samedi 21 décembre 2019

Russel, Paihia puis chantier à Opua

Après Paihia, nous avons traversé la baie pour découvrir Russel, village côtier chargé d'histoire.


La minute culture :
Tout commence au XIXe siècle quand la ville ne s’appelle pas encore Russell mais Kororareka. La ville ne ressemble en rien à la paisible ville côtière qu’elle est aujourd’hui, c’est en fait l’une des pires villes du pacifique où les bandits croisent les marins partis en mer pour pêcher la baleine («un trou vil, plein d’ impudents, les gens demi-ivres»)
En 1840 c’est la plus grande colonie européenne de Nouvelle-Zélande. C’est également le plus grand port, où des centaines de baleiniers se retrouvent. Une fois le traité de Waitangi signé (celui-ci reconnaissant la Nouvelle-Zélande comme une colonie britannique), la ville est alors renommée « Russell » et devient la capitale de la Nouvelle-Zélande durant 9 mois.

Nous ferons une première ballade pour aller voir la jolie plage juste derrière la colline (en faisant une longue pause à un joli parc de jeux près de l'école) et visiter un peu le village. Quelques boutiques de souvenirs, des restos et 2 supérettes (dont une toute neuve, grande et bien achalandée) ... c'est petit mais coquet.
Le lendemain, Julien et moi partirons sans les louloutes : nous suivons la côte à marée basse pour rejoindre un sentier à une des plages. C'est sportif : crapahutage sur les rochers coupants (pleins de coquilles de moules) et escalade par endroit pour ne pas se mouiller les pieds. A ne pas faire avec enfants ! Au retour par les jolis sentiers aménagés, nous aurons la chance de voir un kiwi mais le temps de sortir l'appareil photo, il s'est carapaté ! Alors grâce à internet, voilà une jolie photo de cet animal emblématique de la Nouvelle Zélande :


Le kiwi est un oiseau terrestre incapable de voler, endémique de la Nouvelle Zélande. De la taille d'une poule, ses plumes ressemblent à des poils et il possède un long bec (ses narines sont situées tout au bout, ce qui lui confère un très bon odorat). C'est un oiseau nocturne qui vit dans des sortes de terriers, à l'intérieur de troncs ou sous des fougères arborescentes.
Il figure sur les pièces de 1NZ$ (dollar néo-zélandais). Les Néo-Zélandais eux-mêmes y sont très attachés, à un point tel que le terme de « kiwi » signifie également dans ce pays « néo-zélandais » (les français sont les "frogs" ici). 


Le soir, l'apéritif sur 6Gone est repoussé le temps de changer de mouillage pour rejoindre Paihia (le plan d'eau s'était bien agité et les navettes en annexe entre les bateaux auraient été humides !). Manevaï se joindra à nous pour participer à cette soirée Margarita / Time's up qui se concluera, une fois n'est pas coutume, par la victoire de l'équipe masculine !
Samedi, je profite d'une voiture de location avec Appel d'air et Manevaï pour aller faire les magasins : le marché (artisanat, fruits et légumes) de Kerikeri, le Wharehouse (où on trouve tout pour la maison, des vêtements, des jouets ...), Mitre 10 (un magasin de bricolage) et le Countdown (alimentation). En fin d'après-midi, nous emmenons les enfants se défouler au parc de jeux avant de rejoindre nos bateaux respectifs. Enfin sur Lotus, nous avons 2 enfants de plus : c'est la magie des soirées pyjama : Violette et Aure à tribord, Lilas et Axel à bâbord.
Dimanche, nous regardons partir 6Gone, suivi d'Appel d'air et de Manevaï. Nous les rattraperons plus tard car nous sommes attendus sur le chantier pour sortir Lotus de l'eau et lui refaire une petite beauté.



