Le vendredi 22 février au soir, ça
discute sévère sur les bateaux : une fenêtre météo se
dessinerait pour un retour vers les Tuamotus. Le vent serait correct
en partant demain ... Les Gambier c'est bien mais l'eau est plus
chaude aux Tuamotus et après 1 mois et une semaine, on se sent prêts
à repartir.
La nuit porte conseil.
Violette en profite pour faire une dernière soirée pyjama avec
Elise de Zingaya. Le lendemain matin, le départ se précise. La
fenêtre météo n'est pas fantastique mais la prochaine ne sera pas
avant une semaine ... allez on y va !!
Samedi 23 février ; Avant le départ, nous
faisons un petit tour rapide dans le charmant et tout petit village
d'Akamaru, le temps d'un petit ravitaillement en citrons. Je tente
aussi quelques pamplemousses, même si jusqu'ici, ils n'ont rien à
voir avec les bons pamplemousses des Marquises !
Nous suivons 6Gone et
Fakarêver dans le zigzag (la marée basse n'est pas loin, le sondeur
descend jusqu'à 1,1 m !), après avoir dit au-revoir à Zingaya à
qui la fenêtre météo ne permet pas de rejoindre les Marquises. Ils
vont s'attarder encore un peu.
Les conditions de mer sont bonnes avec un vent de 12 à 15 kt du 90° au 120°. Lotus glisse derrière 6Gone que l'on rattrape peu à peu, jusqu'à ce qu'il hisse son genaker (à peu près 2 fois plus grand que le nôtre).
Pendant ce temps, j'ai fait
du pain, une quiche et des gâteaux au chocolat (pour le moral de
l'équipage). A son habitude, Lilas s'est endormie en début de
navigation.
Vers 14h, on entend un grand
bruit ... comme ... une grand voile qui descend toute seule le long
du mât ! Ah ben zut, c'est bien ça !
Après vérification, c'est
la poulie qui a cassé. Et évidemment, la drisse est tout en haut du
mât et refuse de descendre toute seule.
Il va falloir monter au mât ! Normalement, c'est avec la drisse de grand-voile que je
hisse Julien en haut du mât ...
Bon, il reste la balancine :
on pose la bôme sur le bimini et on prend un cap qui met la mer de
l'arrière (parce que mine de rien ça bouge et là haut, avec la
hauteur du mât, ça va être sportif ! Julien s'installe dans sa
chaise de mât et je le hisse au winch. Il mettra un certain temps à
réussir à redescendre avec la poulie. Pendant ce temps, les filles
s'amusent dans le cockpit.
Bon, reste à changer la
poulie maintenant. Un jeu d'enfant ? Eh bien non : les poulies Lewmar
ne sont pas démontables (marque Lewmar) : quelle aberration ! Pour
enlever la drisse de la poulie, il faut :
- soit remonter en haut du
mât, défaire le noeud qui tient la drisse, enlever la poulie
cassée, en mettre une nouvelle et refaire le noeud ;
- soit détruire la poulie à
coup de marteau pour sortir la drisse.
Julien est encore un peu
vert de sa précédente montée et choisit la 2ème option.
30 minutes plus tard, tous
les noms d'oiseaux y sont passés et la poulie est en miettes mais il
reste encore la partie métallique qui tient le coup. Julien finira à
la scie à métaux : 45 minutes pour dégager la drisse de la poulie !
Le remplacement par une poulie (qui elle se démonte !!) est rapide.
Le remplacement par une poulie (qui elle se démonte !!) est rapide.
La manoeuvre suivante est plus simple : on allume les moteurs, on roule le genaker (pour retendre le cordage qui le tient en bas), on se met face au vent pour remonter la grand-voile et enfin, on renvoie le genaker !
Ça y est, Lotus reprend de
la vitesse ! Il est 16 h : et après on dit que la plaisance c'est
de tout repos !!
Pendant ce temps, 6Gone a tracé la route, on ne voit plus que sa voile sur l'horizon et Fakarêver nous a rattrapé, mais nous sommes à nouveau dans le coup ! Espérons que ce sera la seule péripétie de cette navigation de 450 Milles qui nous emmène vers Amanu (atoll près de Hao), chaudement recommandé par Appel d'air.
Pendant ce temps, 6Gone a tracé la route, on ne voit plus que sa voile sur l'horizon et Fakarêver nous a rattrapé, mais nous sommes à nouveau dans le coup ! Espérons que ce sera la seule péripétie de cette navigation de 450 Milles qui nous emmène vers Amanu (atoll près de Hao), chaudement recommandé par Appel d'air.
Le dimanche 24 février au matin,
Julien m'attendait pour affaler le genaker et hisser le spi. Le vent
se maintient entre 8 et 10 kt. Avec le spi (et sans la grand-voile
qui battait trop), on se traîne à 4/5 kt. 6Gone, qui avait diminué
sa voilure pour la nuit, est encore à portée de VHF, donc pas trop
loin devant.
En début d'après-midi, le
vent remonte vers 15 kt et se réoriente un peu : Julien hisse la
grand voile pour gagner en vitesse : 6/7 kt maintenant. Notre
réparation de fortune sur le spi tient le coup ...
Les filles s'occupent entre
jeux, télé et tablette : après tout c'est dimanche ! Au menu à
midi : pommes de terre et steak haché. On aurait préféré manger
du poisson mais nos lignes ne donnent rien ... (Fakarêver a pris un
thasard d'un mètre hier : on est jaloux !!)
