dimanche 6 mai 2018

Lotus passe le canal !! 5 et 6 mai 2018

Enfin le grand moment est là !


A Colon depuis le 4 mai au petit matin, nous en avons profité pour faire les courses ... de grandes courses puisque nous avons des bras pour les porter ! Le débarquement se fait sur la "plage" à côté du Club Nautico et le supermarché n'est qu'à 10 minutes à pied. L'après-midi, notre agent (Stanley) nous livrera bouées et amarres (location 100 dollars), à la grande joie des louloutes qui feront des trampolines leur nouveau terrain de jeu.

Un dernier coup de téléphone aux autorités du canal pour connaître notre horaire de passage : rendez-vous au flat à 15h00. Cela signifie que nous passerons le canal en 2 jours (après l'avoir fait en une seule journée sur 6Gone, on teste la deuxième option). Nous décidons de rester au mouillage devant le Club Nautico pour la nuit où un déluge se déverse sur nous ! Ça promet !!

Le 5 mai, un dernier petit tour au supermarché et nous amenons Lotus sur la zone du flat. Les derniers préparatifs nous occupent : préparation des amarres, disposition des bouées de chaque côté, révision des noeuds de chaise pour nos équipiers ... Nous sommes 5 bateaux au mouillage : 2 catas, 3 monocoques mais l'autre cata n'a aucune défense en place.
Vers 15h, une pilotine vient déposer un pilote (advisor ici) sur Lotus et sur un monocoque Dufour 500 néo zélandais. Nous traverserons donc les premières écluses à couple avec ALBA. Les 2 autres monocoques passeront aussi dans la soirée mais environ 2h après.


Ancre relevée, on reste en stationnaire un moment, pour laisser passer BEATRICE, gros cargo rouge qui sera devant nous dans l'écluse, puis on le suit. On croisera des énormes cargos (ceux qui empruntent le nouveau canal ... prix du passage pour les plus gros : 1 million de dollars !!).
Il fait beau (on avait craint un autre déluge !), l'équipage est détendu ... Lilas s'installe sur le trampoline avant et sombrera bientôt pour une bonne sieste !

L'entrée du canal approche ... il est temps de se mettre à couple.
La manoeuvre se fait sans accroc et le capitaine d'Alba, une fois accroché, considère qu'il a fait le plus dur puisqu'il nous demande : "I can shut down my motor now ?" La réponse est : "Non ! Tu gardes ton moteur en marche et tu restes attentif !". Vous aurez compris, nous voilà amarré à un boulet à traîner, sur notre bâbord :)
Première écluse : récupération des lances-amarres (une des deux aura dû être jetée 3 fois et à la deuxième, le plomb qui la leste impactera sur le rostre avant de finir à l'eau ... plus de peur que de mal !). Ce sont papa et Cyril qui gèrent les amarres, Julien au moteur. Les remous sont impressionnants et en 8 minutes, nous grimpons de 8 m environ.
Pour les écluses montantes, nous serons donc derrière le gros cargo.

Etre "handliners" est épuisant : on voit que Cyril souffre !

En fait, une fois que Lotus est amarré, il faut attendre que l'écluse s'ouvre, maintenir l'amarre en tension puis la récupérer quand on avance vers l'écluse suivante.
Julien, à la manoeuvre, est détendu : nous ne sommes que 2 bateaux à couple et il y a de la marge de chaque côté.
Les trois écluses se passeront sans difficulté.

Entre chaque écluse, nous avançons à la vitesse d'un homme au pas, ce qui tombe bien puisque les manoeuvriers suivent. Il faut lever les amarres pour aider les manoeuvriers qui grimpent les escaliers.
Pendant ce temps, Lilas reste impassible, endormie sur son trampoline. Le temps est juste assez nuageux pour qu'elle ne cuise pas au soleil (il est environ 17h).

Et voilà, la première étape est déjà finie, nous sommes sur le lac Gatun ! Lilas ne se sera réveillée qu'à la toute fin du passage !
Nous largons Alba et nous rejoignons deux bouées où nous devons nous accrocher pour la nuit.
Sur les conseils de notre pilote (Jaime, très sympathique, dont le métier principal est animateur dans le musée du canal de Panama), nous nous accrochons à la même bouée qu'Alba (2 gardes sur la grosse bouée en caoutchouc, 2 amarres, proue et poupe, entre les 2 bateaux). Nous laissons la deuxième bouée aux 2 autres voiliers qui arriveront de nuit.

Nous nous installons pour un apéro bien mérité dans le cockpit ... quand on se fait envahir par les moustiques ! Nous nous battons vaillamment en faisant une hécatombe mais la lutte est trop inégale ! Submergés par le nombre, nous effectuons un repli stratégique à l'intérieur en équipant tous les capots de moustiquaires.

