au bord de la rivière pour déguster nos sandwichs tant attendus.
15 minutes de marche plus tard, nous atteignons enfin les Cleopatra pools : la rivière forme un petit bassin où l'eau est évidemment glaciale. Nous nous contenterons donc de nous rafraîchir les pieds avant de repartir pour le chemin retour (environ 4 km) jusqu'à notre jolie baie. Les filles commencent à bien marcher maintenant et trouvent encore de l'énergie pour courir sur la plage.

Petit aparté sur les VISA en Nouvelle Zélande :
Quand nous sommes arrivés en Nouvelle Zélande, la dame de l'immigration qui était montée à bord avait tamponné nos passeports en nous disant que pour le renouvellement (dans 3 mois), nous pourrions le faire FACILEMENT par internet. Donc 5 jours avant la fin de notre visa, confiante, je regarde sur internet ... et je regarde mieux .... et je cherche ... euh ... On téléphone pour être sûr de remplir la bonne application. Il faut d'abord ouvrir un compte sur RealMe puis trouver la bonne application à remplir sur le site de l'immigration et là ... 1h plus tard, j'y suis encore et je fume !! Il faut répondre à une multitude de questions, une photo d'identité, une photo de nos passeports à transmettre en PDF, une preuve que nous sommes une famille (donc scan de notre livret de famille), une preuve que nous avons assez d'argent sur notre compte pour survivre et payer nos billets retour, le nom de mon ancien employeur, son adresse, préciser les pays dans lesquels nous avons passé plus de 3 mois ces 5 dernières années (je commencerai par les préciser puis je les supprimerai car on me demande en plus une radio des poumons pour chacun d'entre nous !), un formulaire pour que Julien me donne procuration pour remplir les papiers à sa place .... FACILE ? Pfffff !
Et pour finir en beauté, après avoir enfin réussi à télécharger sur internet tous les documents, je valide et .... 351 dollars NZD ! Ah ? Notre premier visa de 3 mois était gratuit ... enfin pas le choix !
On appelle l'équipage d'Appel d'air, arrivés en même temps que nous : bon, ils ont galéré aussi (surtout pour réussir à envoyer leurs photos d'identité) et payé la même chose donc on a rempli la même chose, c'est déjà ça !
Le lendemain, nous recevions par mail, un VISA INTERIM : a priori, nous nous y sommes pris un peu tard et ils ont besoin d'un peu de temps pour examiner notre demande. Oups !


Enfin, ces formalités remplies, nous continuons à profiter de l'île du Sud. Nous sommes actuellement en escale à Nelson. Au programme : petit ravitaillement, visite de la ville, peut-être location d'un camping-car pour une petite balade dans les terres et bien sûr, vente du bateau ! 
Le marché du bateau reprend en mars, selon le broker que nous avons contacté. Nous attendons donc de pied ferme de nouvelles visites. La baie de Nelson est idéale pour les essais à la mer, ça tombe bien !
En attendant, nous allons profiter de quelques jours en marina : contrairement à Picton, ils ont une place pour nous ici. Youpi !

samedi 15 février 2020

Navigations vers l'île du Sud

Début février, nous nous retrouvons maintenant tous seuls : 6Gone est parti en road trip, Appel d'air est au chantier avant de partir sur les routes aussi. Nous sommes donc les derniers irréductibles de notre groupe à naviguer encore.


Mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Wellington et le nord de l'île du Sud ou on traîne autour d'Auckland encore un peu ?
Allez, nous allons profiter de notre bateau allégé pour naviguer encore un peu : en avant vers Wellington !

4 février : première navigation de Whangaparaoa (un peu au Nord d'Auckland) vers Opito Bay (sur la presqu'île de Coromandel). Lotus file à 8 kt avec 12/14 kt, c'est top ... jusqu'aux 2 dernières heures où le vent nous lâche. Même le spi refusera de tenir en l'air avec 4/5 kt changeants. Nous finissons donc au moteur pour rejoindre Opito Bay.

