samedi 15 février 2020

Navigations vers l'île du Sud

Début février, nous nous retrouvons maintenant tous seuls : 6Gone est parti en road trip, Appel d'air est au chantier avant de partir sur les routes aussi. Nous sommes donc les derniers irréductibles de notre groupe à naviguer encore.


Mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Wellington et le nord de l'île du Sud ou on traîne autour d'Auckland encore un peu ?
Allez, nous allons profiter de notre bateau allégé pour naviguer encore un peu : en avant vers Wellington !

4 février : première navigation de Whangaparaoa (un peu au Nord d'Auckland) vers Opito Bay (sur la presqu'île de Coromandel). Lotus file à 8 kt avec 12/14 kt, c'est top ... jusqu'aux 2 dernières heures où le vent nous lâche. Même le spi refusera de tenir en l'air avec 4/5 kt changeants. Nous finissons donc au moteur pour rejoindre Opito Bay.

5 février : pas vraiment envie de naviguer toute la journée ... nous choisissons Whangamata pour la prochaine escale, à environ 30 M. Lotus est au près serré, avec 15 à 20 kt : on file à 10 kt ! Sa cure d'amincissement lui a fait un bien fou et on retiendra pour le prochain bateau qu'il faut vraiment éviter de le surcharger !
Pendant le temps de navigation, c'est la guerre à bord avec les filles pour faire avancer le CNED avec Violette et réussir à faire faire des lignes d'écriture à Lilas. Mine renfrognée et mauvaise volonté chez Violette, cinéma et pleurs chez Lilas : c'est l'envers du décor du voyage en famille en bateau. Il y a des hauts et des bas ... et là, on touche le fond : peut-être est-ce le fait de savoir que l'aventure va bientôt se terminer ... mais c'est dur en ce moment.


Heureusement, un regard vers les paysages (c'est beau la Nouvelle Zélande) et on se calme vite. La petite ville de Whangamata compte beaucoup de très jolies maisons, le long d'une magnifique plage au sable doux. Il y a une petite marina dont l'accès (par un chenal étroit dans un bras de rivière) n'est pas facile. Nous mouillons donc devant la belle plage et allons nous balader pour profiter du soleil. Comme souvent en Nouvelle Zélande, nous trouvons un chouette parc de jeux avec des bancs partout : ils savent y faire les néo-zélandais. Et nous repérons un "fish and chips" pour le repas de demain !


2 jours plus tard, le mouillage est agité par une longue houle qui nous pousse à partir en fin de journée pour traverser la "bay of plenty". La météo prévoit 15 à 20 kt de vent pour débuter puis plus grand chose, de l'arrière. Julien met donc en place le genaker pour ne pas avoir à le faire de nuit.
Finalement, nous subirons 25 à 30 kt de vent une grande partie de la nuit, au près serré. Vers minuit, on entend claquer une voile : le genaker a pris le vent et s'est déroulé. Nous l'affalons rapidement mais il est quand même déchiré en partie. Zuuuuuuut !!
Jusqu'à 4 h du matin, le vent reste fort, la mer hachée ; les paquets de mer passent parfois au-dessus du bimini. Décidément, les navigations de nuit ne nous réussissent pas en ce moment !
Quand je me lève à 6h du matin, le calme est revenu : le vent est tombé à 5/8 kt et nous nous traînons gentiment pour atteindre au lever du soleil le bout de la "bay of plenty".

Durant la nuit, nous sommes passés sous le vent (on espérait passer au vent mais celui-ci n'était pas d'accord !) de White Island, île volcanique tristement connue pour s'être réveillée inopinément en causant la mort de nombreuses personnes d'une sortie touristique en fin d'année dernière. Heureusement, le volcan est resté calme durant notre passage.
Aujourd'hui, nous sommes le 8 février, joyeux anniversaire Violette. Au programme : trouver un mouillage abrité pour s'arrêter (pas évident sur cette partie de la côte de la Nouvelle Zélande). Le spi nous permet de ne pas trop perdre de temps pour passer le cap East et Julien viendra d'ailleurs me réveiller pour l'affaler, le vent étant remonté à 25 kt. Nous continuerons avec uniquement le génois pendant un moment.
Au cap, la mer s'agite : forcément, avec 30 kt établi et des rafales à 40 kt, ça lève une mer avec une houle très courte. Heureusement, elle est de l'arrière et nous ne sentons rien. Nous ferons une pointe à 14,9 kt avant de mettre 3 ris à la grand-voile et au génois. Il faut arriver dans la baie que nous visons avant la nuit et surtout, avant que le vent ne passe plein sud, ce qui est prévu sur nos fichiers météo ! Le vent est rafaleux mais se calme un peu dans l'ensemble. Nous dégustons des gâteaux au chocolat au goûter pour fêter l'anniversaire de Violette, le bon jour cette fois !



