jeudi 1 février 2018

Une carène toute propre, une grand voile révisée ! Prêts au grand départ !

Et voilà, nous sommes le 1er février et notre escale technique à Pointe à Pitre est une réussite : le bateau a un nouvel anti-fouling tout neuf et notre grand-voile est non seulement révisée mais surtout, remontée !!

Nous sommes arrivés dimanche soir du Gosier et nous avons pris une bouée devant le dock flottant pour être à l'heure au rendez-vous le lendemain matin. Le mouillage est calme et on aurait bien dormi plus longtemps mais on est prêt comme prévu à 7h30 ... et on attend : le bateau précédent, dans le dock, n'a pas encore été remis à l'eau !
Finalement vers 8h30, l'autre bateau est dehors et c'est notre tour. L'équipe nous réceptionne en douceur : 4 amarres et ils nous guident pour l'entrée. Un plongeur cale correctement le bateau sous l'eau et on commence à sortir de l'eau avec la barge. La manoeuvre est rapide et nous voilà au sec ! La coque est sale mais ça reste raisonnable, Julien ayant passé de longues heures à frotter les coques dans nos divers mouillages (il a arrêté dès le rendez-vous du carénage fixé !)
Nous avons pris la version "grand luxe" du carénage : on ne fait rien, ils font tout ... et on paye à la fin !

Bon, on est au sec, il faut maintenant s'occuper de la grand voile que Julien veut emmener au voilier pour une réparation sur un manchon de latte et une révision générale. Heureusement, le démontage était déjà bien avancé. On finit de la détacher de la bôme et on en fait "un tas" sur le pont ... ça ne va pas être facile à transporter : lourd (vers 90 kg), encombrant et il n'y a pas de poignées pour le transport !
Evidemment, comme toujours, la météo fait des siennes : la pluie arrive ! On se dépêche de pousser, tasser la grand voile à l'abri dans le cockpit (aïe mon dos !!) parce que déjà sèche, elle pèse un âne mort alors mouillée !! Ceci fait, je pars en annexe chercher la voiture de location avec Lilas ... on se prendra un bon grain sur le trajet (pourtant pas si long !).
La matinée file ... et il faut l'emmener au voilier cette grand voile ! Pour la descendre du bateau à l'annexe, heureusement, les ouvriers nous filent un bon coup de main. Par contre, une fois là bas ... on voit arriver un gros nuage noir, le voilier est sur autre chose ... on poireaute avant d'emprunter un chariot pour traîner la grand voile à l'abri (après l'avoir laborieusement "pliée" sur le ponton) . Finalement, entre deux gouttes, on l'amène au voilier qui tire une drôle de tête en voyant notre "tas". Ah, il y a une technique pour l'amener bien pliée ? Bon, note pour la prochaine fois : il faut la plier dans le lazybag ... Enfin déjà elle n'est pas mouillée ... et c'est quand il dit ça qu'il commence à pleuvoir ... alors qu'il se demandait comment faire rentrer notre "boule" de voile par la porte de sa voilerie. Son atelier est en bazar parce qu'il est overbooké et il ne peut ouvrir la "grande porte".
L'averse nous donne la motivation nécessaire : on pousse, il tire et hop, ça rentre !! Notre système de maintien des lattes avec des sangles n'étant pas top, il nous propose de changer pour des manchons ... 60 euros le manchon, 6 lattes ... pour être tranquille (en tout cas on espère !) pour le reste du voyage ... on accepte et on file en lui laissant le soin de plier notre voile avant de pouvoir travailler dessus !

Retour sur LOTUS ... les ouvriers poncent notre ligne de flottaison et les irrégularités de la coque. Le bruit est assourdissant mais ce n'est pas un problème puisque nous partons pour le ravitaillement ! Le but est de remplir le bateau de conserves, jus de fruit, confiture, Nutella (on ne se refait pas !) ... :  il faut emmener de quoi tenir jusqu'à Panama. Ce n'est pas dans nos futures escales que nous trouverons de sitôt un supermarché donc on fait des réserves !
Imaginez un peu les caddies (on a fait 3 voyages en 2 jours) : 30 boîtes de haricots verts, 15 boîtes de petits pois carottes, 24 tablettes de chocolat, 6 kg de riz, 60 packs de 4 compotes pommes-pruneaux (pour le transit de Lilas qui ne mange que ça côté "fruits" !), 30 l de jus de fruits, 15 kg de farine, 6 kg de sucre, 30 paquets de gâteaux divers, le grignotage pour les apéros à venir ... sans oublier le papier toilette !!
Pour les louloutes, un tour de caddie ressemble toujours à un tour de manège et on achète la paix sociale en mangeant au Mac Do (pour Lilas, rien n'égale leurs nuggets !).
Et tout ça, il faut ensuite le transporter de la voiture au dock, du dock au bateau (par l'échelle) et enfin, il faut trouver une place à bord pour caser tout ça !!
On finit la journée sur les rotules, le dos en compote sans avoir donné un coup de spatule sur notre coque qui a pourtant déjà une autre allure le premier soir : elle est propre, décapée aux endroits qui vont bien, et les réparations sont en train de sécher :
- une retouche au safran tribord que nous avions râpé sur une caille il y a plus d'un an maintenant,
- une reprise sur la réparation de la quille tribord qui s'écaillait un peu par endroit,
- une réparation sur la quille bâbord, frottée récemment en Martinique