5 février : pas vraiment envie de naviguer toute la journée ... nous choisissons Whangamata pour la prochaine escale, à environ 30 M. Lotus est au près serré, avec 15 à 20 kt : on file à 10 kt ! Sa cure d'amincissement lui a fait un bien fou et on retiendra pour le prochain bateau qu'il faut vraiment éviter de le surcharger !
Pendant le temps de navigation, c'est la guerre à bord avec les filles pour faire avancer le CNED avec Violette et réussir à faire faire des lignes d'écriture à Lilas. Mine renfrognée et mauvaise volonté chez Violette, cinéma et pleurs chez Lilas : c'est l'envers du décor du voyage en famille en bateau. Il y a des hauts et des bas ... et là, on touche le fond : peut-être est-ce le fait de savoir que l'aventure va bientôt se terminer ... mais c'est dur en ce moment.


Heureusement, un regard vers les paysages (c'est beau la Nouvelle Zélande) et on se calme vite. La petite ville de Whangamata compte beaucoup de très jolies maisons, le long d'une magnifique plage au sable doux. Il y a une petite marina dont l'accès (par un chenal étroit dans un bras de rivière) n'est pas facile. Nous mouillons donc devant la belle plage et allons nous balader pour profiter du soleil. Comme souvent en Nouvelle Zélande, nous trouvons un chouette parc de jeux avec des bancs partout : ils savent y faire les néo-zélandais. Et nous repérons un "fish and chips" pour le repas de demain !


2 jours plus tard, le mouillage est agité par une longue houle qui nous pousse à partir en fin de journée pour traverser la "bay of plenty". La météo prévoit 15 à 20 kt de vent pour débuter puis plus grand chose, de l'arrière. Julien met donc en place le genaker pour ne pas avoir à le faire de nuit.
Finalement, nous subirons 25 à 30 kt de vent une grande partie de la nuit, au près serré. Vers minuit, on entend claquer une voile : le genaker a pris le vent et s'est déroulé. Nous l'affalons rapidement mais il est quand même déchiré en partie. Zuuuuuuut !!
Jusqu'à 4 h du matin, le vent reste fort, la mer hachée ; les paquets de mer passent parfois au-dessus du bimini. Décidément, les navigations de nuit ne nous réussissent pas en ce moment !
Quand je me lève à 6h du matin, le calme est revenu : le vent est tombé à 5/8 kt et nous nous traînons gentiment pour atteindre au lever du soleil le bout de la "bay of plenty".

Durant la nuit, nous sommes passés sous le vent (on espérait passer au vent mais celui-ci n'était pas d'accord !) de White Island, île volcanique tristement connue pour s'être réveillée inopinément en causant la mort de nombreuses personnes d'une sortie touristique en fin d'année dernière. Heureusement, le volcan est resté calme durant notre passage.
Aujourd'hui, nous sommes le 8 février, joyeux anniversaire Violette. Au programme : trouver un mouillage abrité pour s'arrêter (pas évident sur cette partie de la côte de la Nouvelle Zélande). Le spi nous permet de ne pas trop perdre de temps pour passer le cap East et Julien viendra d'ailleurs me réveiller pour l'affaler, le vent étant remonté à 25 kt. Nous continuerons avec uniquement le génois pendant un moment.
Au cap, la mer s'agite : forcément, avec 30 kt établi et des rafales à 40 kt, ça lève une mer avec une houle très courte. Heureusement, elle est de l'arrière et nous ne sentons rien. Nous ferons une pointe à 14,9 kt avant de mettre 3 ris à la grand-voile et au génois. Il faut arriver dans la baie que nous visons avant la nuit et surtout, avant que le vent ne passe plein sud, ce qui est prévu sur nos fichiers météo ! Le vent est rafaleux mais se calme un peu dans l'ensemble. Nous dégustons des gâteaux au chocolat au goûter pour fêter l'anniversaire de Violette, le bon jour cette fois !



