mercredi 22 février 2017

Martinique, quand tu nous tiens ...

Bonjour à tous,


Petit résumé : nous avons fêté l'anniversaire de Violette en mer (on passait de l'anse Mitan à l'anse d'Arlet). D'ailleurs sur demande expresse de la demoiselle en question, elle n'a pas eu de gâteau mais j'ai fait des crêpes bretonnes ! Une première à bord .




De tous ces cadeaux, c'est évidemment la petite tablette kindle qu'elle a préférée !











Nous sommes restés un moment à la grande anse d'Arlet où malheureusement, il n'y a pas de boulangerie. Je me suis donc essayé à faire du pain ... essai peu concluant : la pâte n'a pas gonflé beaucoup et est encore retombée à la cuisson. Résultat : une brique !! (je suis sûre que ça te fait rire Christophe).

Nous avons opté pour la solution de facilité et sommes passés dans l'anse voisine où il y a une boulangerie !!

Côté activité, nous avons tenté la randonnée avec les deux louloutes ... Lilas a bien suivi (forcément, dans le porte bébé ...) mais Violette a renoncé à la moitié du trajet (aller !!) donc retour sur le bateau et baignade plutôt. (on est faible !)


Julien est allé voir comment les Martiniquais pêchaient et est revenu avec quelques balaous car finalement il les a même aidés (plutôt, il s'est fait inviter à participer à la pêche).

La méthode : ils commencent par mettre à l'eau des bouts de feuille de cocotier ; les poissons viennent jouer avec et là, ils les entourent avec le filet et un des pêcheurs se met à l'eau pour leur faire peur afin qu'ils se jettent dans le filet qu'ils n'ont plus qu'à remonter. Le balaou frit ... pénible à préparer mais très bon !!
Nous avons aussi fait du canoe (les filles aussi, toutes seules !!).








Julien et Violette ont profité d'un changement de mouillage pour se faire traîner derrière le bateau ... rassurez-vous, je n'allais pas vite :)


Côté santé, Violette a perdu une dent du haut et Lilas a décidé de ne plus faire la sieste (à part quand on est en mer, ça l'assomme !!).

Voilà, de mon côté, j'ai fabriqué des robes aux deux louloutes, un short pour moi, un petit hamac pour ranger les affaires, une toile pour abriter le carré du soleil, un joli sac pour Violette (coordonné à la robe) et je réfléchis à une toile d'ombrage à tendre au dessus des trampolines au mouillage.
Le spi étant irréparable (enfin si mais au prix d'un bon spi d'occasion donc ...), j'essaie de rentabiliser la toile :) Si vous avez des idées, je suis preneuse :)


lundi 21 février, nous quittons les anses d'Arlet où nous venons de passer une semaine tranquille au mouillage, pour la baie des Flamands et le centre-ville de Fort de France. Arrêt obligatoire pour faire quelques courses, récupérer la suite des cours du CNED pour Violette, réceptionné par Dolorès (la tante de Julien que nous en profitons pour voir avec grand plaisir). Ensuite, direction le mouillage de Saint-Pierre et dans la foulée, on quitte la Martinique vers le Nord (depuis le temps que je le dis, il est temps d'y aller !!).

mardi 22 février ... petite mise à jour car rien ne se passe jamais comme prévu ! Hier, après un petit repas "local" avec Dolorès, nous avons rejoint le ponton où nous avions laissé l'annexe. A Fort de France, c'est sympa car il y a un parc de jeux juste devant. L'idée première était de déposer les courses à bord puis de laisser jouer les filles pendant que j'allais profiter d'une connexion internet pour mettre à jour le blog et faire quelques magasins de tissus.
Bon, en arrivant au ponton, la vue de l'annexe qui faisait des bonds, les embruns qui volaient jusqu'au parc et le nuage qui se profilait à l'horizon (amené par le vent qui avait bien forci) nous ont fait révisé le projet initial. Après un embarquement dans l'annexe sportif (j'ai été trempée de la tête aux pieds en détachant l'annexe), le retour vers Lotus a été très humide (à ce stade là, on ne parle pas d'un clapot mais carrément d'une mer de face !) et le transfert des courses et des louloutes à bord  ... scabreux !!
Bizarrement, il y avait déjà beaucoup moins de bateaux au mouillage qu'à notre arrivée !! Le temps de remonter l'annexe et on a filé de ce mouillage pas abrité du tout avec les 30 kt de vent (la météo prévoyait une légère brise marine !!), direction l'anse Mitan initialement, puis finalement les 3 îlets, mouillage beaucoup plus à l'abri. Evidemment, le temps d'y aller, on s'est pris un bon gros grain avec pluie et 45 kt de vent ! Difficile d'y voir quelque chose dans ce cas (à moins de faire comme Julien).

