vendredi 15 février 2019

Encore les Gambiers parce que c'est beau !


Le 30 janvier, nous revenons à Rikitea, ravitaillement oblige. Le soir, c'est corvée internet pour moi : presque 2h pour envoyer les fichiers du

                                                           

CNED, puis 30 minutes pour mettre le blog à jour (et j'avais la connexion pour moi toute seule, ce qui était étonnant vu le nombre de bateaux au mouillage, tous revenus pour l'arrivée du cargo de ravitaillement).

Le 31, le cargo est à quai et c'est la valse du déchargement ; les épiceries n'ouvriront que demain. Nous en profitons pour faire une petite rando avec l'équipage de 6Gone au complet (nous avons préféré laisser Violette et Lilas à bord devant leur enthousiasme délirant à l'idée de marcher 2h30). Cette fois nous avons pris le chemin traversier de Taku et nous sommes revenus par le chemin traversier Kirimiro. Dans ce sens là, la montée est interminable mais ça fait du bien aux jambes !

Le lendemain matin, nous avons suivi le mouvement général : à 6h30 nous étions devant une des épiceries car les fruits et légumes partent vite ! 
A nous les pommes de terre, choux verts, pommes, oignons, oranges, tomates et carottes ! Je ne vous parle pas des prix pratiqués (de toute façon avec le franc tahitien, tout paraît déjà cher puisque 1000 FCP = 8 euros) mais bon, on est au bout du monde alors on est déjà content de pouvoir se ravitailler.

Pour le pain, c'est raté : le boulanger de l'île finit de le cuire à 4h du matin le pain. La première fois, on nous a dit de venir à 7h ... et il n'y en avait plus. Eh bien, après vérification, à 5h30, il n'y en a plus non plus !! Tant pis, je vais me le faire moi-même mon pain !

Le 1er février, tous les bateaux du mouillage appareillent les uns après les autres. Julien décide de suivre le mouvement pour avoir de la place sur le mouillage suivant : Taravai, devant la propriété d'habitants qui ont instauré une "tradition" sympa : un barbecue sur leur terrain où tous les navigateurs de passage sont conviés : chacun amène à manger et on passe un bon moment ensemble. Tant pis pour ma randonnée du mont le plus haut de Mangareva, ce sera pour une autre fois.



Le mouillage est profond : 15 à 20 m ... on ne voit pas le fond ... Pas d'eau cristalline cette fois mais la gentillesse et l'accueil de Valérie et Hervé compensent.

Sur l'île de Taravai, peu d'habitants : devant notre mouillage, on aperçoit l'église Saint-Gabriel, encore debout mais les effets du temps se font sentir. Il y a 2 propriétés habitées de ce côté : Valérie et Hervé qui accueillent gentiment les navigateurs de passage, et leur voisin, tout aussi gentil, qui nous permettra de cueillir citrons, fruits de la passion et pamplemousses dans son jardin.


Nous passerons par chez lui en partant pour la randonnée qui rejoint le 2ème mouillage (où se sont retrouvés tous les autres bateaux ! Finalement, de notre côté, nous ne sommes que 2 avec Fakarêver).

Le chemin est à peine tracé par endroits, toujours étroit, barré par des arbres parfois ... c'est sportif ! Hervé qui marche devant pousse soudain des cris : il vient de se faire piquer par des guêpes ! Ah ? Oui, on aperçoit un petit nid sur le chemin évidemment ! Alors comment passer sans encombre ? Je teste le passage "doux" sans mouvement brusque (avec Lilas sur le dos) : aïe, c'est l'échec : je me fais piquer ! Les suivants passeront en courant, tactique gagnante !


A l'arrivée, nous découvrons une jolie baie et rencontrons le couple qui vit ici, qui cultive des légumes. Le ravitaillement en tomates, concombres sera fait ici avant le départ vers les Tuamotu et chez Valérie et Hervé pour les avocats, les citrons et les pamplemousses.

Après une pause, où nous discutons avec les autres navigateurs mouillés de ce côté, nous repartons sans traîner car les moustiques ont faim !! En repassant devant les guêpes, ce sera au tour d'Héloïse de se faire piquer ! Nous ne sommes pas mécontents de retrouver notre mouillage tranquille.