Nous mouillerons un peu avant la nuit à Anaura bay, une jolie baie presque inhabitée avec, comme souvent, une plage magnifique et interminable. Mais le vent frais n'incite ni à la ballade ni à la baignade.
Après une nuit reposante, nous décidons de changer de baie dans l'après-midi : la baie est tellement loin de tout et encaissée que nous n'avons ni internet ni téléphone. A 10 M, plus au sud, nous rejoignons Tolaga bay, où la réception est meilleure. Il y a une jetée de 500 m ... et on se demande bien à quoi elle sert ? Curieuse, je vérifie sur internet :

Tolaga bay fut nommée ainsi par James Cook. La région autour de la baie est accidentée et isolée. Pendant des années, le seul moyen d'accéder à l'île était par bateau. Comme la baie était peu profonde, un long quai (le plus long de Nouvelle Zélande) fut construit en 1929 pour accueillir les bateaux de ravitaillement, de pêche et les visiteurs. De nos jours, c'est donc devenu un "quai historique"  qui fait 660 m de long et a été restauré récemment.


Dans la soirée, je modifie notre toile de cockpit bâbord. J'avais déjà changé les fermetures éclair pour l'adapter au nouveau bimini et refait la "fenêtre" en cristal. Cette fois, je rajoute une fermeture éclair pour nous faciliter l'accès au winch sans avoir à enlever la toile entière.
Le lendemain, Julien piaffe : j'hésitais à aller parcourir ce long quai ... finalement, nous décidons d'appareiller en fin de matinée mais le vent plutôt favorable, tourne en sortie de baie ... bien sûr, face à nous ! La mer est calme avec une longue houle, le temps au beau fixe. Nous continuons donc au moteur, en attendant la bascule du vent dans l'après-midi. Nous visons Gisborne, à 25 M de nous, et finalement nous continuerons jusqu'à la péninsule juste avant la grande baie de Napier. Le paysage est lunaire : la côte est découpée, râpée, la végétation absente et le relief s'arrête parfois net avec des grandes falaises : entre les longues plages, la côte n'est pas accueillante.

Après une nuit reposante, c'est reparti, vers Napier à 55 M de là. Le début de nav est chaotique avec une mer qui nous secoue et toujours une étonnante grosse houle du sud alors qu'il n'y a pas vraiment de vent. Heureusement, la mer se calme et le vent se stabilise pendant notre traversée de l'immense baie vers Napier.
Julien remarque de la vie dans l'eau et met la ligne vers 11h en annonçant que c'est poisson à midi. 
Une fois n'est pas coutume : 10 minutes plus tard, il remonte un petit thon !! 

Le temps de le vider et de lever les filets sur la jupe, un deuxième mord à son tour. Satisfait, notre pêcheur du jour remontera la ligne après celui-là : pas envie de passer l'après-midi à vider des poissons a priori !
Notre repas de midi sera donc : thon mi-cuit avec sa sauce citronnée, accompagné de riz. Tout le monde se régale.

Nous arrivons à Napier sous genaker en fin d'après-midi et en profitons pour aller faire un petit tour à terre où nous trouvons facilement un petit parc de jeux pour les louloutes. Nous sommes le seul bateau au mouillage devant Napier. D'ailleurs, depuis notre départ de la presqu'ile de Coromandel, nous n'avons croisé aucun voilier : juste quelques cargos et paquebots. A croire que personne ne navigue d'Auckland vers Wellington.

Nous repartons le lendemain en début d'après-midi : le vent annoncé est faible mais bien orienté. En fait, la navigation sera chaotique : le vent est faible et la mer pourtant bien agitée. Lotus peine à prendre de la vitesse, freiné à chaque vague. Nous partons au génois, passons sous genaker ... et abordons la nuit sous spi. La météo le long de la côte est changeante et nous craignons les rafales de vent avec notre grand spi. Nous l'affalons par précaution et restons sous génois. Avec un vent arrière, pas de record de vitesse en vue mais nous avons l'esprit tranquille pour la nuit. Vers 5h, je vent s'oriente un peu mieux et Julien remets la grand-voile, à 2 ris. Nous finirons cette navigation tumultueuse sous les rafales : le vent passe de 4 à 30 kt en quelques secondes, change de direction ... tout ça avec une mer courte et agitée. Nous sommes contents de nous arrêter vers 9h le matin à l'abri de Castlepoint.