Nous mouillerons un peu avant la nuit à Anaura bay, une jolie baie presque inhabitée avec, comme souvent, une plage magnifique et interminable. Mais le vent frais n'incite ni à la ballade ni à la baignade.
Après une nuit reposante, nous décidons de changer de baie dans l'après-midi : la baie est tellement loin de tout et encaissée que nous n'avons ni internet ni téléphone. A 10 M, plus au sud, nous rejoignons Tolaga bay, où la réception est meilleure. Il y a une jetée de 500 m ... et on se demande bien à quoi elle sert ? Curieuse, je vérifie sur internet :

Tolaga bay fut nommée ainsi par James Cook. La région autour de la baie est accidentée et isolée. Pendant des années, le seul moyen d'accéder à l'île était par bateau. Comme la baie était peu profonde, un long quai (le plus long de Nouvelle Zélande) fut construit en 1929 pour accueillir les bateaux de ravitaillement, de pêche et les visiteurs. De nos jours, c'est donc devenu un "quai historique"  qui fait 660 m de long et a été restauré récemment.


Dans la soirée, je modifie notre toile de cockpit bâbord. J'avais déjà changé les fermetures éclair pour l'adapter au nouveau bimini et refait la "fenêtre" en cristal. Cette fois, je rajoute une fermeture éclair pour nous faciliter l'accès au winch sans avoir à enlever la toile entière.
Le lendemain, Julien piaffe : j'hésitais à aller parcourir ce long quai ... finalement, nous décidons d'appareiller en fin de matinée mais le vent plutôt favorable, tourne en sortie de baie ... bien sûr, face à nous ! La mer est calme avec une longue houle, le temps au beau fixe. Nous continuons donc au moteur, en attendant la bascule du vent dans l'après-midi. Nous visons Gisborne, à 25 M de nous, et finalement nous continuerons jusqu'à la péninsule juste avant la grande baie de Napier. Le paysage est lunaire : la côte est découpée, râpée, la végétation absente et le relief s'arrête parfois net avec des grandes falaises : entre les longues plages, la côte n'est pas accueillante.

Après une nuit reposante, c'est reparti, vers Napier à 55 M de là. Le début de nav est chaotique avec une mer qui nous secoue et toujours une étonnante grosse houle du sud alors qu'il n'y a pas vraiment de vent. Heureusement, la mer se calme et le vent se stabilise pendant notre traversée de l'immense baie vers Napier.
Julien remarque de la vie dans l'eau et met la ligne vers 11h en annonçant que c'est poisson à midi. 
Une fois n'est pas coutume : 10 minutes plus tard, il remonte un petit thon !! 

Le temps de le vider et de lever les filets sur la jupe, un deuxième mord à son tour. Satisfait, notre pêcheur du jour remontera la ligne après celui-là : pas envie de passer l'après-midi à vider des poissons a priori !
Notre repas de midi sera donc : thon mi-cuit avec sa sauce citronnée, accompagné de riz. Tout le monde se régale.

Nous arrivons à Napier sous genaker en fin d'après-midi et en profitons pour aller faire un petit tour à terre où nous trouvons facilement un petit parc de jeux pour les louloutes. Nous sommes le seul bateau au mouillage devant Napier. D'ailleurs, depuis notre départ de la presqu'ile de Coromandel, nous n'avons croisé aucun voilier : juste quelques cargos et paquebots. A croire que personne ne navigue d'Auckland vers Wellington.