Allez, pour tous ceux qui se gèlent pendant qu'on se baigne, je vous mets une petite photo du mauvais temps. Un point positif, le bateau a été intégralement dessalé !

Donc, au final, on n'est pas parti. Le mouillage devant Saint-Pierre n'étant pas abrité du tout (et pour la suite, la Dominique n'offre pas de mouillage plus
abrité), nous allons attendre ici que le vent redevienne favorable parce qu'après tout, on n'est pas aux pièces !



Ah oui, je voulais aussi réparer un petit oubli et vous faire part du commentaire de notre équipier sur sa transat (sans censure) ... Si on continue sur la Polynésie dans le futur, il est fort à parier qu'il ne fera par la transpacifique ... mais qu'il nous rejoindra sur place en avion !! Mais si le traumatisme est oublié, il sera le bienvenu pour la traversée avec son petit grain de folie bien sûr :)


 Le commentaire du Mousse.
Après de multiples rebondissements et changements de programme dus à quelques mésaventures techniques et climatiques, j’avais décidé, (à contre cœur, c’est vrai), de jeter l’éponge et de renoncer à cette transat.
Julien a insisté pour que je participe à l’aventure, et avec l’aval du reste de l’équipage qui voulait coûte que coûte traverser vers des températures plus douces, les dates étaient toujours favorables.
J’ai été très, très naïf, j’aurai dû me méfier, mais l’aventure était tentante !
Il m’a vanté une croisière festive et conviviale, poussée par de tranquilles et doux alizés, avec au programme le quart à la barre, ma fonction première d’équipier à bord, et de nombreuses autres activités annexes, pour tuer l’ennui des longues journées, telles que la pêche, la cuisine, la boulangerie, les jeux de société, les apéros, la bonne bouffe, des rencontres fabuleuses avec la faune aquatique etc, etc …
L’objectif premier était d’arriver en Martinique au plus tard le 31 décembre au soir car ma Chérie Marie-Pierre s’y posait avec un vol Air-France pour passer quelques jours avec nous sur le bateau.
Pari tenu car nous sommes arrivés pile poil à la même heure que l’avion, mais à quel prix…
Nous sommes partis de Las Palmas où Lotus m’a rejoint. J’ai été réveillé à 5h00 par un texto me disant qu’ils arrivaient au port. A 7h00, je quitte l’hôtel pour les rejoindre mais la circulation et les indicateurs routiers ont eu raison de mon sens de l’orientation et j’ai bien mis une heure pour faire au maximum un kilomètre. Je dépose mes bagages et je m’en vais restituer ma voiture de location car cela faisait trois jours que je les attendais sans nouvelles et notre dernier contact datait d’une escale technique le 10 décembre à Gibraltar.
Le temps de prendre un dernier repas local (chez M. Mc Donald), de faire quelques provisions de frais et un dernier complément de carburant pour la traversée, nous quittons les Canaries à 17h00 le 15 décembre et là comme le dit Renaud dans sa chanson ‘’la plaisance, c’est le pied’’.
Je me suis dopé à la Nautamine pour assurer car je n’étais pas encore amariné.
Le départ a été musclé, des alizés entre 30 et 40 nœuds et plus sous les grains, une mer agitée avec des creux de trois mètres et plus.
Les dix premiers jours ont été terribles. J’ai vomi quatre repas, je me suis décrassé à la lingette le troisième jour, j’ai enfin réussi à prendre une douche rapide et à changer mes vêtements dans ma cabine le sixième jour. Puis, petit à petit, j’ai retrouvé le pied marin et j’ai troqué le médicament par le ti punch mais sans retrouver les plaisirs de la croisière que m’avait vendu Julien. Nous avons eu deux visites d’une petite baleine, de quelques oiseaux, de poissons volants et d’un petit groupe de dauphins furtifs au loin. Pourtant, j’en ai passé des heures à scruter l’horizon pour chasser le mal de mer !!!
Nous avons pêché 4 dorades coryphènes (de 2,5 à 4kg) et un petit bar black, mais traîner entre 6 et 10 nœuds, les prises ne tiennent pas et cassent les bas de lignes !!! 
Merci Julien, pour moi, cette transat n’aura été qu’un éprouvant convoyage de bateau !!!
Heureusement que pour oublier ce transit, il y avait à la clé et avec Marie-Pierre quelque jours de pur bonheur sur Lotus en votre compagnie.
Merci aussi, à tout l’équipage qui a été patient et attentionné pendant ces moments difficiles.
Pour une prochaine proposition de convoyage ou de Transpac, je pense que je réfléchirai un peu plus !
Merci encore à tous, pour cette belle et inoubliable expérience, bon vent et bonne mer.
                                                       







