jeudi 19 septembre 2019

Adieu Moorea, à nous Huahine !

Moorea ... très jolie île mais quand le Maramu souffle, le mouillage n'est plus aussi idyllique ! Nous sommes du bon côté de l'île, donc quand même abrités du vent mais de grosses rafales arrivent à passer. Heureusement que l'on a une bonne ancre parce que ça tire pas mal parfois.


Appel d'air nous a rejoint mercredi. Entre baignade et école, le temps file,  nous sommes à la fin du premier module, en pleine évaluation pour Violette : des chansons à enregistrer (la Marseillaise et "j'ai 10 ans" d'Alain Souchon), un poème, de l'anglais, une oeuvre d'art à rendre ... Un plaisir que je partage avec Julien : on voit que Violette apprécie sur la photo !
Lilas de son côté est en train d'apprendre à lire tout doucement.

Je profite d'une accalmie vendredi matin pour faire décoller le drone : il y a beaucoup de bateaux de touristes à l'extérieur devant la barrière de corail. Y aurait-il des baleines ? Je ne détecterai rien au drone. Dommage ! Je le récupère après voir fait quelques photos et 10 minutes après, je suis très contente de ne pas avoir tardé car nous essuyons de grosses rafales de vent : passer de 5 à 30 n, ça fait tout drôle.


Côté pratique de notre mouillage, nous pouvons débarquer dans un petit bassin en dur, près d'un temple qui a un joli toit orange : le débarcadère de Papetoai
On peut y accéder en passant par le chenal principal ou en longeant la côte, en étant attentif aux patates de corail. C'est là que débarquent les touristes du Paul Gauguin (le bateau de croisière le plus connu en Polynésie). Nous y avons plusieurs fois laissé notre annexe. Tout près, il y a une poste, un parc de jeux flambant neuf, 2 petites supérettes et des marchands de fruits, ce qui est très pratique. A noter que l'accès au bassin ferme avec un grand portail à 19h.



C'est là que Gilbert nous récupérera pour un dernier repas chez lui. Mimi nous a préparé un repas tahitien : poisson cru (sans noix de coco parce qu'elle a pensé à moi), légumes, riz et poisson cuit pour les filles :) et en dessert, du pain perdu. Miam !! Pour digérer tout ça, deux méthodes s'affronteront :
- Gilbert et Julien s'affalent sur les canapés et discutent tranquillement (avec les filles qui profitent de la connexion internet pour charger des jeux sur les tablettes)
- Mimi et moi partons faire une petite marche : le chemin ne fait pas semblant de monter mais nous n'irons pas très loin. Là-haut, nous en profiterons pour ramasser quelques citrons et sur le chemin du retour, nous nous chargerons aussi de pamplemousses et d'avocats ! Chouette !!

Samedi 7 septembre, les prévisions météos sont bonnes ... allez, c'est parti, on fait un nouveau petit bond vers l'Ouest. Départ vers 18h, histoire de sortir de notre mouillage en suivant à la vue le chenal, et nous voilà en route vers Huahine. La mer est agitée mais elle vient de l'arrière donc ça ne nous secoue pas beaucoup. Le vent est aux 3/4 arrière : pas le vent le plus favorable mais comme il est assez fort (entre 20 et 25 kt), Lotus avance tranquillement entre 7 et 9 kt. Nous laisserons un ris dans la grand-voile jusqu'au bout pour ne pas arriver trop tôt et nous mouillons devant Faré, à Huahine, à 7h, dimanche matin. Nous avons doublé dans la nuit le monocoque parti un peu avant nous, donc Julien est content. Rien à signaler durant cette navigation ce qui est plutôt une bonne nouvelle : rien à réparer à l'arrivée !!
Nous avons laissé derrière nous Appel d'air, qui semblait décider à nous suivre vers l'Ouest finalement. Ils doivent d'abord récupérer du matériel à Tahiti puis ils nous rattraperont. Quant à Fakarêver, ils ont prévu de nous rejoindre ... mais ont dû faire face à la plusieurs ennuis techniques (pompe à eau, machine à laver ...).

Lundi, après quelques courses (l'hyper U de Faré est super pratique : bien achalandé, facile d'accès et bien placé côté prix), nous descendons au mouillage de la baie d'Avea. Nous en avions gardé un très bon souvenir : mouillage dans juste ce qu'il faut d'eau, jolie baie, plage au sable doux aux pieds (assez rare pour le signaler en Polynésie Française), hôtel sympa et accueillant (le Mahana : il y a un dinghy dock) avec un resto les pieds dans le sable.
Lilas fera des progrès : avec ses brassards pour aller voir les poissons qui pullulent près de la plage ainsi que les anémones, et sans les brassards dans ses essais de nage. Depuis qu'elle a commencé à mettre la tête sous l'eau, on ne l'arrête plus !