Nous resterons ici pour attendre à l'abri que le vent redevienne favorable. La navigation le long des côtes de la Nouvelle Zélande n'est pas une partie de plaisir : courants, rafales, mer agitée, vents changeants ... "la plaisance, c'est le pied" !


Nous laissons les filles à bord pour aller voir le joli phare qui domine la petite baie de Castlepoint. La plage est animée : tir à l'arc, char à voile, randonneurs, il y a du monde malgré le côté isolé du tout petit village. Les baigneurs sont peu nombreux et avec de l'eau à 14°, on comprend pourquoi. Côté voiliers, nous sommes le seul bateau au mouillage ; nos bateaux copains nous manquent.
La journée passe tranquillement entre bricolage, rangement et récupération.


Tôt le matin, un ballet se met en place sur la plage : des bateaux sont mis à l'eau, d'autres rentrent et sont récupérés sur des remorques. Un bateau de pêche, curieux, viendra nous tourner autour pour discuter et nous fera gentiment cadeau d'une langouste avant d'aller rejoindre sa remorque. Julien se dépêchera de tuer la bête avant que Violette (l'amie des bêtes) n'insiste pour qu'elle soit relâchée.
Nous appareillons pour la dernière partie de la nav jusqu'à Cloudy bay, dans le Nord de l'île du Sud. Nous partons au près serré, puis le vent tourne et nous passons sous genaker. 2 heures plus tard, nous passons sous spi, avec du vent arrière.
Nous avons remis notre ligne de traîne à l'eau dans l'après-midi : en 1h, Julien remonte 3 petits thons ... et décide de s'arrêter là, satisfait.

Nous passons le cap Paliser (la fin de l'île du Nord) vers 20h, sous spi. Nous apercevons des bancs d'otaries qui sautent dans les vagues.
Le vent forcissant un peu trop, nous affalons le spi pour le génois (notre moyenne en prend un coup). Evidemment, peu de temps après, le vent faiblit : nous roulons le génois pour remettre le spi. Et 2 heures plus tard, nous affalons le spi sous les rafales pour remettre le génois. Et 2 heures plus tard, le vent a disparu .... nous rehissons le spi ! Ça commence à bien faire : pas moyen de faire son quart tranquille ou de dormir paisiblement ! Julien viendra me chercher pour affaler le spi vers 3h30 du matin : le vent a tourné, on ne peut pas tenir le spi au bon cap. Nous finirons donc au génois .... et en fait au moteur pour les 4 derniers milles avec le vent quasi de face.
Mouillage dans la "Robin Hood bay" vers 5 h du matin, bien contents d'être enfin arrivés et de pouvoir dormir !!!

Le lendemain matin, nous découvrons notre mouillage à la lumière du jour ... on a vu mieux : il y a une jolie plage mais on voit surtout les énormes poteaux de la grosse ligne électrique qui traverse la vallée. En plus, une longue houle nous chahute ... allez, on lève le camp, direction Picton ou ses alentours.



Nous croiserons quelques ferrys qui font la navette entre Wellington (Sud de l'île du Nord) à Picton (au Nord de l'île du Sud).



Et finalement, nous nous arrêterons en baie de Waikawa, près de Picton. Le mouillage est ultra calme, il y a une petite marina, un sentier qui relie Waikawa à Picton ... ça s'annonce bien.
Nous allons maintenant arrêter de naviguer tous les jours et profiter de l'île du Sud.

dimanche 2 février 2020

ça déménage à bord de Lotus !