mercredi 8 février 2017

Journal d'une transat

Pour ceux qui veulent la version longue : voilà mon journal (c'est Elodie qui écrit) de la transat :

Dimanche 18 décembre, 4h30 du matin,
je suis de quart et je me dis qu'il serait chouette de conserver une trace de cette aventure qu'est la traversée de l'Atlantique. La mer est agitée, travers arrière tribord, cap 270°, vent 25 à 35 n dans le 150 du bateau. Nous avons 3 ris à la grand-voile et le génois complet ... et on se fait secouer ... comme hier et comme avant-hier. Il serait temps que ça se calme !!
Comment se sont passés les 2 premiers jours me direz-vous ? Eh bien après une escale courte, très courte à Las Palmas (la terre bougeait pendant que nous faisions les courses de frais !), nous sommes repartis après avoir fait les pleins et récupéré notre équipier volontaire, j'ai nommé Christophe ! Petite précision : pour venir aux Canaries, nous avions une mer arrière et peu de vent donc une navigation plutôt tranquille mais pas économique en gazoil !!
Pour la transat, papa (pour qui c'est la cinquième) nous avait vendu du rêve : on se laisse porter par les alizés : mer arrière, pas trop formée et vent établi 15/20 n ....
Dans la réalité, on a eu 25 à 40 n en rafales, un vent instable qui nous oblige à jongler avec les voiles et à prendre la mer 3/4 arrière voire un peu travers et au résultat, on se fait bien secouer !

1ère journée : 160 M parcourus (Julien fait le point à 17h puisqu'on est parti à 17h le 15 décembre).
Côté tuiles : les lattes de la grand-voile ne veulent pas rester en place et le groupe électrogène refuse de démarrer du premier coup (de là à ce qu'il ne s'allume plus du tout ce sera la mouise car il n'y a pas assez de soleil pour recharger les batteries : entre les 2 frigos, le congel, le pilote automatique et les feux de navigation la nuit, ça pompe pas mal !)
Notre nouvel équipier s'amarine à la dure avec mon amie Nautamine à la rescousse.

2ème jour (le 16), menu du jour à midi : salade de riz, thon, tomates pour ceux qui ont envie de manger .... L'après-midi est plus calme et je profite du groupe électrogène pour faire des gâteaux au chocolat (pour le moral de l'équipage !) et une quiche. Les filles s'occupent avec l'ipad, la petite console de jeux de Violette et le lecteur DVD voiture.
Nuit du 16 au 17 : Christophe (qu'on avait mis hors quart la première nuit, on n'est pas des monstres non plus) restera dehors toute la nuit. Un peu exagéré comme quart ? En fait, il préfère rester dehors avec du vent frais sur le visage mais il ira quand même régulièrement nourrir les poissons.

