dimanche 4 novembre 2018

Hawaiki Nui, une course mythique !

Mardi 30 octobre, nous avons assisté à la cérémonie d'ouverture de l'Hawaiki Nui, sur la place du village de Faré à Huahine. Toute la population de Faré est là, tous les rameurs, les officiels ... Après les discours (en français et en tahitien), un énorme repas tahitien était servi à tous : poisson cru et cuit, légumes pays cuisinés à toutes les sauces, bananes et autres desserts ... La population de Huahine n'avait pas fait les choses à moitié !

Les va'a, qui sont pour la plupart arrivés par bateau ces derniers jours, étaient entreposés devant la plage : l'occasion de faire des photos de ces embarcations qui vont partir en pleine mer demain.
Ils ont tous été pesés avant la course : un va'a pèse souvent entre 140 et 150 kg. Des poids sont alors ajoutés (on pourra les déplacer selon le centrage désiré mais en aucun cas les enlever bien sûr) pour atteindre le poids minimum : 150 kg. Leur présence est vérifiée à chaque arrivée.


Nous voyons passer les rameurs au milieu du mouillage pour leurs derniers entraînements. Violette et Héloïse s'en approcheront en canoë.
L'ambiance est festive, les rues animées et décorées. Nous profitons du marché pour acheter des avocats énormes, des mangues juteuses, des ananas, des bananes, des citrons ...

La veille, il y a eu un grand concours de pêche : le premier prix allait à celui qui avait pêché le plus gros poisson (5,2 millions de FCP à la clé ! = plus de 42000 euros !). Il y a avait donc beaucoup de pêcheurs motivés : 159 bateaux ont participé ! Le concours se déroulait de minuit à 16h et certains ont ramené des espadons énormes ! Nous étions là pour la pesée, après un repas pris avec l'équipage de Fakarêver à une roulotte du bord de quai, ... mais malheureusement, les poissons étaient pesés sans qu'on arrive à les voir ! Le gagnant a pêché un haura de 207,5 kg d'après le journal.
Nous espérions aussi pouvoir acheter du poisson à déguster à bord ... mais échec aussi. Finalement, le lendemain matin, nous achèterons 2 belles bonites à des pêcheurs venus assister à la course : ils vendaient leur pêche du transit Tahiti – Huahine. Mais quels leurres utilisent -ils ? Parce que nous, aucun poisson n'a mordu pendant notre navigation !





Première étape : Huahine – Raiatea : 44,5 km !
Mercredi 31 octobre, réveil matinal : le plan d'eau s'agite. Les premiers va'a vont se mettre en place dans la zone de départ, les plaisanciers s'agitent aussi : certains sortent du lagon pendant qu'ils le peuvent encore (les passes seront interdites pendant le départ), d'autres s'installent dans leurs annexes.
Ceux là sont courageux car il fait un temps de gueux : pluie et vent ce matin ! L'équipage de Fakarêver fait partie des annexes qui seront aux premières loges. Sur Lotus, nous préférons rester abrités et nous ne sommes pas mal placés pour voir passer les va'a dans le lagon.
Le départ est donné vers 7h30 : les 16 va'a des vétérans s'élancent. 5 minutes plus tard suivront les seniors.
Les photos ne sont pas faciles : il faut essuyer l'objectif sans arrêt ! Le soleil finira par pointer le bout de son nez ... à la fin du départ !
A signaler qu'une pirogue s'est retrouvée coincée sur la grosse balise devant nous : poussée par les autres (petit embouteillage), le balancier d'un côté, la pirogue de l'autre, elle a eu bien du mal à se sortir de là !


Au bout de 40 minutes, plusieurs va'a chavirent. Nous suivons la course sur la VHF marine et c'est l'émotion : un va'a est en passe de couler ! Les bateaux suiveurs réussiront à la sauver et la remorqueront jusqu'à Raiatea. Leur équipage pourra ainsi participer à la prochaine étape. Au bout de 45 minutes, les bateaux suiveurs sont autorisés à ravitailler leur va'a. Ils doivent ensuite récupérer les bouteilles jetées à la mer (des épuisettes ont été distribuées et un prix sera remis à celui qui aura ramassé le plus de bouteilles !).


De notre côté, nous récupérons Violette, qui avait passé la nuit sur Fakarêver, après une partie épique de Time's Up ayant opposé les femmes aux hommes. Ils ont gagné de peu ... grâce à une mauvaise foi toute masculine bien sûr :)

Vers 10h30, nous appareillons, cap sur Tahaa. Nous reviendrons à Huahine, c'est sûr ! Son charme a opéré sur nous. Le bord de mer à Faré est très joli et il y a même une jolie plage : jugez plutôt (la) petite fille à côté de Violette est une amie, du catamaran Yuna).