Après une nuit très humide (et dans ce cas, il faut d'abord enlever la moustiquaire pour réussir à fermer le capot), nous récupérons notre nouveau pilote, Rafael (métier principal : sur remorqueur dans le canal) et appareillons vers 8h15, toujours avec Alba.
Il ne pleut plus et le soleil chauffe vite ! Le transit se fait tranquillement, le long de la jungle ; Sophie s'essaie à la barre.
Notre pilote est bien traité : café, eau, petit déjeuner (croque-monsieur et oeufs brouillés) ... Il est ravi quand il me voit préparer un gâteau chocolat banane pour midi. "Homemade", c'est meilleur !
Le transit se poursuit et on recherche l'ombre ! Un relai efficace s'organise sur les meilleures places :

Pendant ce temps, nous suivons le chenal (80 km à faire entre Colon et Panama City), suivi ou précédé par Alba.
Nous avons du temps devant nous avant d'atteindre la première écluse descendante : Pedro Miguel.
C'est finalement vers 13h que nous y arrivons enfin, suivi d'Alba. Le temps tourne au gris, très gris ... ça sent la pluie !
L'advisor nous explique la manoeuvre à venir car nous rejoignons un bateau de touristes, accosté dans l'écluse. Nous devons venir nous mettre à couple de ce bateau, puis Alba viendra à son tour se mettre à couple de Lotus.
Nous sommes donc au milieu mais accosté du côté du bateau de touristes pour passer cette écluse.
On attend un moment ... mais quoi ? Ah oui, un gros pavé gris avance vers l'écluse et se glisse derrière nous. C'est un PANAMAX ... Allez, j'explique (merci Wikipedia !) :

Les écluses du canal font 33,53 mètres de large, 320,0 mètres de long et sont profondes de 29,5 mètres. La longueur utilisable dans chaque chambre est de 304,8 mètres ; la profondeur utilisable varie mais la profondeur minimale est dans la partie sud des écluses Pedro Miguel, elle est de 12,55 mètres. Le pont des Amériques à Balboa limite la hauteur des navires.
L'Autorité du Canal de Panama fixe les dimensions maximum des navires pouvant circuler sur le canal : Longueur hors-tout : 294,1 mètres (965 pieds) ; 
Maître-bau (c'est-à-dire largeur maximum du navire) : 32,3 mètres (106 pieds) 
Tirant d'eau : 12,0 mètres (39,5 pieds) en eau douce tropicale 
Tirant d'air : 57,91 mètres (190 pieds).
Ces dimensions donnent un port en lourd typique de 65 000 tonnes pour un navire cargo Panamax.


Enfin en attendant qu'il se mette en place (étant donné ses dimensions limites, le temps d'éclusage est plus long car il demande plus de précision !), nous sommes photographiés sous toutes les coutures par les touristes sur notre bâbord. Nos equipiers s'occupent comme ils peuvent ... Et on en profite aussi pour manger le dessert sous l'oeil envieux des touristes !

Enfin tout le monde est prêt ! Et c'est parti pour la descente !
L'écluse s'ouvre et on est prié de dégager rapidement ensuite pour ne pas gêner le "gros" derrière ! Alba part en premier, puis nous et enfin le bateau de touristes. Nous avons un petit bout de lac encore à parcourir avant la prochaine écluse, Miraflores, où nous guettent famille et amis sur la webcam en direct ! Merci à tous pour les captures d'écran qui suivent !!
On s'attend à la même manoeuvre mais en fait, le bateau de touristes s'accoste à bâbord dans l'écluse. Notre advisor nous guide pour que l'on s'amarre en tout début d'écluse : on reste là, le temps de prendre à couple Alba, puis on avance pour se placer juste derrière le bateau de touristes. Et évidemment, notre gros vient se coller juste derrière nous. Le spectacle est bon pour tous les touristes à la terrasse du musée du canal (c'est le bâtiment jaune derrière nous).

Côté météo, on a du bol : quelques gouttes seulement et le plus gros passera à côté !!

Après cette écluse, il en reste une dernière à passer : on manoeuvrera en restant à couple d'Alba et on viendra se positionner derrière notre bateau de touristes.
C'est Sophie qui gère les amarres aujourd'hui : "good job, Sophie" dira notre advisor (il félicitera aussi papa par un "good job abuelo" !).




Un dernier effort et nous voilà dans le Pacifique !!  Lilas, qui a dû sentir la pluie, avait choisi de faire sa sieste dans sa cabine ...

La suite ira finalement très vite : sortie de l'écluse, on se libère d'Alba, et un peu plus loin, notre pilote est récupéré par une pilotine.
Puis ce sera au tour de notre agent de venir récupérer en bateau (super pratique ça !) ses bouées et défenses. Nous le recommandons pour son sérieux et sa réactivité (Stanley +507 6523 3991).

Dans l'ensemble, le personnel du canal s'est avéré efficace, professionnel et extrêmement poli. Celui qui a mesuré notre bateau s'est excusé de son retard et a tout fait pour ne pas nous retarder encore plus ce jour là ; nos deux pilotes advisor ont été vraiment efficaces, polis et sympathiques ; et notre agent (seulement pour les défenses et amarres dans notre cas) a été fiable et joignable facilement.

Alors voilà, c'est fait : nous sommes dans le Pacifique et à nous la Polynésie !!









1 commentaire:

  1. merci pour tous tes commentaires et photos qui m'ont permis de vous suivre en différé..impressionnant !

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