Le 17 : journée agitée (Christophe subit toujours) et l'équipage fatigue. Le vent se maintient entre 20 et 30 n avec des rafales à 40 n. On espère une accalmie .... qui ne vient pas !
Un coulisseau de la grand voile s'est cassé ... C'est dû au vent arrière qui la fait souffrir mais avec 30 n et rafales supérieures, on ne peut pas prendre le risque de sortir le spi.
On fait le point à 17h : 170 M parcourus ... légère déception, on pensait avoir fait plus.
Papa est pessimiste : "à ce rythme, on passera le jour de l'an à la mer"
Côté quarts, l'organisation est prise : Julien commence en faisant le 21h à minuit (en fait souvent il se retrouve seul dès 20h car tout le monde file à la caille !) puis papa de minuit à 3h puis moi de 3h au lever du soleil.
Zuuuut, rafale à 35n ... il va falloir peut-être rouler un peu de génois ... je vais attendre de voir si ça se calme avant de réveiller quelqu'un pour m'aider : la lune est pleine et on voit bien dehors, pas de gros grains en vue.
Côté ambiance à bord, Christophe nous a amené deux guirlandes à led pour l'ambiance Noël. Reste à trouver le temps et surtout l'énergie pour les fixer (chargeur solaire inclus, c'est nickel !!).
Violette s'inquiète du fait que nous n'ayons pas de sapin à bord : s'il nous trouve le père Noël, où va-t-il déposer les cadeaux ?
La fin du quart approche ... pfffff : franchement, qu'est-ce qui nous a pris de vouloir traverser ? En fait, je n'y tenais pas, vraiment pas ! Mais entre nous et les eaux chaudes des Caraïbes, il se trouvait là : l'océan Atlantique !!

Le 19 décembre, 4h30 du matin,
la nuit est belle, la lune est cachée par les nuages mais l'horizon est bien visible (ça aide pour le mal de mer !) ; la mer reste agitée, de l'arrière tribord, rien de nouveau.
Hier, les rafales de vent nous ont longuement fait hésiter à mettre le spi mais on l'a finalement envoyé dans l'après-midi et hop, c'était parti : surf à 14,7 kt, ça avance !!
Repas midi : purée, viande hachée.
Et côté pêche, toujours rien malgré nos tentatives. On a même réussi à emmêler les 2 lignes, une fois sous spi : à 10 n, les poissons ne peuvent pas nous rattraper !
Julien n'a pas eu de gâteau pour son anniversaire : ça bougeait trop. Et finalement, ce n'était pas plus mal car le soir, impossible de démarrer le groupe électrogène pour faire cuire les croque-monsieur (pour faire marcher le four, le groupe est indispensable). Il va falloir mettre le nez dans la mécanique demain pour réparer ...
Côté ennuis techniques, on a aussi décidé de ne plus utiliser la grand voile, histoire de ne pas perdre de lattes, donc génois, spi et genaker ce qui est suffisant, puisque avec 20 à 40 n de vent, on avance pas mal !
Point à 17h : 178 milles parcourus ; l'équipage s'attendait à moins. Le moral remonte un peu, surtout qu'à ce moment là on est sous spi et qu'on avance bien !
Le quart s'organise avec Christophe qui va mieux : il prend le premier quart, papa le deuxième et moi le troisième. Julien est hors quart cette nuit pour pouvoir se reposer. Demain ce sera papa, je pense.
Les louloutes s'occupent comme elles peuvent : Lilas me colle, Violette lâche régulièrement un "j'm'ennuie moi !!". Elle est longue cette traversée pour elle (et pour les grands aussi car on se fait pas mal chahuter et ça fatigue). J'ai l'impression que la mer est plus calme ... on verra de jour.
J'espère que Julien réussira à réparer le groupe sinon pas de four, pas de dessal, pas d'eau chaude, pas de machine à laver et une recharge incomplète des batteries par les panneaux solaires .... On peut se passer de tout sauf du pilote auto, surtout la nuit !!!

Le 20 décembre, 6h00 du matin,
On a un peu changé les quarts, car hier j'ai fait de 3 à 8h00 (parce que j'ai gratouillé le pied de Julien pour qu'il se lève et c'est un peu long) ! Le soleil se lève vers 8h15, il va falloir changer d'heure.
Hier journée sous spi avec quelques descentes rapides quand un grain passait. Le vent se maintient entre 20 et 30 n, rafales 40 n, mer agitée ... toujours !! Même avec la nautamine, le mal de mer commence à s'installer.
Heureusement que Julien n'a pas le mal de mer : il est descendu réparer le groupe électrogène ce matin et on a profité d'un moment où l'on avait un peu ralenti (vers 7 n) pour le relancer. Un succès !! ouf ! Du coup on a rechargé les batteries et produit un peu d'eau.
Repas midi : purée, saucisses. A noter que le premier ti punch a été servi à bord !! Christophe va beaucoup mieux 
Le soir, encore des passages de grains. Julien et Christophe ont replacé la latte de la grand voile, donc on a préféré mettre la grand voile avec 3 ris et le génois pour passer la nuit. En cas de gros grains, il faut juste rouler le génois, ce que l'on peut faire du cockpit (plutôt que d'aller gambader sur le pont la nuit pour affaler le spi !). On a eu raison : vent irrégulier de 20 à 35 n et la mer qui va avec cette nuit.
Cap 230°, houle arrière babord : on se fait bien remuer et ça claque fort sous la plate-forme ; dur de bien dormir mais bon, on avance ! 7 à 10 n.
L'air s'est réchauffé : le vent est agréable, la nuit étoilée. Le point d'hier donnait 174 M parcourus ; c'est pas mal mais on espère toujours mieux faire au prochain point.
Côté pêche : on a remonté la ligne hier soir et il n'y avait plus rien au bout : hameçon et plombs ont été emportés. On va arrêter de la mettre quand on va trop vite : ça ne sert à rien.
Le quart s'achève bientôt : comme d'hab, pas une lumière autour de nous, à croire qu'on est seul sur l'océan ...

