Le départ de la Jamaïque
se fait tranquille, mardi 3 avril en fin de matinée. Nous n'avons
pas chômé ce matin : petit tour en ville pour le ravitaillement
avec passage au petit marché des fruits et légumes où nous
dépensons nos derniers dollars jamaïquains ; passage à la marina
pour payer (225 dollars : 4 nuits à 50 dollars et 25 dollars l'eau,
qui n'est pas donnée ici) ; tampon des douanes obtenu (et paiement
des 25 dollars d'overtime dûs pour notre arrivée un vendredi férié.
Normalement c'est 50 mais nous partageons avec Kriséole, arrivé le
même jour que nous) et enfin petit tour à la piscine pour les
louloutes.
Il fait beau, le vent est
calme : à peine une dizaine de noeuds ... on se traîne un peu au
début en longeant la côte et on découvre des plages cachées dans la verdure.
IL y a 540 milles à faire pour arriver à Cayo Hollandes aux
San Blas. Julien installe le genaker (avec encore une séance
d'acrobatie sur le bout dehors car l'enrouleur récalcitre !). Dans
l'après-midi, en s'éloignant de la Jamaïque, le vent de 10/15 kt
est plus favorable et on avance enfin entre 8 et 10 kt. La journée
file : école pour Violette car la mer est vraiment calme et pêche
(infructueuse) pour Julien et préparation du pain. On bascule du
genaker au spi sans difficulté.
La nuit est calme et Lilas
profite de la place dans notre lit pour y dormir avec celui qui n'est
pas de quart. Mercredi, les conditions restent bonnes et on avance
bien. Je m'installe avec mon petit dej quand Julien me dit qu'il veut
mettre le genaker car le vent a tendance à forcir ... ok mais
d'abord mon café !! La mer est pleine de sargasses et de déchets
divers à tel point que nous remontons la ligne de pêche. Violette
fait école (elle est d'accord pour avancer bien maintenant pour
pouvoir ensuite jouer plus avec sa copine de 6Gone que l'on va
retrouver aux San Blas.), Lilas joue la perturbatrice et finit par
s'endormir par terre en plein milieu du cockpit !
La deuxième nuit se passe
sans encombre : depuis notre départ, on n'a pas croisé grand monde
: un voilier et un porte container. Julien profite de son quart pour
faire du pain pour le petit dej. La vie en mer s'organise. Le vent
s'oriente moins bien : du 150 ... et on avance moins bien. Jeudi
matin, je commence à peine mon café que Julien m'annonce que l'on
va remettre le spi ! Grrrr ! Il veut vraiment me faire boire mon café
froid !! Le changement genaker contre spi se passe comme sur des
roulettes : le genaker se roule bien, la chaussette du spi monte sans
accroc ... notre guigne habituelle nous aurait-elle abandonnée ? Ah
non : Lilas renverse son jus de fruit du matin sur les coussins du
carré pour nous occuper un peu.
A 10h du matin, il reste 220
milles à parcourir. On espérait arriver demain en fin de journée
... il faudrait accélérer un peu pour cela ! Et en fait le vent va
faiblir encore un peu et s'orienter plein arrière ... pas top.
Heureusement, cette journée sera l'occasion de voir des dauphins
plusieurs fois ... parce qu'on se traîne à 5 kt et que côté pêche
... on perd encore un hameçon ! La nuit arrive sans grand changement
et pour remonter le moral des troupes (parce que maintenant c'est sûr
: on n'arrivera pas demain !), c'est soirée crêpes ! Nous croiserons
quelques cargos cette nuit : on approche du Panama !
Vendredi, 6h30 du matin : le
spi a du mal à rester gonfler et ça me réveille. J'arrive au
moment où la ligne de pêche se tend ! J'ai tout juste le temps de
voir sauter un requin au bout et ça lâche ! Il a tout emporté : le
leurre et les plombs !! Décidément, la pêche et nous !!
7h du matin : il reste 106
milles à parcourir ... mais le vent a tourné un peu : on affale le
spi, Julien monte la grand voile et le genaker. Bon, encore pas bien
réveillée (pas eu mon café moi !), j'appuie sur les mauvais
boutons sur le pilote automatique et je mets les 20° de cap du
mauvais côté. Conséquence : le genaker se déroule mal et le bout
de l'enrouleur sort de son emmagasineur ... Julien est de nouveau
obligé de faire de l'équilibre pour défaire tout ça ce qui achève
de le mettre de bonne humeur ce matin. Côté bâteau, c'est mieux :
on avance à 7 kt ... ce qui ne suffira pas pour arriver de jour aux
San Blas ! Zut !