Le vent est arrière et nous sortons notre petit spi. La navigation sera désagréable : une grosse houle bien agitée nous secoue. On plaint les va'a qui ont dû bien se faire ballotter !
Cela dit en passant, ils ont été bien plus rapides que nous : le premier est arrivé en 3h20 ! Nous mettrons plus de 4 h à atteindre la passe Nord de Tahaa ... d'ailleurs, nous y arrivons en même temps qu'un autre cata. Mais ... c'est Mirage !! Ils vont au chantier de Raiatea pour entretien.
Nous passons par le Nord de Tahaa pour rejoindre notre mouillage devant le motu Tautau. (je vous ai mis une croix sur la carte ci-contre). C'est le motu où est installé le seul hôtel de luxe de Tahaa (avec bungalows sur pilotis) Le temps est maussade et nous n'apprécierons pas vraiment ce tour de Tahaa : on n'y voit rien sous les averses ! Le mouillage est agité : du vent, un gros clapot ...

1er novembre, 2ème étape : Uturoa (à Raiatea) – Patio (à Tahaa): 26 km.
Cette étape est sympa pour les rameurs car elle se passe intégralement dans le lagon puisque Raiatea et Tahaa partage le même lagon ! Une course junior et une course féminine a lieu aussi ce matin, mais du mauvais côté du lagon pour nous. Par contre, la course principale doit passer devant nous ... mais loin !
Les va'a longent la côte pour rester à l'abri du vent (ça souffle toujours, avec passage de grains réguliers) et du clapot. Je mets le drône en l'air mais nous sommes trop loin. Les vétérans passent puis nous voyons arriver au loin le gros du troupeau. Je retourne le drône pour une photo de notre mouillage avant de le reposer.
Allez, dans l'annexe, on va essayer de se rapprocher ... en fait c'est une très mauvaise idée : le plan d'eau est super agité par tous les bateaux suiveurs. On croise les sillages pour se mettre au milieu ... je suis contente que les filles soient restées sur Lotus, en sécurité, parce que c'est limite : un vrai bouillon !
L'annexe est ballottée et nous voyons à peine les va'a, qui longent la côte. Prendre une photo devient épique et dangereux. C'est l'échec !


Le 2 novembre, 3ème et dernière étape : Tahaa - Bora Bora 58,2 km.
La course repart de Patio (nord de Tahaa) vers Bora Bora, en repassant devant nous. Nous traversons pour aller jusqu'à la côte, avant le passage des va'a. Nous commençons par nous accrocher à une bouée près de la côte ... les vétérans arrivent et passent à droite et à gauche !! Oups !
Nous dégageons avant l'arrivée des seniors (beaucoup plus nombreux !) et allons nous amarrer à un ponton pour ne pas les gêner. Nous sommes cette fois aux premières loges et je peux faire de jolies photos !! Sur l'une, on peut même apercevoir Lotus, en arrière plan.
8h30, ça y est, c'est fini, la course est passée ! On leur souhaite bon courage et on continue à les suivre à la télé.

Ils arriveront, 4h11 plus tard, dans le magnifique lagon de Bora Bora. Les derniers mettront plus de 6h mais terminer cette course est déjà une victoire ! Nous ne suivrons pas la course jusqu'à Bora Bora nous préférons prendre notre temps pour découvrir Tahaa et Raiatea.

En fait, avec Julien, on se dit que l'année prochaine, on terminera notre aventure polynésienne en suivant de nouveau l'Hawaiki Nui, mais cette fois en suivant les pirogues pendant les étapes en pleine mer et en allant jusqu'à Bora Bora. On fera les arrivées, après avoir fait les départs ! L'ambiance qui règne tout au long de cette course nous a beaucoup plu. C'est l'enthousiasme général, tout le monde participe et les escales sont superbes ! Le va'a est LE sport du pays et les tahitiens en sont très fiers. Des italiens, des vendéens, des hawaïens, des kanaks, des néo-zélandais étaient venus se mesurer aux équipes tahitiennes ... sans réel espoir de les battre : les tahitiens ont le va'a dans le sang, ils ont le sens de la mer et ils semblent taillés pour ce sport. Imbattables !!

Avis aux amateurs, qui auraient envie de suivre cette course exceptionnelle : rendez-vous l'année prochaine à bord !




1 commentaire:

  1. Vous me décevez un peu... Plutôt que de suivre la course vous auriez pu y participer ;-)

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