Dimanche matin, pâtisserie à bord : Julien fait une tarte au citron meringuée, moi un gâteau à la banane et des petits gâteaux au chocolat. Côté pique-nique, on s'est concentré sur les gâteaux sur Lotus. Après une baignade apéritive, tout le monde débarque chez Valérie et Hervé. Certains bateaux ont rejoint notre mouillage, d'autres sont venus en annexes. Ça en fait du monde ! Après décompte, il y a 18 enfants et un peu moins d'adultes mais à peine. Et la table est pleine de victuailles : saucisses au barbecue, poulet, poisson, taboulé, gratin de pommes de terre, houmous, mélange de céréales ... tout le monde se régale en discutant.


Au dessert, la tarte au citron de Julien est victime de son succès et disparaît rapidement. Heureusement, il y a des gâteaux au chocolat, à la banane, du baba au rhum ... C'est bon, n'en jetez plus !!


Il nous faudra digérer un peu au soleil (j'en profite pour faire quelques photos de drône) avant de faire une petite partie de volley.

Une journée mémorable grâce à la gentillesse de nos hôtes qui nous souhaitent gentiment "bon débarras" quand on quitte la plage en annexe, dans les derniers !




Le lendemain, direction le village de Rikitea pour un stop avec Fakarêver : l'objectif est de trouver une ferme perlière pour ramener une perle des Gambiers en souvenir. Facile me direz-vous ? Effectivement : il y a des fermes perlières partout ici ! Les filles partent en expédition perles : Dominique, Cathy et moi partons à l'assaut de la route (et ça grimpe !!)

Nous avons 2 adresses mais le premier est en vacances et la responsable ouvre de grands yeux : non, pas de vente aux particuliers ici. Notre deuxième adresse est mauvaise : nous ne sommes pas du bon côté de l'île !! En désespoir de cause, nous essayons un voisin ... et nous sommes gentiment accueillis par un couple qui a, comme beaucoup ici, monté une ferme perlière à Mangaréva. Nous tombons avant la récolte mais ils ont quelques perles à nous montrer et je trouve mon bonheur avec des jolis keishis colorés, à prix raisonnables.


L'opération perle est un succès et nous sommes invitées à revenir le lendemain pour aller faire un tour sur la ferme perlière. Une visite très complète : notre hôte a gentiment répondu à toutes nos questions et nous avons pu extraire nous mêmes quelques perles. A la première récolte de l'huître, environ 40 % des huîtres seulement seront greffées une deuxième fois : celles qui ont donné des jolies perles plutôt rondes. A la deuxième récolte, environ 95% des huîtres donneront une belle perle ronde. Sur 10 huîtres prises au hasard devant nous, nous trouverons 10 perles (aucun rejet) avec une jolie forme ronde. Attention, elles ne sont pas toutes sans imperfection.

Aujourd'hui, c'est la récolte de la surgreffe (deuxième greffe de l'huître) et il n'y aura pas de 3ème greffe car peu rentable (la qualité est moindre : il vaut mieux tourner ses efforts vers les jeunes huîtres).

Les huîtres sont donc ouvertes entièrement, la perle récupérée, le korori (le pied de l'huître qui se mange) mis de côté, et la nacre sera revendue aussi. Pas de perte ici ! D'ailleurs le reste de la bête peut être utilisé comme appât ou tout simplement jeté à la mer pour récompenser les poissons qui sont ici de bons travailleurs : la ferme perlière a une "station de lavage" jute devant. Ils accrochent pendant une nuit les huîtres, qu'ils veulent ouvrir, à faible profondeur et les poissons mangent les algues, nettoyant les coquilles des huîtres efficacement et sans traumatisme pour l'huître (contrairement au karcher, couramment utilisé !).


 

Après cette escale "perle", nous repartons avec Fakarêver vers le motu de l'aéroport, au sud cette fois, où nous retrouvons 6Gone, Zingaya, Bulle ... cela commence à faire du monde ! Et ça tombe bien : nous fêtons l'anniversaire de Violette à bord !! Encore que, ça fait beaucoup de monde ... allez rendez-vous sur la plage pour un barbecue plutôt ! Il y a une bicoque vide avec un emplacement pour faire un barbecue, un vieux trampoline, une corde ... les enfants sont ravis !


Il faudra tirer Violette de l'eau pour lui faire souffler sa bougie ! Elle sera gâtée par tous les bateaux : 9 ans aux Gambiers, c'est quand même chouette !!

Après un après-midi snorkeling dans la passe toute proche, la soirée s'organise : les filles sur Bulle, les adultes sur Lotus, les garçons sur un autre bateau ... Nous finirons par un time's up à 10. La bataille sera rude : sur les 3 manches, 2 seront ex-aequo ! Mais les femmes remporteront la victoire !!






