mercredi 20 septembre 2017

Bequia, galère au mouillage ...

Notre séjour à Béquia s'est un peu rallongé après avoir pris la météo. Une forte dépression qui finalement s'est aussi transformé en cyclone, Maria, devait passer au nord de la Martinique et autant rester à l'abri !

Le vent commençant à tourner, nous nous déplaçons car le mouillage devient rouleur et nous nous glissons près de la côte, au Nord de la baie. La nuit est orageuse, toute la journée du lendemain très agitée avec des vents à plus de 40 kt et une houle qui rentre dans toute la baie : pas d'abri possible ! Les grains se succèdent avec une mer qui chahute beaucoup ; beaucoup de bateaux se sont mis sur bouée, les gros cargos sont au moteur au milieu de la baie, les vagues se fracassent sur les rivages (quelques pontons seront endommagés) ... La météo, qui nous prévoyait une quinzaine de noeuds, était bien optimiste finalement !!
Le monocoque voisin demande de l'aide à Julien pour aller poser une deuxième ancre car il se rapproche un peu trop d'un bateau sur bouée. On se fait secouer toute la journée ... et on s'occupe comme on peut : pas de baignade mais un peu de couture pour moi (une petite tunique pour Lilas) et Julien fait du pain et l'école à Violette.
On attend la renverse des vents et que la houle se calme un peu. Prévue dans la nuit, elle sera effecive mardi matin, enfin !!
Notre mouillage n'a pas bougé pendant toute cette tempête et on était assez content ... jusqu'à ce qu'on essayer de relever notre ancre vers midi pour retourner devant la jolie plage, maintenant que la houle est plus calme. Et là, problème : la chaîne semble coincée ... On tourne autour, on force un peu, en avant, en arrière, sur le côté ... pas moyen !! Il faut se résoudre à redescendre la chaine remontée et remettre la patte d'oie.
La mer étant agitée encore, l'eau est bien trouble : on ne voit pas ses propres jambes quand on regarde ... Il y a 5 m de fond ... J'essaie d'aller voir ce qui coince mais je ne suis pas à l'aise quand on ne voit rien et une fois au fond, je n'ai pas assez d'apnée pour remonter la chaîne jusqu'à ce qui coince. Julien s'y colle et remonte dépité : il y a deux gros tonneaux et un amas de chaîne qui nous bloque notre chaîne. Il plonge et replonge pour essayer de dépatouiller tout ça ... ce n'est pas gagné !! On essaie à nouveau de tirer sur la chaîne au moteur avec la patte d'oie à poste ... rien n'y fait !! Nous sommes coincés à notre mouillage !

Dans la journée, je vais faire quelques courses avec l'équipage de 6Gone : la virée en annexe est sportive ! Les pontons sont encore secoués par un bon ressac et le ravitaillement sera un peu humide.
Pendant ce temps, les louloutes dansent dans le cockpit.
Le soir, on se régénère autour d'un apéro sur 6Gone (qui lui, a décidé de partir dans la nuit pour rejoindre la Martinique demain) et on parle de la suite du programme. Roques ? 

Mercredi matin, la mer est plus calme et l'eau encore trouble mais la visibilité est bien meilleure. Quand faut y aller ... Julien plonge pour aller vraiment voir ce qu'il en est. Je plonge aussi mais je dois avouer que je suis totalement inutile : pas assez d'apnée !! Il fixe un bout avec une bouée devant le noeud de chaines pour pouvoir replonger plus facilement dessus.
Après quelques plongées, la situation est plus claire : 2 tonneaux sont reliés par un tas de chaînes et notre chaîne (on se demande encore comment c'est possible), a fait un tour complet au milieu ... il va falloir décrocher notre ancre de la chaîne puis demêler notre chaîne, et enfin raccrocher notre ancre. Simple en théorie ... encore que tout ça à 5 m de fond dans une eau qui se trouble de plus en plus ...
Julien accroche une des petites planches des louloutes à un bout et à l'ancre. Puis il désolidarise l'ancre de la chaîne (jusque là, tout va bien). Moi, je suis au moteur, pour maintenir le bateau en place pendant ce temps (pas si simple avec le vent en rafales à 15/20 kt) et Violette est devant pour me dire où sont les planches parce que du poste de pilotage, je ne les vois pas !!
On commence à remonter la chaîne et ... le bout de la planche qui tient l'ancre se prend dans la chaîne qui remonte ! Julien est obligé de retourner à l'eau (on sent que la moutarde lui monte au nez...). Au final, il faut décrocher la bouée pour démêler le bout ... et la bouée est emportée par le vent avant qu'il ne puisse raccrocher le bout !!
Evidemment, pas question de lâcher le bout (sous peine de perdre notre ancre vu la faible visibilité dans l'eau !!) ; je rapproche le bateau pour jeter à Julien la petite planche des louloutes qui reste. Il refait un noeud, remonte à bord, finit de remonter la chaîne.
Pfiou, première étape exécutée non sans mal !! Il reste à aller récupérer le bout de l'ancre. Julien retourne à l'eau et tend la planche à Violette sur la pointe avant qui la tient le temps qu'il remonte à bord. Malheureusement, je ne vois rien et je n'anticipe pas bien le mouvement du bateau qui recule. Le bout se tend ... et Violette cramponne la planche (eh oui, on ne lui avait pas dit de lâcher si ça tirait !). Le bout déchire la poignée et plouf ! Le bout est à l'eau ... On vient de perdre notre ancre !!
Après quelques hurlements primaires, Julien replonge à l'eau pour essayer de retrouver le bout (dans 5 m de fond avec une visibilité bien réduite et sans repère fixe (je n'arrive pas à maintenir le bateau au même endroit avec les rafales de vent), avec en plus du courant ...
Je propose d'aller amarrer Lotus à une bouée et de revenir chercher l'ancre en mouillant l'annexe pour se donner un repère fixe mais Julien s'obstine. Et il finira par retrouver miraculeusement le bout !! (note pour la suite : acheter du bout flottant !!). Cette fois, je l'attache solidement à un taquet pendant qu'il remonte à bord.
L'ancre enfin remontée, on se dirige vers Lower Bay pour la refixer correctement, avant de mouiller devant la plage. Pfffffffff !! On se serait bien passé d'une aventure pareille !! Il nous aura fallu 1h20 de moteur, donc au moins 2h de baignade ... heureusement que Julien a une bonne apnée !! C'est le héros de l'aventure !
D'ailleurs dans sa recherche de notre ancre, il est tombé sur une autre ancre qu'il songe à récupérer ... L'après-midi, nous voilà repartis en annexe vers notre ancien mouillage. L'eau est toujours bien agitée ... mais il ne mettra pas longtemps à la retrouver. C'est une Simpson Lawrence de 25 kg en bon état qu'on devrait pouvoir revendre sur le boncoin ! Ce coin de la baie est une vraie décharge ! D'ailleurs dans l'ensemble, on trouve beaucoup de déchets au fond de l'eau ...

Pour finir en beauté la journée, Lilas (quelle chipie !!) ne trouve rien de mieux que de balancer son "oua oua" à l'eau ! et un sauvetage de plus !

Demain, appareillage pour la Martinique, tôt le matin (on va prendre exemple sur 6Gone) : soit on arrive jusqu'à l'anse Caritan, soit en s'arrête à Rodney bay à Sainte Lucie si le vent n'est pas avec nous.

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