Julien s'attèle à remonter
une autre ligne de pêche pendant que je petit déjeune enfin. Dans
la journée, nous accrocherons 2 daurades : une qui se décrochera
assez vite, une autre qui le fera presque arrivée dans la jupe !
Rageant !!
Le vent tombe dans
l'après-midi ; on affale le genaker et on installe le spi ... mais
on sait déjà qu'on arrivera dans la nuit, vers 2 h du matin. Ça
tombe bien : la lune devrait se lever vers 11h et elle ne sera pas de
trop pour s'aventurer dans un mouillage inconnu !
Quand je prends mon quart
vers 11h30, Julien me dit qu'il a vu des dauphins (le veinard !!) ...
mais moi aussi ! En fait, ils sont toujours là ! Le spectacle est un
peu magique : on ne "voit" pas les dauphins : on les devine
! On entend les bruits de respiration par leur event et on voit des
traînées lumineuses dans l'eau : ce sont les algues
phosphorescentes "dérangées" par les dauphins !
Nous visons Cayo Holandes et
enfin, on commence à la voir ... on se traîne à 3,5 kt ... pffff !
A ce rythme, on en a encore pour 2h ! Je craque et on allume le
moteur avant d'affaler le spi pour terminer plus vite ! L'arrivée se
fait doucement : la lune a beau éclairer, on ne voit pas grand
chose. Il y a 4 bateaux au mouillage ... on se glisse entre deux, on
avance tout doucement : les fonds remontent vite : 40, 30, 20, 10 ...
à 8 m, on jette l'ancre. Et au dodo !!
Le matin, nous découvrons
que nous sommes devant une magnifique plage. L'eau est à 28° (on a
regagné un degré et ça compte !) : je plonge vérifier où nous
avons posé notre ancre. Dans du sable, parfait ! Et juste à côté
d'un énorme massif de corails où pour une fois, les coraux sont
intacts. C'est joli, c'est coloré ! Je sens qu'on va apprécier ces
îles !
Aujourd'hui, c'est
l'anniversaire de Lilas ! Nous mettons le cap sur une île voisine
Cayo coco Bandero pour y rejoindre 6Gone et Fakarever. C'est un vrai
petit coin de paradis et l'eau a gagné encore un degré : 29° c'est
trop bien !!
Sous l'eau, je croiserai une raie léopard et beaucoup de jolis coraux. Mes préférés : les "cerveaux" ; pris en gros plan, on peut jouer au labyrinthe dessus !
Les retrouvailles sont
joyeuses : Violette et Lilas retrouvent des copines / copains et ça
joue !! Tout le monde se retrouve à bord à l'occasion de
l'anniversaire de Lilas qui aura un peu de mal à souffler les
bougies. De tous les cadeaux reçus, c'est le biberon "magique"
pour son bébé qui lui plaira le plus ! (Dolorès, le tour de cou Minnie a eu aussi beaucoup de succès ! Merci !)
Après la baignade, nous
nous retrouvons sur la plage pour un pique-nique joyeux. Les jours
suivants s'écoulent entre baignades, jeux, apéros et farniente.
Julien remettra le nez dans
la mécanique, notre manette moteur gauche continuant à être
récalcitrante parfois. Après une vidange à la seringue et
changement de l'huile, ça a l'air d'aller mieux. Peut-être une
saleté dans l'huile ?
Chaque jour, des kunas, en
barque, viennent voir si nous avons besoin de quelque chose : fruits,
légumes, oeufs, bière, poissons, langoustes, king crabes ... on a
l'embarras du choix et les prix sont raisonnables. Notre espagnol est
bien rouillé mais on arrive à se comprendre et à faire des
affaires.
Fakarever part en premier de
notre beau mouillage (le drône nous permet de vous le faire réellement voir) car il a des
soucis techniques à régler avant de passer Panama.
Nous partons le
lendemain avec 6Gone pour rejoindre Cayo Holandes. Nous comptions
nous baigner mais ... 6Gone nous appelle à la VHF : il y a un
crocodile près des bateaux ! Elle est bien bonne celle-là ! On dégâine quand même les jumelles et ... effectivement, c'en est un !
Ça nous refroidit ... au final, nous nous baignerons quand même mais près de la plage pour le snorkeling pour moi, et à la plage pour les loulous.
Côté ennuis techniques,
nous nous sentons moins seuls : Fakarever a des problèmes de
guindeau, 6Gone des problèmes de VHF, de radar et depuis peu, c'est
son frigo qui est en panne ! De notre côté, notre guindeau tient le
coup mais le support a rendu l'âme : il s'est cassé en deux. Pour
qu'il tienne en place quand même, Julien l'a refixé avec une visse.
