Le 11 janvier 2019 : appareillage de Tahanea à 17 h
pour les 3 bateaux, direction les Gambiers : 660 M à faire avec une
"fenêtre météo" de Nord Est (si on attend du Nord Ouest,
on peut passer 2 semaines à Tahanea ...).
Le passage de la passe se fait sans encombre mais nous
essuyons un premier grain juste après ! Suivi de 2 autres, ça
commence bien !! En fait, les premières 24 heures seront secouées
!! Lotus est évidemment au près très serré, avec 20 à 30 kt de
vent et une bonne grosse mer bien hachée ! On avance mais ça tape,
ça claque, ça secoue ! Le capot avant bâbord fuit (le pont est
submergé régulièrement par les vagues !), le sapin de Noël
descend d'un étage ... la plaisance c'est le pied !!
Je migre dans la cabine arrière bâbord avec Lilas
pour pouvoir dormir (papa a du nez : c'est la meilleure couchette
quand on est au près avec une mer démontée ! Le lendemain matin,
on ne voit plus nos bateaux copains. D'après Julien (et je suis de
son avis), ils sont derrière nous. Le temps va heureusement se calmer
dans la journée et la navigation devient plus agréable. Nous sommes
partis le 11 janvier à 17 h ; nous arriverons le 16 janvier à 8h à
Rikitea, sur l'île de Mangareva. Avant d'y arriver, l'odeur de l'île
nous est parvenue : humus, feuille, herbe ... c'est bien vert !
Reste à attendre nos 2 bateaux copains : 6Gone
arrivera en début d'après-midi, Fakarêver quelques heures plus
tard. Julien est content car nous n'avons rallumé nos moteurs que dans
la passe contrairement aux 2 autres qui ont dû s'aider un peu au
moteur, faute d'avoir assez serré le vent.
Côté pêche, deux petits poissons ont daigné mordre
à nos lignes le 14 janvier ..... un peu petites les daurades !
Enfin, nous voilà arrivés aux Gambiers et contents d'y
être enfin. Le retour vers les Tuamotus sera certainement plus
agréable puisque nous n'aurons pas à lutter contre la mer !
Le village de Rikitea est à l'image des villages
polynésiens : une rue au bord de la mer avec de part et d'autres
quelques habitations, 3 supérettes, une poste, une mairie, quelques
snacks .... A noter qu'au village il y a 2 chapelles et une
cathédrale, totalement disproportionnée ici.
Allez, voilà la minute culture, rien que pour vous :
"en 1834, les Gambiers étaient une escale importante pour
l'approvisionnement des navires et produisaient de la nacre. A cette
époque, une mission catholique convertit rapidement l'ensemble de la
population qui, en 50 ans, passa de 6000 habitants à 463 !! 2 causes
majeures à ce désastre démographique sont avancées : les maladies
européennes, importées par les navires de passage, combinées à l'action du supérieur de la mission qui se comporta en esclavagiste, imposant
aux mangaréviens un travail surhumain pour bâtir une série de
monuments religieux (dont la fameuse cathédrale !).
Quant à nous, après une journée de récupération,
les jambes nous démangent d'aller gambader un peu dans l'île. Nous
voilà donc tous partis, dans l'après-midi (eh oui, il y a CNED le
matin !) pour l'ascension du Mont Mokoto (425 m). La ballade est
sympa : on suit d'abord la route, puis un sentier en sous-bois, où
nous aurons la joie de trouver des framboises sauvages ! On continue
sous une forêt de pins (et les épines par terre, ça glisse car la
pente est sévère quand même). C'est frais, et odorant mais mieux
vaut ne pas s'arrêter trop longtemps : les moustiques sont à
l'affût !!
A la bifurcation, nous tournons à droite, vers le mont
Mokoto (à gauche c'est le mont Auorotini, 443 m, avec un chemin plus
escarpé nous a-t-on dit ... on le garde pour la prochaine fois) et
on continue à grimper, grimper ... grimper encore ... On sort de la
pinède pour déboucher sur un pâturage (pentu !) où quelques
chèvres se régalent. La vue est spectaculaire.