Les deux jours suivants seront pluvieux et gris. Le vent tourne, le lagon s'agite ... certains changent de mouillage. Fakarêver et nous restons sur place : on préfère avoir une bonne visibilité pour changer de mouillage.

Quand le temps s'améliore, nous retournons vers le nord du motu de l'aéroport, où le snorkeling était vraiment joli.

Nous y retrouvons Appel d'air et Zymovia. Ce jour là, j'essaie une nouvelle façon de faire le pain : les jolies baguettes qui sortaient du four sur Bulle m'ont incité à demander à la boulangère du bord. La recette est assez simple, mais avec du pétrissage, 2 levées de 20 minutes chacune et une cuisson en 2 températures. Le résultat est joli : de belles baguettes, un peu denses mais bonnes ! Je note la recette en fin d'article (sachant que notre principal atout pour obtenir du bon pain, c'est d'avoir un four électrique !).



Un défaut majeur à ce mouillage, comme beaucoup de mouillage aux Gambiers : il y a des mouches ... beaucoup de mouches !! Les tapettes à mouches n'y suffisent pas : on en tue une centaine et on est toujours envahi !! Elles ne disparaissent qu'au soir, pour revenir nous harceler au matin. La seule solution : se baigner en leur abandonnant le bateau !




Côté discussions entre bateaux, c'est la météo qui préoccupe tous les équipages : une série de dépressions va toucher les Gambiers. Comme beaucoup, nous comptions repartir sous peu vers les Tuamotu ... la météo n'est pas de cet avis, on dirait ! Il faut plutôt choisir un bon mouillage pour laisser passer le mauvais temps à venir !

En attendant, on profite de notre joli mouillage : snorkeling, bouée tractée (il y a beaucoup d'enfants sur la bouée de Zymovia !!) et pour finir, petit apéro sur la plage en admirant le coucher de soleil derrière nos beaux bateaux !

Le 13 février sera une journée comme on les aime : du soleil, pas de vent, pas de mouches non plus ! Après le CNED et d'ailleurs pendant le CNED aussi, c'est baignade et rebaignade. Et le soir, un petit barbecue s'improvise sur le motu avec les équipages de tous les bateaux (Hokey Pokey, Zymovia, Fakarêver, Appel d'air). La vie est belle.





Le 14 février, nous partons avec Appel d'air vers un motu encore plus nord. Nous entrons dans la zone "non hydrographiée", parsemée de patates de corail et effectivement, le mouillage est plus compliqué : nous posons l'ancre au milieu des patates ... Joli mouillage !


Demain, nous partons vers le village (enfin je devrais dire "la capitale" !) : côté météo, ça va se gâter et c'est le mouillage où il faut être. D'ailleurs on retrouve tout le monde !! Ce soir, apéro !!! (bien mérité puisque je viens de mettre à jour le blog et d'envoyer le CNED !!)

Et voilà la recette promise : LA BAGUETTE (par Bulle) :

1 kg de farine
5 c à café de levure sèche (celle qu'on trouve dans toutes les épiceries)
1 c à café bien bombée de sel (à doser selon son goût)

Mettre la farine dans un gros saladier, faire un puits, mettre la levure
+ 500 ml d'eau (température ambiante s'il fait chaud ; sinon, prenez de l'eau tiède)
Mélangez et rajoutez encore de l'eau (environ 2 à 300 ml) peu à peu. 
Pétrir avec le poing en tournant (le geste est important) pendant 5 bonnes minutes.
Faire une boule et laisser gonfler sous un torchon humide pendant 20 minutes.
Reformer une boule et relaisser gonfler 20 minutes.
Récupérer la boule et la couper en 3 ou 4 (selon le nombre de baguettes que vous voulez faire).
Applatissez un peu chaque bout en un ovale et repliez chaque côté une fois vers le milieu (on plie vers le milieu un côté, puis on plie l'autre côté sur celui qu'on vient de plier). Puis façonner un peu votre baguette avec les 2 mains en torsadant un peu (c'est plus facile à faire qu'à décrire !).
Faites quelques entailles puis recouvrez du torchon humide en attendant que votre four chauffe.

Enfournez à 230° et jetez en même temps un verre d'eau froide dans le lèche-frite (pour la formation de la croûte) ; laissez cuire 10 min à 230 puis baisser à 210 et laissez encore 10/15 minutes.

Et voilà !