Violette, quant à elle, subit l'école, apprécie la plage ... et attend avec impatience que Fakarêver nous rejoigne pour retrouver sa copine Agathe.

Ils arriveront au coucher du soleil, le mercredi 11 septembre après moultes péripéties (que Leslie ou Vincent conteront sur leur blog certainement !). Nous les avions vus passer en début d'après-midi, de l'autre côté de la barrière de corail mais pas de raccourci possible : il faut rentrer par la passe !
A l'arrivée, ils avancent doucement sur le plateau de sable (on est vraiment mouillé dans pas grand chose) et viennent se mettre à côté de nous. Et là ... l'ancre refuse de descendre (sur la photo, Leslie est penchée sur sa baille à mouillage), problème de guindeau ! Julien ira leur prêter main forte pour poser leur mouillage secondaire en attendant de comprendre pourquoi ça ne marche pas. Le problème sera vite réglé (des fusibles non réenclenchés suite à l'entretien moteur) et nous profiterons d'un apéro tranquille dans la soirée.

Jeudi, vendredi, samedi ... des journées fantastiques :
- il fait un temps magnifique,
- la plage est chouette (et il y a de l'ombre !) avec du sable doux aux pieds,
- Lilas fait des progrès à la nage : c'est plus facile quand on a pieds,
- Agathe et Violette partent se promener sur la plage,
- le snorkeling devant l'hôtel est top avec pleins de jolis poissons et des anémones par centaines,
- et que dire du snorkeling en partant du bateau, sur le tombant du plateau de sable : des raies pastenagues, des raies léopards, des tortues (un peu farouches) et surtout : des RAIES MANTAS !!



On a la chance fabuleuse de les voir tous les jours !! Elles sont majestueuses et virevoltent sous nos yeux. On fait des photos, des films ... on en prend plein les yeux !! (allez voir le site de Fakarêver, ils ont mis en ligne un film aquatique).


- et quand je fais décoller le drone ... c'est BEAUUUU ! Et une raie manta s'est invitée sur la photo ! Allez, je la mets en gros plan pour ceux qui ne l'auraient pas bien vue


- et pour finir en beauté l'après-midi : l'happy hour (17h30 à 18h30) nous permet de nous détendre en dégustant un MAITAI ou une PINA COLADA sur la plage.

Samedi soir, nous assistons même à un petit spectacle de danse à l'hôtel, juste avant le coucher du soleil : les filles s'en sont donné à coeur joie ! C'est l'occasion de faire une photo groupée devant le coucher de soleil (au fond, on aperçoit Raiatea et Tahaa).

Décidément, ce mouillage est un de nos meilleurs en Polynésie : va-t-on arriver à en décoller, toute la question est là ?

Bon, pendant ces quelques jours fabuleux, n'oublions pas les activités moins enthousiasmantes :
- l'école à Violette et Lilas (il y a des hauts et beaucoup de bas !)
- le démontage du lazy bag (le sac monté sur la bôme qui enveloppe la grand voile et la protège) pour réparation des nombreux accrocs et changement de la fermeture éclair (j'ai quand même cassé une dizaine d'aiguilles là-dessus !!)
Et là, j'ai eu un doute : "tu es sûr que le fil bleu que j'utilise pour les coutures est anti-UV ?" Réponse de Julien : "non, je suis même sûr qu'il ne l'est pas" ... mais pourquoi ne pas l'avoir dit avant ?!!! RAAAAAAAHHHH ! J'ai redoublé toutes mes coutures avec du fil blanc, anti-UV cette fois. Si ça se découd, je fais brûler le lazy-bag avec la voile dedans et pour faire bonne mesure, j'abats le mât !!
- la réparation de nos guirlandes lumineuses, cassées par les filles (maintenant que je sais souder, c'est un jeu d'enfant)


- le remontage du lazy bag par Julien
- l'entretien des winchs
- un peu de grattage et frottage des coques (je vous mets une photo du dessous de Lotus pour vous faire voir qu'il n'y a pas beaucoup d'eau sous la quille, et accessoirement, qu'il faut encore qu'on frotte un peu, malgré notre super anti-fouling ultrasonore)
- la confection de la bâche bleue qui nous manquait pour pouvoir fermer le cockpit avec des toiles étanches quand on sera en Nouvelle Zélande (parce que oui, ici c'est le paradis mais on a toujours le projet d'aller jusque là-bas, et on sait déjà qu'il faudra se calfeutrer pour faire face au climat moins tropical là-bas).


Les journées filent ! Et se terminent généralement par un apéro avec Fakarêver suivi d'une partie acharnée de tarot mexicain, time's up, 6 qui prend, qui paire gagne, bataille corse ... On finit sur les rotules, avec de beaux coups de soleil (j'ai oublié le lycra une fois dans ma hâte d'aller regarder les raies mantas ... : j'ai le dos en feu ... Leslie, elle, avait son lycra, mais une autre partie de son anatomie a trop pris le soleil ! Mais avouez que ça valait le coup :


Dimanche, lundi : journées plus mitigées côté météo. Les raies manta nous boudent aussi : elles ne se montrent pas. Pas assez de soleil peut-être ? Heureusement, nous avons toujours les raies pastenagues qui flottent sur le sable et les jolies raies léopards qui volent gracieusement.

