Le départ de Gibb's Cay se
fait en début d'après-midi pour Teiva et Lotus. Le vent est établi
à 15/20 kt ... Le matin, le ciel était chargé, le vent frisquet
... malgré tout, nous avons été une dernière fois sur notre jolie
plage avant de quitter les Turks. Finalement, nous y étions à peu
près à l'abri du vent ; il a fallu sortir de l'eau Violette et
Théo qui se servait du canoe comme d'un surf.
Les couleurs étaient
toujours aussi magiques ... mais il faut avancer : Teiva va récupérer
des amis aux Bahamas et nous allons retrouver 6Gone aux San Blas.
Nous avançons
tranquillement avec le génois jusqu'à être libérés des fonds du
bank de Grand Turk. Ensuite, on installe notre genaker (75 m2
seulement) muni de sa chaussette et on accélère. La mer est hachée
mais heureusement, nous avons la houle secteur arrière. Ça remue,
mais ça avance !
Teiva montera son genaker un
moment avant de le ranger car le vent forcit un peu. Au sud du bank
de Caicos, nos routes se séparent sur un dernier contact VHF : bon
vent et bonne mer les amis !
Le vent reste bien établi :
20/25 kt dans le 150. Petite précision : nous avons réglé notre
anémo optimiste et il donne le vent correctement maintenant.
On
hésite et finalement on garde le genaker pour la nuit. Mais ça
forcit encore un peu en fin de nuit, il faut se décider à affaler
notre genaker. Le génois est déroulé ; je choque l'écoute du
genaker pendant que Julien se pend à la chaussette ... qui ne
descend pas d'un poil ! Zut, il s'escrime dessus pendant que
j'éclaire le haut du mât pour voir ce qui coince. Rien à faire, la
chaussette reste coincée en haut. Tout ça avec des rafales à 30 kt
et une mer qui lance Lotus dans de belles embardées !
Julien a beau menacer le
genaker d'une crémation imminente, il faut finalement se résoudre à
le descendre "à la sauvage" : je laisse filer la drisse et
Julien récupère la voile sur le trampoline (pas facile avec le vent
qui s'engouffre dedans ! Enfin la voile est entièrement affalée, on
est bon ? Ah non, l'écoute du genaker est en partie dans l'eau. Je
tire dessus pour la récupérer ... et zut, elle s'est coincée
quelque part ! Après une nuit de quart, Julien est au mieux de sa
forme : "PutBIIIIIP, elle va nous faire chiBIIIIIP encore
longtemps cette saloBIIIIIIIP de voile de merBIIIIIIIIP !!"
Enfin en descendant dans la
jupe (régulièrement innondée par les vagues qui nous montent
dessus) et en récupérant à la gaffe l'écoute qui traîne
derrière, en tirant d'un côté puis de l'autre, nous arrivons enfin
à la décoincer et la remonter (non sans érafler au passage notre
bel anti-fouling tout neuf !). C'est quand même le soulagement : je
me voyais déjà obligée de plonger pour la démêler (coincée dans
le safran a priori) et vues les conditions de mer ... pas motivée du
tout !!
Bon ce n'est pas tout mais
il faut finir de s'occuper des voiles et Julien monte la grand-voile
à 3 ris avant qu'on prenne un petit dej bien mérité ! (et pour moi
un petit comprimé de nautamine car la journée s'annonce aussi
chahutée que la veille !)
On aperçoit la côte
d'Haïti et on passe le canal dans la journée avec des vents
soutenus à 35 kt et la mer qui va avec. Le bateau fait de belles
embardées : il part en surf en travers, se redresse ... on avance
mais on ramasse ! On avance à 11/12 kt avec des surfs réguliers à
plus de 15 kt (record 18,3 kt !).
La vaisselle bouge un peu, quelques
boîtes dégringolent ici ou là dans le bateau mais pas de casse.
Les louloutes sont en forme et regardent arriver les vagues avec des
"Oh la groooossssse vague !! Lilas finit par dessiner dans le
carré, complètement insensible aux mouvements.
Avec tout ce vent (frais
!!), on est obligé de se couvrir : pantalon, polaire (chaussettes
pour Julien) ... Vivement la Jamaïque !
Avec un vent plein arrière,
on ne peut pas aller à notre prochaine escale en ligne droite ...
donc on zigzague un peu ... Dans la journée, comme on avance moins,
Julien met la ligne à l'eau ... et un peu plus tard, je vois la
canne à pêche se plier ... et se détendre d'un coup. On ne saura jamais ce qui a mordu mais il a tout emporté (de la tresse donnée pour supporter 45 kg !).
La nuit n'apporte pas
l'accalmie attendue et on continuera à subir 25 à 35 kt de vent
toute la nuit. Ce n'est qu'au matin que ça se calme enfin et on
finit avec à peine 10 kt à l'arrivée à Port Antonio, accompagnés
par quelques dauphins !!
Après cette navigation
éprouvante, on goûte au calme de la baie au fond de laquelle se
trouve une toute petite marina. Je tiens à dire que c'est le premier
pays de la Caraïbe où l'on est accueilli chaleureusement (et non
traité comme des enquiquineurs ou des délinquants en puissance !).
Nous verrons successivement les autorités du port, les policiers et
enfin les douaniers : ici, ils se déplacent sur votre bateau et ils
sont gentils !
Ils répondent à vos questions et même, ils sourient
!! Et en plus, les formalités sont gratuites ! Bon, c'est
normalement le cas mais nous tombons sur le vendredi précédent
Pâques, qui est férié ici ! C'est donc une arrivée en overtime,
que nous partagerons avec un autre bateau français arrivé 1h avant
nous (c'est déjà ça ! D'ailleurs nous avons fait connaissance à cette occasion avec Sylvie et Thierry sur un beau monocoque de 50 ft). Les douaniers nous font d'ailleurs
comprendre qu'il vaut mieux ne partir que le mardi (et non le lundi
de Pâques !!).
Et nous voilà tranquilles
pour 3/4 jours, au calme, avec une piscine (chaude) au petit resto de
la marina, à deux pas du centre-ville où nous découvrirons un
marché de légumes et fruits très bien achalandé et à des prix
raisonnables. D'ailleurs, si le dollar US est accepté, nous
découvrons le dollar jamaïquain : 1 dollar US = 120 dollars
jamaïquains ! On a vite les poches pleines de billets de 1000 !
Les jamaïquains sont
gentils et on se balade dans la ville en toute tranquillité. Les
rues sont animées : devant chaque toute petite boutique, des
enceintes mettent le reggae à l'honneur ... FORT !! D'ailleurs chaque
soir, nous avons une ambiance musicale jusqu'à près de 2h du matin.
Donc on profite du luxe d'être à quai pour mettre un coup de propre au bateau, intérieur, extérieur. Le départ est prévu mardi vers les San Blas : 550 milles nautiques à parcourir !
Décidément dès qu’on vous laisse seuls vous faites des bêtises !! Bon vent pour les San Blas et bisous de nous deux
RépondreSupprimerIsa et Gilbert
Coucou,
RépondreSupprimerUn joyeux anniversaire à Lilas avec quelques jours de retard.
Vous avez eu bien de la chance de croiser les baleines et surtout de les voir s'exprimer de la sorte !!!
Ici, ce sont plutôt les oiseaux du jardin sur les boules de graisse, les chevreuils et les sangliers.
Grosses bises à tous
Marie-Pierre et Christophe