Notre manette moteur fonctionne normalement.
6Gone part pour faire
réparer son frigo pendant que nous changeons de mouillage. Nous
avons récupéré des cartes plus détaillées et nous osons nous
aventurer entre les patates de corail pour trouver un mouillage ...
quand la profondeur diminue, on ne fait pas les malins ... mais ça
passe !!
Notre mouillage au centre de Cayo Holandes est calme et proche d'un banc de sable où on peut se baigner en ayant pied. Après l'école, c'est le montage d'un des cadeaux de Lilas : tout le monde s'y met !
La météo se gâte : des petits orages passent (les San Blas sont connues pour les orages violents et les risques de foudroiement pour les bateaux) et il pleut ! A cette occasion, on se dit qu'il faudrait vraiment réparer notre toile de bimini qui fuit au niveau de quelques coutures.
Nous repartons le lendemain
vers Cayo Holandes Est où nous trouvons un petit mouillage
tranquille devant une belle plage. Nous sommes tous seuls ! Nous
aurons quand même la visite d'une barque de Kunas qui nous fera
payer 10 dollars de redevance (cela donne le droit à un mois au
mouillage à Cayo Holandes). On préfère quand ils nous abordent
pour nous vendre des fruits, légumes, pain, langoustes, oeufs et
autres !
Le temps est plus clément :
allez c'est parti : on démonte la toile du bimini. J'ai préparé
mon matériel mais ça ne sera pas une partie de plaisir ! La toile
est épaisse, lourde et sale (le dessous du bimini est plein de
poussière, de moisissures ... ). Le renfort pour l'étanchéité est
finalement cousu (en zigzag et après avoir cassé quelques
aiguilles). J'en profite pour changer 2 fermetures éclairs et
renforcer les coutures sur certains endroits.
Et je tente une amélioration
: une goutière souple tout le long du bord pour éviter que l'eau
coule le long des côtés et nous permettre de récupérer plus
facilement l'eau de pluie. Je me suis bien enquiquinée (ma machine a bien failli passer par dessus bord !) et le résultat, une fois la toile remontée n'est pas top ... zut alors !!
Dimanche matin, on se décide
à quitter notre petit paradis pour rejoindre le continent. On laisse les cases des kunas derrière nous (leur vie est simple sur leurs petits îlots : aucun superflu ! Ni eau courante, ni électricité ... on se sent privilégiés sur notre "palace" flottant !).
Il va falloir sortir de notre mouillage, puis prendre le canal Holandes et longer les îles. On reste attentif car les San Blas recèlent un nombre d'épaves assez impressionnant ...
Linton est à 50 milles
environ et, optimistes, on part vers 11h ... et on se traîne : pas
beaucoup de vent et il s'oriente mal ! On fera quelques heures de
moteur, entrecoupées d'heures de voiles et on arrivera à 21h30 à
Linton. Grâce à internet (enfin retrouvé près des côtes), nous
savons que 6Gone est au mouillage là bas et il allume sa nouvelle
guirlande led lumineuse (rouge) pour nous : on mouille à côté, contents d'être arrivés.
Au programme à venir : les formalités de Panama et du canal, le ravitaillement, le rangement à bord (les filles nous aident beaucoup comme vous pouvez le constater 😤) et la récupération de notre équipage !
coucou
RépondreSupprimermerci pour ces belles photos et de vos moments enviables.
On essaie de voir 6gones aux écluses mais j'ai l'impression qu'ils sont déjà passés.
Et vous quand passez vous?
Gros bisous à tous et merde pour la suite des cou.... avec le spi ou le gênak.
Olivier & Monick
Si vous êtes à Portobelo, il doit y avoir udes amis, Régis et Martine, en ce moment.
RépondreSupprimerIls ont un mono Contest 48 vert, son nom YES. Si vous les voyez passez leur le bonjour.
Bisous
oups, on vient de recevoir un colis pour Theo . C'est ses leçons.
RépondreSupprimeron essaie de les joindre mais 2 valent mieux qu'un.
Comment on fait
On est de nouveau à Porto bello pour attendre notre date de passage (pour l'instant 6 mai mais on espère pouvoir l'avancer). Pas de YES en vue.
RépondreSupprimerbon anniversaire Lilas avec beaucoup de retard. Ravie de te voir avec mimi autour du cou.
RépondreSupprimerLes photos me font rêver mais les aventures périlleuses sur l'eau moins !... et le croco, il fait quoi dans la mer. Vous avez ramené "Georges" de Martinique ?
gros bisous de tata