Voilà 11 jours que nous sommes à la marina du Bucklands beach yachtclub dans la baie d'Auckland. C'est une toute petite marina qui n'a pas vraiment de place pour un cata mais qui dispose d'un quai, à l'extérieur (mais bien protégé puisque nous sommes dans un bras de rivière), juste à côté du quai des ferrys (liaison Haf Moon Bay – Auckland en moins de 30 minutes pour 10,5 NZD). Viaduct marina nous demandait 120 $ NZD, ici c'est 40 $ NZD par jour (26 euros), ce qui est nettement plus raisonnable !

Nous n'avons pas chômé puisqu'il a fallu contacter des professionnels :
- pour réparer la pompe à injection bâbord qui a décidé de fuir (il avait fallu réviser la pompe tribord à Papeete, c'est donc de l'entretien normal finalement, même si on se serait passé de ces frais supplémentaires)
- pour jeter un oeil sur une de nos cartes électroniques qui mériterait une réparation.


C'était aussi la courte finale pour notre déménagement vers la France : vérifier les cartons, les fermer, les numéroter, finir d'empaqueter, faire l'inventaire ... ça occupe bien les soirées ! 
Les filles ont dû trier les jouets : voilà les peluches qui rentrent en France !

Et mercredi 22 janvier, grande et longue journée :
- j'ai pris le ferry de 9h15 vers Auckland pour aller voir le bureau des Customs au centre-ville : ils tardaient trop à répondre à notre e-mail pour obtenir la permission de mettre une annonce pour vendre Lotus en Nouvelle Zélande
- Julien, pendant ce temps, a assuré l'école ; vendu sa planche à voile avec tout le matériel qui va avec ; accueilli le mécano qui venait démonter la pompe à injection et vérifié avec un professionnel l'état de notre bimini (on hésite entre le réparer et le changer car il fuit sur les côtés.)
- les douaniers ont été charmants et m'ont promis d'envoyer immédiatement le mail réponse nous donnant la permission de vendre (et le montant de la taxe qu'un néo-zélandais aurait à payer s'il achète et donc doit importer notre bateau). Détail important : le montant des taxes (GST) est calculé à partir de la facture d'achat du bateau, avec une détaxe dépendant de la date de votre achat. Il ne dépend absolument pas du prix de vente du bateau (ça c'est plutôt une bonne nouvelle !)
- après ça, j'ai trouvé une petite boutique à qui j'ai confié mon iphone (dont la batterie a gonflé et qui ne fonctionne plus vraiment) et j'ai même réussi à m'acheter des nouvelles baskets (ma résolution de l'année : me remettre au jogging !) avant de courir pour arriver à temps à Viaduct Harbour et récupérer le van loué par 6Gone. Appel d'air et eux ont emmené leurs déménagements le matin, à nous de jouer pour l'après-midi. C'est ce qui s'appelle de la rentabilisation d'une location et c'est parti pour la conduite à gauche avec le volant à droite (pfff !)
- trajet jusqu'à notre marina ; chargement de notre déménagement (28 cartons, boîtes, sacs ...) et c'est parti vers l'aéroport, avec Julien en renfort heureusement. Merci à l'application Google map à qui nous avons fait une confiance aveugle et qui nous a conduit correctement vers toutes nos destinations aujourd'hui !

- petit moment de détente : tétris sur une palette avec tous nos cartons et sacs pour obtenir un tas compact, qui se tient, et qui ne dépasse pas les 2 m3. Quelques papiers remplis, une facture payée plus tard, nous repartons vers l'entreprise Kiwi Prop pour lui confier nos 2 hélices (changement des pales prévu).
- nous passerons un peu de temps dans les bouchons (ça faisait longtemps !) pour rejoindre l'Alliance Française d'Auckland et lui déposer quelques cartons de livres et jeux de société en français.
- ensuite, retour avant 17h00 chez le loueur de voiture en centre-ville puis marche rapide pour aller récupérer mon téléphone réparé. Et enfin sprint final pour arriver à la gare maritime et monter dans le ferry de 17h15 !