Lundi, nous allons donc mouiller devant la marina. Première anicroche : Julien se rend compte qu'il a confondu 2 sociétés (elles s'appellent presque pareil avec "engineering" dedans !). Nous voulions changer les bagues de safran ... ce sera pour plus tard finalement, le délai de sortie étant trop court (juste avant les vacances de Noël ici). Qu'importe, nous allons donc nous occuper des sail-drive, finir l'entretien des moteurs et nous atteler à notre anti-fouling.


Mardi, c'est notre première journée de grosse pluie en Nouvelle Zélande : le temps ne s'éclaircira qu'en fin de journée. Nous avons subi un gros grain dans l'après-midi : le courant dans un sens, le vent soudainement fort dans l'autre ... nous avons dérapé doucement et l'avons réalisé après avoir reculé de 150 m ! Heureusement, nous n'avons touché aucun des autres bateaux ou barges au mouillage autour de nous ! Le temps de remouiller sous les rafales de vent et de pluie (Julien s'est fait rincer), le grain était passé et le vent avait disparu !
Et le soir, comme le soleil nous éclaire de ses rayons, j'en profite pour faire voler le drone et prendre quelques vues de la marina d'Opua, classée meilleure marina de Nouvelle Zélande (pour avoir vu celle de Whangarei ou de Marsden Cove, le côté moderne et grand d'Opua est effectivement appréciable !)



Le 18 décembre, c'est l'anniversaire de Julien ! Bon, c'est aussi le jour où l'on sort Lotus de l'eau pour lui refaire une beauté. Le soleil brille mais le vent souffle ... fort, très fort ! Nous devons être sorti sur un "chariot" sur le slipway. Entre le vent et le courant, l'entrée sera sportive : nous finissons (sans dégâts mais avec un bon coup de stress pour moi) collés au quai, juste avant le slipway. Lotus sera avancé peu à peu avec des amarres et bien calé sur le chariot avant que celui-ci nous hisse hors de l'eau.


Pendant que l'équipe du chantier nettoie la coque au karsher, nous allons manger au fish and chips du coin. Au retour, la coque est propre ... mais pas lisse : il y a du boulot de ponçage avant d'appliquer le primaire puis l'antifouling. Nous commençons à enlever le plus gros à la spatule. Quant au bateau, il a été recouvert de poussière d'antifouling : on sort les brosses et on le frotte à l'acide oxalique (sans pour autant obtenir une coque bien blanche hélas).
Nous avions renoncé à changer les bagues de safran car les 2 
entreprises ici sont débordées. Mais Julien a l'idée de contacter quelqu'un à Whangarei : c'est peut-être possible ... il faut démonter nous-même les safrans, les emmener à Whangarei (donc louer une voiture) ...
Julien veut aussi en profiter pour changer 2 vannes qui sont grippées ... l'accès est difficile ... le passe-coque bouge. Zuuuut ! il va falloir changer la vanne ET le passe-coque maintenant ! Mais rien n'est simple : il nous faut une disqueuse pour couper les 2 passes-coques ...
Nous finissons donc la journée avec un bilan mitigé mais autour d'un tout petit gâteau d'anniversaire. On le refêtera dignement avec les amis après le chantier !


19 décembre : Julien, aidé par un technicien, démonte les 2 safrans le matin ... et les remontera après avoir constaté que la pièce à changer est particulière donc pas changeable dans le laps de temps que nous avons sur le slipway. Pendant ce temps, je fais école, je vais acheter diverses fournitures, je passe chez le gréeur pour payer et être sûre d'être livrée à la marina pendant leurs vacances ...
Nous louons une ponceuse avec aspirateur l'après-midi et c'est parti pour le ponçage  intégral (épreuve en relais) de la coque. Être sur le slipway ne nous facilite pas la vie : Lotus est très haut à certains endroits et il faut sans arrêt enjamber le chariot : ponçage fini en fin d'après-midi. Le résultat n'est pas impeccable mais permettra au nouvel anti-fouling de bien accrocher. Julien fait une retouche sur la coque tribord au niveau de la quille. Lotus a ensuite droit à un bon rinçage pour nettoyer la coque avant la peinture. Dîner rapide pendant qu'il sèche.
Puis, nous profitons du fait que le soleil se couche plus tard pour passer la couche de primaire sur toute la coque. On laisse sécher ... et c'est parti pour la première couche d'anti-fouling, cette fois à la lumière de la frontale ! Nous finissons à 1h du matin ... une douche et au lit !