Après une petite pause, nous entreprenons l'escalade
du sommet : je dis bien escalade car c'est franchement super pentu
et, avec Lilas sur le dos, je grimpe précautionneusement à 4 pattes
la plupart du trajet !! Pffiiuu, si ça c'est la balade "facile"
!!
La descente sera aussi épique : j'adopte la descente
en marche arrière pour avoir de bonnes prises pendant que Julien
aide Violette, qui y laissera son fond de culotte à force de glisser
sur les fesses. On repasse par les framboises (étonnamment beaucoup
moins nombreuses qu'à l'aller !) et on fait un stop sous un
pamplemoussier. A priori, il a fait très froid aux Gambiers cette
année (ça descend jusqu'à 15° !) car les fruits sont en retard et
les pamplemousses encore un peu verts. On espère qu'ils vont mûrir
sur le bateau et on se charge d'une douzaine de pamplemousses, et là
je ne parle que de l'équipage de Lotus, et pour que la fin de la
rando soit sportive aussi. Nous arrivons sur les rotules, chargés de
pamplemousses mais aussi de bananes et fruits de la passion,
gentiment donnés par un habitant. Nous avons donc le plein de fruits
!!
Côté ravitaillement, les supérettes ont l'essentiel
mais les légumes sont rares : j'achète les dernières carottes !
Rendez-vous dans 15 jours, pour le frais, à l'arrivée du prochain
bateau.
Côté internet, nous relevons nos mails au snack Jojo
(raisonnable côté prix, les frites sont bonnes et il fait aussi
supérette). Le débit est très limité mais nous ne sommes pas
coupés du monde et nous avons même la télé !
La soirée est agréable : les enfants sont partagés sur les
bateaux (les garçons sur Fakarêver, les filles et Axel sur Lotus)
avec des pizzas et les parents vont au resto. Au menu chez Jojo :
frites et poisson.
Pour ne pas laisser les courbatures s'installer, nous repartons le lendemain (sans Fakarêver qui préfère changer de mouillage pour lézarder sur une jolie plage) pour le chemin traversier Kirimiro (le chemin part en face du snack Jojo) : la balade est plus facile et on arrive rapidement de l'autre côté de l'île. On suivra la route à la recherche d'un endroit sympa pour pique-niquer et on finira à la pension Maroi qui possède une petite plage de sable fin. Son propriétaire, Michel, nous autorisera gentiment à nous installer : c'est la semaine de vacances pour sa pension. Pendant que les enfants se baignent, il prendra le temps de nous parler de sa ferme perlière, de nous montrer sa production et nous repartirons avec des pieds d'huîtres perlières tout prêts à être dégustés ! Une belle rencontre.
Sur le chemin du retour, nous ramasserons 2 régimes de
bananes (histoire de ne pas rentrer trop légers !) et un habitant en
nous voyant passer, avec nos 2 régimes bien verts, nous demandera si
on veut des bananes mûres. Cette question !! et hop, un 3e régime, à déguster rapidement. On retrouve là la générosité
et la gentillesse des polynésiens.
Bon, côté fruits, on est bon. Il paraît qu'il y a un
maraîcher à la sortie du village ... Anne et moi bifurquons à sa
recherche pendant que le reste de la troupe rentre à bord, chargés
des bananes. Nous marcherons jusqu'au bout du chemin en passant
devant la chapelle Saint-Pierre, l'ancien couvent Rouru ... mais le
maraîcher n'est pas là et de toute façon, il n'y a plus un légume
dans son jardin : c'est l'échec !
Tant pis, nous nous consolons par un apéro à bord,
avec dégustation des pieds d'huîtres perlières pour les grands (ça
ressemble à de la coquille Saint-Jacques) et pizza pour les petits,
tout cela suivi d'un fondant à la banane pâtissé par 6Gone. Slurp
!
Dimanche (20 janvier), après une matinée internet
(j'ai tenté la mise à jour du blog et en limitant les photos, c'est
un succès !), nous partons vers l'île d'Aukena, où nous trouvons
un joli mouillage devant une plage de sable fin (ça change des
plages de corail des Tuamotus : nos pieds apprécient !).
Je profite de l'après-midi pour finir la nouvelle
housse de notre siège de barre : la première a moisi ... Cette
fois, je l'ai faite dans un revêtement plus solide et nous avons
racheté de la mousse "marine" : elle prendra moins l'eau, par contre, elle est nettement plus ferme. Je suis contente du
résultat et finalement c'est l'essentiel !