Agathe et Violette passent leur temps à inventer une chorégraphie et nous feront plusieurs jolis spectacles. Lundi, nous réussissons à fêter l'anniversaire de Cécilie, entre 2 petites averses, sur la plage. 6 ans ! Lilas est définitivement la plus petite avec ses 5 ans et quelques. Et le soir, Agathe et Violette négocient une soirée pyjama, à bord de Fakarêver cette fois.
Mardi, après une séance de snorkeling près de la barrière de corail, nous finissons au snack de l'hôtel, terrassés par une envie de frites irrésistible ! Et encore une journée qui se finit ...


La minute culturelle :
Les raies mantas se caractérisent par des nageoires pectorales triangulaires, des nageoires céphaliques qui font penser à des cornes et une grande gueule orientée vers l’avant du corps. (heureusement qu'on sait qu'on ne fait pas partie de leur menu parce que leur taille est intimidante !). Elles disposent de cinq paires d’ouïes situées sur la face ventrale et d'une queue dépourvue de squelette interne, plus courte que leur corps. Ce sont des suspensivores et elles ingèrent de grandes quantités de zooplancton, qu’elles avalent avec leur large gueule ouverte lorsqu’elles nagent. La gestation dure plus d’un an, et la raie donne naissance à des nourrissons vivants.


Les raies mantas se déplacent grâce aux mouvements simultanés de leurs nageoires pectorales, semblables à des ailes qui propulsent l’eau vers l’arrière. Elles doivent nager continuellement pour permettre à l’eau oxygénée de passer à travers leurs branchies. Les nageoires céphaliques sont enroulées en spirale lorsque l'animal nage, pour une meilleure pénétration dans l'eau, mais sont déroulées lorsqu'elle se nourrit. Elle nage lentement en eaux peu profondes pour profiter du soleil (et tant mieux, comme ça, on peut les admirer !!)

La raie léopard se reconnaît à sa forme caractéristique en losange, et à sa couleur gris foncé ou gris bleu, tachetée de points blancs sur le dos, avec un ventre blanc. Ce poisson peut atteindre 3 mètres d'envergure et peser jusqu'à 230 kg (ici, nous n'avons vu que des petits modèles). La raie léopard nage en remuant lentement et avec amplitude ses ailes pectorales, donnant plus l'impression d'un vol que d'une nage (et c'est magique à regarder !)
Sa queue, très longue, comporte de un à six dards venimeux à sa base ; la piqûre peut être très douloureuse (voire mortelle) pour un être humain (enfin tant qu'on ne l'enquiquine pas, il n'y a pas de raison !). Sa tête, très aplatie, s'apparente un peu à un bec de canard. Sa bouche est équipée de robustes dents en plaques qui lui permettent de broyer aisément les coquilles.

Et je ne pouvais pas oublier d'évoquer LA vraie star de notre site de snorkeling, j'ai nommé le BOUDIN DES MERS, aussi appelé concombre des mers ou holothurie. Pas spécialement joli, plutôt statique, il y a en a partout ici. A noter que comme les lemmings, on assiste à une "ruée" des boudins jusqu'au bord du plateau de sable d'où ils dévalent le tombant pour finir en tas en bas. J'en plaisante mais ils contribuent à la pureté de l'eau en filtrant le sédiment. Toutes les holothuries sont absolument inoffensives, malgré l'aspect parfois spectaculaire de leur mode de défense à l'aide des tubes de Cuvier : des filaments blanchâtres, ultra collants (mais quasi inoffensifs), qu'elles expulsent si on leur marche dessus accidentellement (c'est parfois difficile de faire autrement quand elles tapissent le sol !).

Quant à nous, nous sommes remontés au nord de Huahine aujourd'hui. Au programme, des courses et un passage par la gendarmerie pour faire les formalités de sortie et ensuite, direction Tahaa où Appel d'Air devrait nous rejoindre (eh oui, tout arrive !!). Ensuite, direction le grand Ouest vers les Tonga puis la Nouvelle Zélande !!

Et info de dernière minute :
C'est la nouvelle du jour : nous mettons en vente Lotus ! Déjà plus de 3 ans que nous sommes partis et nous commençons doucement (c'est le mot important : dou-ce-ment !) à penser à rentrer en France, tout en continuant à en profiter à fond. Alors c'est décidé, nous nous lançons. J'ai rajouté un onglet où l'on trouve les détails de notre beau bateau.

3 commentaires:

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  2. Je vais demander à Jean-Roch s'il n'est pas intéressé par LOTUS :-)

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