Nous repartons le lendemain en début d'après-midi : le vent annoncé est faible mais bien orienté. En fait, la navigation sera chaotique : le vent est faible et la mer pourtant bien agitée. Lotus peine à prendre de la vitesse, freiné à chaque vague. Nous partons au génois, passons sous genaker ... et abordons la nuit sous spi. La météo le long de la côte est changeante et nous craignons les rafales de vent avec notre grand spi. Nous l'affalons par précaution et restons sous génois. Avec un vent arrière, pas de record de vitesse en vue mais nous avons l'esprit tranquille pour la nuit. Vers 5h, je vent s'oriente un peu mieux et Julien remets la grand-voile, à 2 ris. Nous finirons cette navigation tumultueuse sous les rafales : le vent passe de 4 à 30 kt en quelques secondes, change de direction ... tout ça avec une mer courte et agitée. Nous sommes contents de nous arrêter vers 9h le matin à l'abri de Castlepoint.


Nous resterons ici pour attendre à l'abri que le vent redevienne favorable. La navigation le long des côtes de la Nouvelle Zélande n'est pas une partie de plaisir : courants, rafales, mer agitée, vents changeants ... "la plaisance, c'est le pied" !


Nous laissons les filles à bord pour aller voir le joli phare qui domine la petite baie de Castlepoint. La plage est animée : tir à l'arc, char à voile, randonneurs, il y a du monde malgré le côté isolé du tout petit village. Les baigneurs sont peu nombreux et avec de l'eau à 14°, on comprend pourquoi. Côté voiliers, nous sommes le seul bateau au mouillage ; nos bateaux copains nous manquent.
La journée passe tranquillement entre bricolage, rangement et récupération.


Tôt le matin, un ballet se met en place sur la plage : des bateaux sont mis à l'eau, d'autres rentrent et sont récupérés sur des remorques. Un bateau de pêche, curieux, viendra nous tourner autour pour discuter et nous fera gentiment cadeau d'une langouste avant d'aller rejoindre sa remorque. Julien se dépêchera de tuer la bête avant que Violette (l'amie des bêtes) n'insiste pour qu'elle soit relâchée.
Nous appareillons pour la dernière partie de la nav jusqu'à Cloudy bay, dans le Nord de l'île du Sud. Nous partons au près serré, puis le vent tourne et nous passons sous genaker. 2 heures plus tard, nous passons sous spi, avec du vent arrière.
Nous avons remis notre ligne de traîne à l'eau dans l'après-midi : en 1h, Julien remonte 3 petits thons ... et décide de s'arrêter là, satisfait.

Nous passons le cap Paliser (la fin de l'île du Nord) vers 20h, sous spi. Nous apercevons des bancs d'otaries qui sautent dans les vagues.
Le vent forcissant un peu trop, nous affalons le spi pour le génois (notre moyenne en prend un coup). Evidemment, peu de temps après, le vent faiblit : nous roulons le génois pour remettre le spi. Et 2 heures plus tard, nous affalons le spi sous les rafales pour remettre le génois. Et 2 heures plus tard, le vent a disparu .... nous rehissons le spi ! Ça commence à bien faire : pas moyen de faire son quart tranquille ou de dormir paisiblement ! Julien viendra me chercher pour affaler le spi vers 3h30 du matin : le vent a tourné, on ne peut pas tenir le spi au bon cap. Nous finirons donc au génois .... et en fait au moteur pour les 4 derniers milles avec le vent quasi de face.
Mouillage dans la "Robin Hood bay" vers 5 h du matin, bien contents d'être enfin arrivés et de pouvoir dormir !!!

Le lendemain matin, nous découvrons notre mouillage à la lumière du jour ... on a vu mieux : il y a une jolie plage mais on voit surtout les énormes poteaux de la grosse ligne électrique qui traverse la vallée. En plus, une longue houle nous chahute ... allez, on lève le camp, direction Picton ou ses alentours.



Nous croiserons quelques ferrys qui font la navette entre Wellington (Sud de l'île du Nord) à Picton (au Nord de l'île du Sud).



Et finalement, nous nous arrêterons en baie de Waikawa, près de Picton. Le mouillage est ultra calme, il y a une petite marina, un sentier qui relie Waikawa à Picton ... ça s'annonce bien.
Nous allons maintenant arrêter de naviguer tous les jours et profiter de l'île du Sud.

2 commentaires:

  1. J'ai un retard fou pour lire votre blog... quelle énergie !!! toutes mes pensées...gros bisous aux fifilles

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  2. Bisous aussi. On pense bien à toi et profite bien de la Martinique :)

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