Le vent tombe pendant la
nuit ... et s'oriente Sud-Est ... il faut "empanner" notre
spi asymétrique pour continuer à avoir un cap correct. Dans la
matinée, on fera la manip inverse, le vent ayant encore tourné.
Lundi 5 février : 6Gone et Fakarêver sont en
fréquence : ils sont tous les deux au moteur ! Ils renverront leur
spi en fin de matinée. Ils sont légèrement devant nous mais Lotus
n'a pas utilisé ses moteurs lui !
Dans l'après-midi,
Fakarêver nous nargue : il vient de pêcher un autre thazard !!
Nous, on s'occupe comme on peut : CNED pour Violette, alphabet pour
Lilas et jeux divers ...
A 16h30 : POISSON !! Nous
ramenons deux toutes petites daurades à la ligne de traîne et à la
canne à pêche. Elles ne sont pas trop abîmées par les hameçons
alors nous les rejetons à la mer, qu'elles puissent devenir des
grosses daurades !
A 17h45 : POISSON !! Julien
remonte un joli barracuda à la ligne de traîne. Bon après
discussion avec Fakarêver et comparaison des photos, c'est aussi un thazard ! Il se débat en arrivant sur la jupe et j'entends
Julien crier. Aïe, lors du débat, un des tridents de notre appât
s'est planté dans l'arrière du pied de Julien ! Pas moyen de
l'enlever. Je vais chercher la pince coupante pour sectionner
l'hameçon mais je n'y arrive pas. Finalement, on échange : je
maintiens le poisson pendant que Julien coupe l'hameçon. Il y arrive
sans problème (probablement beaucoup plus motivé que moi !) et il
achève le poisson à coup de manivelle de winch. Celui-là, on ne le rejettera
pas à la mer !
Et voilà comment on se fait
des bobos à la mer. Depuis le départ, Julien s'est abîmé les
mains en montant au mât (quelques coupures) et planté l'hameçon dans l'arrière de la cheville. Quant à moi, j'ai glissé
une fois, d'où un gros bleu sur le tibia, je me suis tordue la
cheville sur un mouvement du bateau, d'où une légère entorse et
j'ai mal fermé la bouilloire, d'où une petite brûlure !
Rassurez-vous, les deux
filles se portent comme des charmes !
Coté météo, le vent se
maintient vers 10 kt de l'arrière : résultat, on n'avance pas
vite mais la mer est calme et la navigation agréable. Arrivée
prévue mercredi matin.
Le spi tient bien le coup :
Julien a eu raison d'insister pour le réparer finalement. Il avait
aussi enlevé une poulie dans la chaussette et la manipulation du spi
est plus facile : la chaussette coulisse mieux. C'était peut-être
elle la responsable des déchirures précédentes.
Mardi 26 février : le vent est toujours faible ... moins de 10 kt plein arrière ... on continue à se traîner. La journée est grise : il bruine parfois. On se croirait en Bretagne mais avec 20° de plus ! Aujourd'hui :
- pain et gâteaux au
chocolat le matin, et CNED bien sûr !
- à midi, on déguste un
morceau du thazard de la veille : succulent ! Meilleur que la daurade
d'après Violette.
- l'après-midi : fin du
CNED avec l'activité arts plastiques et la peinture de 4 arbres
symbolisant les 4 saisons. Lilas a voulu participer et nous a fait un
chef d'oeuvre !
Vers 16h, un petit nuage
nous rattrape : la bruine n'est pas gênante mais par contre la
disparition complète du vent est plus problématique ! Vers 17h, le
spi se dégonfle ... Lotus s'arrête. 2 kt, 1 kt, 0 ... à la
réflexion, il n'y a pas de signe – sur le GPS. Peut-être qu'on
recule ?
Parce qu'on sait que ça ne va pas durer, on attend : l'expression "bouchonner" prend tout son sens ! Et enfin le vent reprend doucement : une petite dizaine de noeuds ! C'est suffisant pour arriver demain à Amanu.
Pourquoi on n'a pas allumé
les moteurs ? Parce que le vent venant de l'arrière, on allait rester
dans la poche sans vent en avançant (et parce que Julien n'aime pas
allumer les moteurs aussi : un voilier navigue à la voile ! Non mais
!). Il nous reste environ 65 milles à parcourir, rien ne sert de se
presser puisqu'on veut arriver demain, après le lever du soleil
(sans avoir à poireauter devant la passe pour avoir une bonne
visibilité). Bon de ce côté, rien à craindre maintenant !
Le mercredi 27 février, je reprends
le quart à 6h30 du matin. Finalement, nous avons avancé
correctement et Amanu n'est plus qu'à une dizaine de milles. Nous
passons la pointe sud de l'atoll vers 8h : visuel sur 6Gone, qui est
devant la passe, puis Fakarêver qui la passera juste avant nous. Ils
sont arrivés quelques heures avant nous ... mais de nuit, ils ont dû attendre le jour.
La passe Fafameru est étroite mais sans danger particulier ; il fait beau, le mouillage de la pointe Koutu Kougo est joli ... nous ne sommes pas mécontents d'être arrivés ! Après une bonne baignade de vérification du mouillage (au milieu des cailles), il est temps de se mettre au CNED ... (soupir !!)
Heureusement, le soir, c'est
le réconfort avec apéro à bord de Fakarêver.
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