mercredi 16 octobre 2019

Une journée de navigation aux Tonga

16 octobre : journée navigation pour redescendre dans le groupe du milieu des Tonga : Ha'apai

6 h : le réveil sonne ! Ça fait drôle, c'est quand même rare qu'on se lève si tôt. La nuit a été coupée 2 fois, par 2 averses. Sur les 6 bateaux au mouillage avec nous, un est déjà parti et le temps du petit déjeuner, il ne reste plus qu'un monocoque à côté de nous.
Bon allez, on se bouge un peu : Julien a préparé le genaker, il monte la grand-voile et on est parti. Après 5 minutes de moteur, Lotus avance maintenant à la voile : grand-voile et genaker.
Le vent est 15 à 20 kt, secteur Nord Est.
On voit plein de voiles devant nous : cette journée a comme un air de régate ... et on a raté le départ ! (sur la carte, Lotus est au   centre et les petits triangles devant sont les bateaux à rattraper)
Appel d'air est déjà à 2 M devant !

Le temps est gris et il y a un petit crachin qui mouille tout. Le vent forcit un peu : 20/25 kt, Lotus avance à 9 kt sur une mer calme (encore protégée par les récifs du Vava'u) c'est top ! On commence à remonter doucement sur Appel d'air et les autres voiliers.
D'ailleurs je regarde la distance entre nous quand on sent un petit choc sous le bateau et Julien crie : on vient de passer sur une baleine ! Effectivement, juste dans notre sillage, la baleine sort et souffle un coup. Plus de peur que de mal pour tout le monde : on lui a juste "tapé" sur l'épaule, à 9kt quand même ! Une inspection de la coque s'imposera à l'arrivée. Elle ne nous a pas entendu arriver malgré nos anti-fouling ultra-sonores. Sur la photo, elle a déjà disparu : on ne voit que son remous ... et le magnifique temps qui nous accompagne.


Après cet épisode, nous devenons beaucoup plus attentifs mais nous ne verrons que quelques souffles au loin. Julien met les lignes de pêche à l'eau : il est dans son élément. D'ailleurs il me dira à un moment : "C'est agréable comme navigation, non ?"

Euh ... à ce moment là, il pleut, j'ai une veste étanche pour ne pas avoir trop froid parce qu'il y a presque 25 kt de vent, le temps est gris, ça commence à bouger ... alors non ! Ce n'est pas agréable non !
(ok, j'en rajoute un peu pour la photo, spéciale dédicace à la transat de Christophe :)

Nous hésitons un moment à enlever le genaker qui est à ses limites mais le vent ne forcit pas plus et on avance bien. D'ailleurs, vers 8 h, on rattrape Appel d'air. Pour ne pas se laisser trop distancer, ils hissent le spi !



Le vent passe un peu plus arrière :
 on n'avance moins bien et eux avancent mieux. Julien hésite ... 20 /23 kt, c'est limite quand même pour notre grand spi ! Bon, on le prépare et on verra si ça se calme un peu et en attendant, on avance quand même suffisamment avec le genaker.

Et les filles me direz-vous ? Lilas dort encore et Violette, que j'ai tiré du lit quand on a vu une baleine au loin, est allongée dans le carré, en mode "je ne ferai rien aujourd'hui".

Le temps s'améliore : plus de pluie.
Je pique un petit roupillon sur le siège de barre quand Julien revient en courant de la pointe avant (son poste de veille préféré) : il y a un poisson au bout de la ligne de traîne ! Ah ? J'ai rien entendu. Je vérifie la canne à pêche : oups ! Le fil tient par le nœud du bout ! Ça va faire de la ligne à remonter ! Julien remonte sa prise : un joli thon jaune, puis vient m'aider mais le poisson se décrochera avant. On remet les lignes à l'eau pendant que Julien passe en mode dépeçage, levage de filets ....
Il a à peine fini que ça remord ! Ligne de traîne et canne à pêche : on remontera 2 carangues arc-en-ciel, dont une s'est fait mordre par un requin (et pourtant on n'a pas traîné pour la remonter !).
Julien finit tout juste de remonter celle de la canne à pêche quand je m'aperçois que la ligne de traîne est de nouveau accrochée. Julien ne l'avait pas remise à l'eau mais les vagues de l'arrière s'en sont chargé. Cette fois, c'est une petite bonite qui a mordu.
Bon, cette fois, on remonte les lignes, ça suffit le poisson !! Parce qu'une fois pêché, c'est du boulot !!





Pour la carangue arc-en-ciel, on a un gros doute : ciguatera ou pas ?

On est en pleine mer donc a priori non ... Bon, on garde celle qui est intacte et on redonne au requin son repas.
Pendant ce temps, Appel d'air a essayé de nous contacter : je les cherche à la jumelle ... euh, il a une drôle de tête leur spi ... Ils confirment : le spi s'est emmêlé, il a fait un joli cocotier, il s'est déchiré et il est coincé en haut du mât ! La totale quoi ! On compatit mais sans pouvoir leur apporter d'aide. Ils continuent à la grand-voile (le spi empêche l'utilisation du génois) et au moteur.
De notre côté, le vent passe de plus en plus arrière : le genaker a dû mal à rester gonfler, la grand-voile commence à battre, et on avance moins bien.
Côté route, on n'est plus en route directe ... à tel point qu'on tirera un bord à un moment pour revenir sur la route. Le vent a baissé ... je bassine Julien pour mettre le spi ... et finalement on le hissera (comme on aurait dû le faire bien 2 heures avant !). Evidemment, une fois en place, le vent revient plus Est .... grrrr !!


Enfin on arrivera vers 16 h, juste derrière Appel d'air, à notre beau mouillage au nord de Ha'apai. Ils sont occupés à démêler leur spi pour enfin le descendre.
Petit plouf pour vérifier notre mouillage et l'état des coques. Rien à signaler : Lotus ne gardera pas de séquelle de sa rencontre avec une baleine, ouf !

Sur ce joli mouillage, nous retrouvons Zimovia et Hokey Pokey arrivera un peu après.
 Le lendemain matin est consacré à l'école à bord de Lotus puis baignade. Nous bougeons en fin d'après-midi vers le village de Pangai : corvée poubelles et courses de frais !

Et, une fois n'est pas coutume, j'ai essayé de suivre l'exemple de Fakarêver (Vincent et Leslie) et je vous mets un film de la navigation (grâce à l'intervention technique de Vincent pour la compression du film).




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