20 décembre : vous vous demandez peut-être pourquoi se presser autant pour appliquer l'anti-fouling ... eh bien nous avons appris hier que le chantier ne remettait pas à l'eau le weekend ! Donc notre "dead-line" est aujourd'hui vers 15h pour la remise à l'eau sinon, nous passons le weekend sur le slipway (et franchement, ce n'est pas super confortable !). Alors on est motivé !!
6h30, je me lève et je passe récupérer le bidon de 10 l d'anti-fouling chez le shipshandler. Nous finissons la coque tribord (pas finie hier soir car bidon vide !) et on passe la 2ème couche à bâbord.
Petit déjeuner ... puis début de 2ème couche à tribord (sauf sur ce qu'on a fait ce matin ... ça sèche !).
C'est pas le tout ça mais "qu'est-ce qu'on va manger à midi ?" Le côté pratique l'emporte : Violette part en mission "Fish and chips" pendant qu'on applique la 3ème couche !! MO-TI-VES (il faut parce que j'ai les bras en compote et des ampoules aux mains ... oui, petite nature je sais !)

13h : on a fini l'anti-fouling et il aura le temps de sécher un peu. Pause repas car Violette a bien rempli sa mission.
A 14h, Julien se dit que ce serait une bonne idée d'inverser la chaîne (ça permet d'éviter que le côté dont on ne se sert pas souvent ne soit plus qu'un gros tas de rouille) ... allez, c'est parti ! 15h00, le technicien retire les cales (un petit coup d'anti-fueling encore) et c'est parti. La manip se fait en douceur et nous accostons au quai juste derrière pour un grand lavage du bateau qui a rarement été aussi sale : il mérite un bon shampouinage. On frotte, on frotte, on frotte encore .... et c'est mieux mais il en reste ! Il faudra encore de l'huile de coude mais pour ce soir, on arrête de frotter : on a bien mérité un petit break !
Côté déboires , parce qu'il y en a toujours : les moteurs ont bien démarré ... mais les manettes bloquent ! Il va falloir comprendre pourquoi et régler ça ... demain.

Samedi 21 décembre : c'est le début des vacances des néo-zélandais ("grandes vacances" puisque leur année scolaire commence fin janvier) et le weekend, peu de monde bosse. Mais Julien, après un coup de fil à Volvo en France hier soir, a trouvé un technicien pour l'aider à régler notre problème de manettes moteur. On croise les doigts.
De mon côté, ce matin, je continue le grand lavage : je déhousse les coussins du carré et les emmène à la laverie, et pour celles du cockpit et les mousses à l'intérieur, brossage sur le quai. Après séchage, je sors la machine à coudre pour reprendre quelques coutures qui ont lâché. Pendant ce temps, Violette fait école et Lilas l'enquiquine.
L'après-midi passera vite : Julien et le mécano font des tests et décident de changer des câbles. A bâbord, c'est mieux ; nous attendrons lundi pour recevoir le câble pour le côté tribord.
Nous voulions passer Noël avec 6Gone et Appel d'air (ils sont à Auckland) ... mais ça va être chaud ! Un Noël à Paihia ou Russel se profile : nous les rejoindrons certainement plus tard.
On vous souhaite à tous un joyeux Noël un poil en avance !


Pour ceux que ça peut intéresser, voilà les tarifs du chantier à Opua et de la marina, prix en dollars néo-zélandais bien sûr.




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