Julien a fait la connaissance sur la plage de Bernard et
Marie-Noëlle qui possèdent la moitié de l'île. Ils nous
ravitailleront gentiment en citrons.
Le 22 janvier, nous entreprenons de faire le tour de
l'île pour aller voir l'église qui est de l'autre côté. C'est une
rando qui longe la plage : on a les pieds dans l'eau souvent, il faut
choisir entre se mouiller ou se contorsionner pour passer sous les
arbres. Le limbo a ses limites ... Nous arrivons enfin à l'église
mais notre vitesse d'avancement nous incite à faire demi-tour plutôt
que d'essayer de finir le tour de l'île. Il faudra réessayer par
marée basse, ce sera plus facile. Après avoir profité de la plage
de sable fin, le goûter (tarte meringuée aux fruits de la passion,
pâtissée par Julien) nous réconforte. La vie est belle !
Bon, il y a toujours des à-côtés moins sympas :
- le CNED ... en ce moment, nous en sommes aux
évaluations du module 4 ; encore 4 modules pour finir l'année ! Et
il va falloir réussir à envoyer tous les fichiers avec le débit
internet très limité que l'on trouve ici. Ça sent les heures
perdues !
- Julien est monté au mât pour réparer et replacer
un chariot de la grand-voile, endommagé après notre traversée.
- une des batteries bâbord (celle du groupe
électrogène) se décharge la nuit : on s'en est rendu compte par
hasard. La batterie sera à changer à Tahiti. En attendant, ça
fonctionne encore grâce à la recharge solaire journalière donc on
s'en tire bien.
Notre mouillage solitaire se peuple peu à peu : nous
faisons connaissance avec "Appel d'air" et "Zingaya" (2 monocoques avec
enfants à bord). Fakarêver nous rejoint en fin de semaine pour
affronter avec nous 2 jours de grains orageux (qui évitent en grande
partie notre mouillage heureusement)! Ça n'empêche pas les enfants
d'aller jouer à la plage et vendredi soir c'est soirée pyjama à
bord : il flotte encore un air de Noël à bord !
Côté baignade, les fonds se troublent un peu mais
comme d'autres nageurs, je fais la connaissance d'un poisson tigre et
ça occupe ma baignade : il est resté collé à moi pendant toute la
durée de mon snorkeling. On peut même le toucher : il n'a peur de
rien ! A noter que l'eau est plus froide qu'aux Tuamotus (seulement 27
à 28° ici).
Samedi, le mouillage est envahi par les méduses ... le côté gélatineux est assez désagréable quand on en rencontre un mur en nageant. Et hélas, au milieu de centaines de méduses inoffensives se cachent quelques méduses urticantes ! Les enfants profiteront quand même de la plage et le soir, les parents se rassemblent sur 6Gone, les 5 filles (Violette, Lilas, Aure, Héloïse et Elise, d'un monocoque voisin) sur Lotus et les 4 garçons sur Fakarêver.
Côté adultes, une partie acharnée de Time's Up est
remportée haut la main par l'équipe féminine, autour d'un apéro
fort sympathique (margaritaaaaaaaaaS !!) qui se terminera par une
dégustation de rhum vieux. A bord de Lotus, c'est soirée pyjama :
Lilas s'est endormie dans la cabine de papy quand nous revenons à
bord mais les 4 "grandes" sont encore réveillées :
forcément, à 4 dans la cabine de Violette, il fait un peu chaud !
Mais un ventilateur plus tard, tout se calme ...
Le lendemain, nous quittons notre beau mouillage vers
l'Ouest de l'aéroport : l'eau est translucide, il n'y a pas de
méduses et nous sommes seuls au monde. Trop top ! Entre école,
cuisine, ménage, lessive (eh oui, même sur un bateau, on n'y coupe
pas !), baignade, canoë, plage, ballade sur le platier ... le temps
passe.
Prochain rendez-vous : le bateau de ravitaillement (il
y en a 2 par mois) qui est prévu à Rikitea le 1er
février. Ce sera l'occasion d'envoyer cet article et d'essayer
d'envoyer le module 4 du CNED (là je suis moins optimiste !).
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