NB : il faudrait qu'on écrive à Multicoques Mag pour les encourager à faire un article sur les assurances pour les voyages autour du monde. On pourra leur donner un avis éclairé sur AFA qui a bien géré notre sinistre (enfin je dis ça mais on n'a pas encore été remboursé), mais qui nous a envoyé un mail et une lettre recommandée pour nous informer que compte-tenu de notre sinistralité, ils résiliaient notre contrat lorsqu'on basculait en zone monde. On l'a appris grâce à une connexion aux Canaries ... sinon on apprenait aux Antilles qu'on avait traversé sans assurance. Et évidemment, comme on n'a pas eu le temps de trouver une autre assurance, eh bien on est sans filet jusqu'aux Antilles où il va falloir se réassurer. Ça aide à dormir sereinement tout ça, merci AFA !!

21 décembre 2016, 5h15
Je viens de prendre le quart : Julien commence de 21h à minuit puis papa, jusqu'à 2h30 puis Christophe jusqu'à 5h (mais il me réveille rarement avant 5h30) puis moi. On a changé d'heure hier donc le soleil devrait se lever plus tôt. La nuit est plutôt calme, nuageuse mais la lune se devine et on voit bien l'horizon. Le vent est un peu tombé, enfin !! 15 à 20 n : avec 3 ris dans la grand voile et le génois, on se traîne 5 à 7 n.
La journée d'hier a été agitée : grosse mer, vent 25 à 35 n : on a bien avancé sans sortir le spi. Le point à 16h : 179 M. On arrive doucement au milieu du parcours ... c'est interminable. Une journée de plus à lutter contre le mal de mer. Violette a passé une partie de mon quart avec moi, allongée dans le cockpit et a vomi de la bile au matin. Après elle était en forme heureusement ! Moi je n'ai pas été productive et au dodo tôt.
Julien et Christophe ont quand même réussi à prendre leur ti punch, midi et soir, quelle volonté !! Remarque c'est un bon médicament contre le mal de mer pour Christophe on dirait.

22 décembre 2016, 6h45
encore une nuit passée ... la moyenne du bateau est à 7 n ... en hélico, on serait presque en stationnaire ....
Un croissant de lune m'éclaire, l'horizon s'éclaircit. Je viens de mettre la ligne de pêche à la traîne, on ne sait jamais. Jusque là, 0 poisson à se mettre sous la dent.
Journée ensoleillée, spi toute la journée.
Pizza à midi, grignotage le soir.
Cette nuit il a fallu rentrer le spi et sortir le génois : vent 25 à 35 n, trop pour le spi. Cap 280°, direct vers la Martinique.
Je ne me plaindrai plus la prochaine fois que je prendrai l'avion pour faire Martinique – France !

24 décembre 2016, 6h00
ça bouge toujours ... hier journée mal de mer pour moi et Christophe ; mon quart a été laborieux.
A noter que le 22, en fin de journée, on a pris une dorade ! Notre premier poisson, mangé le 23 à midi mais pas vraiment apprécié par tout l'équipage. Mer toujours bien agitée avec 30n établis et passage de nombreux grains.
Lilas a été malade au petit déj ...
La moitié du trajet est faite mais personne n'apprécie la traversée dans ces conditions ... je pense que le père Noël va attendre qu'on soit au calme pour passer à bord.