Nous rejoignons les filles, qui ont passé un après-midi tranquille à bord, un peu avant 18h pour un méga goûter récompense (on a bien mérité de se faire plaisir). Au menu : cerises, cheese cake avec des framboises, chocolat ... miam !!
Et pour bien clôturer la journée, nous avons, enfin, passé notre petite annonce sur le site national trademe (un mélange entre ebay et leboncoin). Nous attendons maintenant de pied ferme les potentiels acheteurs néo-zélandais.
Nous avons même trouvé LA solution pour que les filles soient silencieuses pendant les futures visites :


La marina de Bucklands beach, collée à celle d'Half Moon bay, est petite mais les compétences sont là : le bilan du jeudi est encourageant :
- notre pompe à injection est réparée et sera remontée demain.
- notre carte électronique est aussi en bonne voie de réparation (jusque là, la plupart des électroniciens avaient déclaré forfait) mais ça prendra un peu plus de temps. Nous sommes bon pour rester le weekend sur place.
- samedi, nous récupérons nos 2 hélices kiwi prop avec des nouvelles pales (qui amélioreraient leur efficacité : entre sa perte de poids suite au délestage de toutes nos affaires, ses coques toutes propres et ses nouvelles hélices, Lotus va faire des records !)
- et nous réfléchissons sérieusement à changer notre bimini, histoire de rendre tout son panache à notre beau bateau. Pour réduire les coûts, je me chargerai de toute la couture nécessaire pour adapter nos toiles latérales à notre nouveau système de fixation (qui permettra de bien tendre la toile et sera étanche).
Tout ça a évidemment un coût ... Julien dit que nous faisons du "boat staging" !

Pendant ce temps, Appel d'air a commencé sa remontée vers Whangarei où ils laisseront le bateau dans un chantier pour quelques travaux avant de le mettre en vente. 6Gone est parti à la marina de Gulf Harbour, où le bateau attendra de nouveaux propriétaires pendant qu'ils découvriront la Nouvelle Zélande par la terre.
Les nouvelles de Manevaï sont moins bonnes: Cathy a dû être rapatriée pour être soignée en France suite à une chute de l'échelle au chantier. Elle a, comme Aure, testé le système hospitalier néo-zélandais et a fini dans le même hôpital, à Whangarei. Espérons qu'elle se rétablisse vite.
Quant à nous, une fois nos travaux terminés ... eh bien nous n'avons encore pas vraiment de programme : profiter des îles toutes proches d'Auckland ou descendre en navigant vers Wellington ...

Mercredi 29 janvier, toujours au Yachtclub de Bucklands beach : nous lançons les travaux pour le changement du bimini et nous attendons notre carte électronique, miraculeusement réparée. Nous avons passé 2 jours à chercher le matériau adéquat pour renforcer la solidité de notre bimini sous la nouvelle toile qui sera posée. Pour cela, nous avons loué une voiture ... et ici, il y a tous les prix ! Pas de loueur à proximité de la marina : c'est donc en centre-ville (par le ferry) que nous avons loué auprès de www.expresscarrental.com une voiture (qui s'est avérée être un break, bonne surprise) à 29 $ par jour.
Nous avons profité de notre carrosse pour faire le tour des parcs de jeux du coin (et il y en a ... beaucoup !!) à la grande joie des louloutes.

Nous avions jusque là, sous le bimini, 2 plaques en plastique noir, soutenues par des lattes ... pas très glamour mais efficace. Nous avons trouvé des plaques de polypropylène transparentes qui devraient allier l'efficacité à l'esthétique. A Julien maintenant de les ajuster et les fixer correctement. Mais avant tout, il faut nettoyer toutes les barres en inox de notre bimini. Julien commence le soir-même, sans enlever encore la toile du bimini (celui qui va nous le changer veut prendre des repères avant).

Jeudi matin, repères pris, la toile est enlevée et nous finissons de nettoyer l'inox des barres. Les ouvriers posent ensuite tout le long du tube extérieur un rail support en plastic : 2 rainures permettront de fixer la toile du bimini en la tendant, et d'accueillir le système de fixation des fermetures éclair. Pendant ce temps, Julien ajuste et fixe nos plaques de renfort. Le soleil cogne et sans bimini, le cockpit est intenable. Pendant ce temps, Violette avance son CNED (fin du module 5 en cours) et Lilas fait un peu d'écriture (et beaucoup de cinéma).