Et le soir, mauvaise surprise : nous subissons une attaque en règle par les moustiques ! On avait perdu l'habitude et malgré une chasse assidue avec la raquette et nos moustiquaires, les louloutes auront des beaux boutons le lendemain matin !
Le mardi file comme le lundi : courses le matin. Quand on revient, la couche de primaire est passée.
Le temps de ranger un peu, de faire le point sur le contenu des frigos et évaluer ce qu'on peut encore mettre dedans en plus, on y retourne pour le frais !
Pendant ce temps, les ouvriers passent deux couches d'anti-fouling et s'occupent de l'entretien des hélices, anodes, huile des embases ...
Ils travaillent vite et bien. Un des ouvriers prendra le temps de retoucher la réparation que Julien avait fait à la jupe bâbord : le gelcoat avait fait de jolies vagues ... Le résultat est surprenant : si on ne le sait pas, on ne voit plus la réparation ! Il n'a pas voulu nous donner son secret ...

Le soir, Julien passera un long moment à frotter le pont et le cockpit de Lotus : pour une fois qu'on a de l'eau à volonté ! Le bateau est donc rutilant à la fin du carénage, plein d'eau et bourré de vivres ! Plus de place dans les coffres, on a même rempli le placard dans la cabine arrière bâbord avec les gâteaux et les chips. (Ne t'en fais pas papa, tu pourras ranger tes affaires : ce placard sera vide avant que tu arrives).

Et mercredi matin, remise à l'eau du bateau sans encombre.
Pendant que j'allais rendre la voiture de location, Julien devait aller récupérer la voile mais petit contre-temps car le voilier a raté une réparation à faire. Nous la récupérerons avant midi, bien pliée !
L'après-midi : atelier "je remonte ma grand voile" sur Lotus. Pffffffffff !! Déjà la passer de l'annexe au bateau puis la traîner sur le pont (parce qu'à deux on ne la porte pas !), j'étais crevée ! Julien passera l'après-midi (14h à 18h !) à la remonter, excellement secondé (Julien ne cautionne pas mais ce n'est pas lui qui écrit le blog !) alors que je gérais aussi l'école de Violette et une réparation couture sur le bimini en même temps.
Les éléments s'allieront pour faire de ce remontage un moment d'exception : un peu de vent (juste pour gonfler la grand voile au mauvais moment), une latte récalcitrante qui ne veut pas rentrer dans le manchon (après démontage, elle passe parfaitement dedans ... Juste une vis un peu en biais qui gênait l'entrée !).
Enfin le résultat est là et Julien est tout content de la nouvelle "courbure" de sa voile, qui n'existait pas avant ; le nouveau système pour les lattes permet vraiment de les mettre en tension.

Voilà, entre la coque toute lisse, toute propre et notre voile qui a un nouveau profil, on espère bien gagner 1 ou 2 n ! (il fut un temps où je n'étais pas à 1 n près ... mais en voilier, ça compte !!).
A tous ceux qui se disent que l'on peut vivre de peu sur un bateau, il faut penser au budget assurance et entretien !! Entre les courses, la grand voile et le carénage ... c'est un bon gros billet de 5000 euros qui s'envole !
Au programme à venir :
- acheter une drisse de rechange pour la grand voile et 2 défenses supplémentaires
- récupérer le module 5 du CNED qui est déjà téléchargeable sur internet (on espère bien récupérer le colis la semaine prochaine par l'intermédiaire de "I feel fine" qui a une adresse en Guadeloupe mais mieux vaut assurer. Les colis qui se perdent, ça s'est déjà vu !)
- peut-être visiter le musée Memorial ACTe sur l'esclavage qui a une très bonne critique.
Puis partir vers la côte sous le vent de la Guadeloupe et rejoindre tranquillement la réserve Cousteau et Malendure. Nous attendrons là-bas le colis du CNED et les copains : Teiva (encore en Martinique pour un souci électrique) et Vent d'Ailleurs devraient nous rejoindre.

1 commentaire:

  1. je suis épuisée à te lire....un gag cette voile qui refuse d'entrer dans la boutique !

    RépondreSupprimer