25 décembre 2016, 6h00
Le sillage est éclairé par des petites algues fluorescentes ; le ciel est étoilé et on aperçoit le croissant de la lune derrière quelques nuages ... mais toujours 25 à 35 n de vent et mer agitée. Nous sommes sous génois et tourmentin en ciseau et on avance à 7/8 n.
Le point d'hier : 168 M .... on a hésité toute la journée à mettre le spi ou le genaker à cause des rafales fréquentes. La nuit dernière papa a eu jusqu'à 60 n, Christophe 52, moi 46  ....
Pas de réveillon hier : à l'unanimité, personne ne se sentait de cuisiner et manger !! On reporte ça après notre arrivée.
Pas de poisson pêché non plus hier, mais une ligne avec des noeuds et encore un leurre perdu. Il va falloir qu'on se rééquipe en Martinique.
Aujourd'hui, c'est Noël ... le père Noël est-il passé cette nuit ? Les louloutes le découvriront à leur réveil.

Le 26 décembre 2016, 6h00
Journée mouvementée hier : le matin, les poulettes ont trouvé un petit mot du père Noël avec un cadeau chacune : le reste des cadeaux sera livré en Martinique car le père Noël a le mal de mer !!
Le vent s'étant un peu calmé, on a sorti le genaker (25 à 30 n quand même). Puis dans l'après-midi, comme il faiblissait encore, on décide de passer sous spi. Pour ne pas rester sans voile pendant qu'on roulait le genaker et avant d'envoyer le spi, on a allumé le moteur babord.
Etant encore patraque, j'ai laissé les hommes faire et je me suis juste mise à la barre pour voir comment ça se passait et là, le moteur cale. Bizarre ! Je mets en route le moteur droit pour rester manoeuvrable et garder de la vitesse, avant de comprendre : un bout du spi est passé sous le bateau et s'est pris dans l'hélice du moteur babord !! M.... Je coupe aussi le moteur tribord pour ne pas aggraver la situation.
Christophe retient le spi devant, on ramène le bout qu'on peut .... zuuut c'est coincé !! On arrive à choper le bout du spi à la gaffe à travers le trampoline et on défait le noeud. Le bout laissé libre, on essayer de tirer de l'autre côté mais non, c'est toujours coincé ....
Il n'y a pas à tortiller, il va falloir aller enlever ce satané bout .... quelqu'un va devoir plonger ! C'est Julien qui s'y colle, secondé par Christophe. Pendant qu'ils se changent, papa et moi arrêtons le bateau. Ça bouge pas mal, la mer est bien formée avec 30 n de vent !! On attache Julien au bateau et il plonge .... il remonte au bout de 30 secondes : super, il a réussi à enlever le bout du premier coup. Dommage pour Christophe qui ne se baignera pas : Julien dit qu'elle est bonne mais il ne s'attarde pas non plus, étant donné les mouvements de la coque !!
On installe une nouvelle écoute et hop, on hisse le spi mais pas pour longtemps car le vent forcit et on repasse sous genaker (pffff ! Tout ça pour ça !!) et évidemment, pendant la manoeuvre, un poisson mord !! Une énorme dorade, miam !!
Le soir, riz au lait.
Nuit sous genaker : le vent a bien baissé durant mon quart ; je pense qu'on hissera le spi au matin.
180 M parcourus hier : on espère arriver le 31 ....

Le 27 décembre, 6h00
Le vent est bien tombé mais la mer reste agitée.
Journée calme hier : sous spi, aucun poisson pêché mais on a dégusté des filets de dorade à midi.
C'était l'anniversaire de papa ; jeux de carte en fin de journée et hop au lit pour moi car mal de mer toujours et encore.
Aujourd'hui, c'est mon anniversaire : j'ai plein de projets palpitants : faire une lessive, du pain et des mini quiches ; on verra si le mal de mer me lâche.
Lors de mon quart, j'ai découvert le bateau décoré avec une banderole "Joyeux anniversaire", merci Christophe :) Il a mis aussi quelques ballons mais certains ont explosé pendant mon quart, ça fait tout drôle.