Il était prévu que tout soit fini vendredi (car il y a peu de coutures à faire sur le bimini et je me charge de toutes celles nécessaires sur les toiles extérieures ainsi que du "pare-brise").
Vendredi 14h30 ... on commence sérieusement à douter de pouvoir partir aujourd'hui : après une prise de mesure avec bâche en plastique ce matin, nos ouvriers ont disparu ... et on attend. Par contre, notre carte électronique est enfin remontée (elle s'était perdue dans le courrier) et ça fonctionne !!
Pour faciliter le boulot, le vent s'est levé. Même si tout est fini ce soir, nous ne parviendrons pas à décoller du quai avec un vent travers qui nous y maintient ... donc départ demain matin au mieux.
15h00, ça y est, les ouvriers reviennent et commencent à mettre en place la toile. Julien les aide
pendant que je surveille Violette qui a du mal à rester concentrée sur son CNED. Je sors voir l'avancée des travaux à un moment ... et je me rends compte que la fermeture éclair au-dessus du siège de barre est posée ... dans le mauvais sens ! Zuuuut ! Après réflexion, pas moyen d'arranger ça sur place : la toile est enlevée et retournée à l'atelier pour un changement express de sens de la fermeture éclair. Un peu de temps perdu mais en fin de journée, la toile est mise en place et tendue. Le résultat est super propre. Mais pourquoi ne l'avons nous pas fait plus tôt ! L'équipe finit un peu tard mais dans une bonne ambiance et nous discuterons un moment avec eux, autour de quelques bières, avant de payer notre facture.


A moi de jouer maintenant : j'ai tout le matériel qu'il faut. A moi la couture des fermetures éclair (j'ai racheté des aiguilles pour la machine à coudre !) ! L'adaptation des toiles se passent sans gros problèmes ... par contre la couture du pare-brise ... pas facile car le plastic "colle" à la machine et refuse d'avancer. Sur internet, ils préconisent l'utilisation d'un pied en téflon ... euh, je n'ai pas ça en boutique ... ah, on peut aussi utiliser du papier sulfurisé : eh ben voilà !
Je commence le travail le 31 janvier au soir.


Je continue le lendemain, pendant la petite navigation vers l'île de Matangi où nous avons rendez-vous avec les 6Gone. Ce sera leur dernière sortie à la mer et c'est top de les retrouver une dernière fois pour évidemment un apéro / Time's up où les filles triompheront une fois encore ! Les 6Gone ne repartent qu'à 4 ce soir là puisque c'est soirée pyjama à bord de Lotus pour les 2 plus jeunes.



Le 2 février, nous fêtons en avance l'anniversaire de Violette avec eux avant la séparation en fin de journée : ils commenceront demain leur nouvelle vie de terriens qui débute par un road-trip en Nouvelle Zélande.


De notre côté, nous allons dans la baie au Nord de Whangaparaoa : fin de la couture pour moi, petit ravitaillement, mise à jour du blog, fin du module 5, rafraichissement de notre petite annonce sur Trademe avec des photos de notre tout nouveau bimini ... et Julien profite de l'eau peu profonde pour refaire l'échange des hélices. Lotus est donc de nouveau équipé avec des hélices kiwi-prop.

Pendant ces 2 semaines, notre avenir à long terme s'est un peu éclairci : j'avais postulé en septembre dernier pour être réserviste dans la Marine, à mon dernier poste. La réponse est enfin tombée et ma candidature les intéresse. Le retour se fera donc certainement à Dax, avec reprise du travail en septembre. Violette est ravie de retrouver ses copines et on la comprend : nous apprécierons aussi de retrouver notre cercle d'amis !
Après une parenthèse de 4 ans, nous reprendrons "presque" là où nous en étions avant notre départ. A suivre ...