Le 29 décembre, 6h00
ce n'est pas une erreur ; je n'ai pas sauté le jour d'hier : je n'ai carrément pas fait de quart hier. Le 27, vu qu'avec la nautamine ça n'allait pas très fort, j'ai essayé sans .... eh bien c'était une mauvaise idée car c'est bien pire !!
Journée allongée : pas de lessive, le pain et les mini quiches ont été faits quand même, mais par Christophe, plus vaillant que moi. Mais bon rien n'a monté, va savoir pourquoi ... les mouvements du bateau peut-être !
Le soir du 27, j'ai été me coucher pas en forme. Vers minuit, j'ai entendu un grand PAF !! je monte voir : le spi a explosé et il est coincé sous le bateau .... Je commence à aider Julien et papa ... mais bon, je vais finalement chercher Christophe en renfort. Ils finissent par réussir à récupérer le spi. La drisse est encore là, la chaussette aussi. Notre gaffe par contre est passée à l'eau, tant pis ! Le spi est en morceaux ... on ne sait pas s'il sera réparable. On passe sous génois pour le reste de la nuit, ça suffit pour bien avancer étant donné les rafales !!

Le 28, journée sous génois et genaker, ça avance bien.
Aujourd'hui, on a aperçu une petite baleine. Violette a dit "C'est la plus belle journée de ma vie", parce qu'elle n'avait jamais vu de baleine et d'aussi près !!
Côté pêche, une prise a lâché avant qu'on puisse la remonter.
La journée on spécule sur notre jour et heure d'arrivée. Papa est optimiste : samedi 31 matin. J'espère qu'il a raison parce que c'est long !! mais j'ai repris la nautamine et ça va un peu mieux.

Le 30 décembre, 7h00
Changement d'heure hier.
Nuit sous genaker, génois et tourmentin ; on a bien avancé. Violette fait la fin du quart avec moi ; il fait beau, l'air est doux ; ça commence à sentir les Tropiques !
L'arrivée est prévue demain .... certainement de nuit
Hier journée calme : pas de grains, pas de poisson non plus : ça mord puis ça lâche : on va trop vite !
Le matin, lessive, dessal, four pour le pain et à midi : daurade. Ça bouge encore pas mal.
Aujourd'hui, encore une lessive prévue et ... selon mon courage. Le mal de mer est encore présent : mer de l'arrière, le bateau remue de l'arrière-train, très désagréable.
On voit des paille-en-queues (des oiseaux avec une queue qui ressemble à une paille) ; papa dit que la terre n'est pas loin. Aucun bateau en vue toujours.

Le 31 décembre,
jusqu'au bout la navigation aura été mouvementée : là on s'est pris un gros grain et on n'a pas eu le temps d'affaler le genaker alors on l'a laissé filé .... et il s'est enroulé autour de l'enrouleur du génois ... il a fallu attendre que ça passe pour démêler.
On a cru apercevoir la terre plusieurs fois mais c'est seulement en début d'après-midi qu'on l'a vraiment vue. Pour ne pas arriver trop tard, on a allumé les moteurs mais ça n'a pas suffi et on a passé la pointe des salines au coucher du soleil.
Et on a mouillé, enfin au calme, dans l'anse Caritan. On est dans les temps pour récupérer Marie-Pierre qui a atterri à peu près quand nous avons mouillé.
On la récupérera dans la soirée, en zodiac.
A partir de maintenant, on profite !!!

mardi 7 février 2017

Janvier en Martinique

Bonjour à tous,
voilà quelques semaines maintenant que nous nous retrouvons tous seuls (Christophe et Marie-Pierre sont repartis le 10 janvier, papa le 15) et que nous profitons du soleil martiniquais. L'eau est à 28° (Lilas la trouve un peu froide et lui préfère parfois sa petite piscine, chauffée par le soleil), les mouillages sympas, et le temps file ...
Côté organisation, nous avons basculé Lilas dans la cabine arrière bâbord (qu'elle appelle toujours la "cabine de papy") pour avoir la paix le soir. Elles s'endorment plus vite, mais ici, la grasse mat est limitée : en moyenne, elles sont debouts vers 7h30 !!
Nous allons bientôt fêter l'anniversaire de Violette, en Martinique. C'est dans ces moments-là que ses copines lui manquent le plus !










Nous avons passé un certain temps au mouillage dans les anses d'Arlet (le temps d'accueillir nos visiteurs martiniquais à bord) avant d'aller faire un tour au Marin pour récupérer du matériel pour réparer notre grand voile.
Le Marin .... dur d'y trouver une place au mouillage tellement il y a de bateaux. Même problème au ponton des annexes, dur à atteindre à cause du nombre d'annexes présentes !! Après achat de matériel et quelques courses, nous ne nous sommes pas attardés car l'eau n'est pas engageante pour la baignade là-bas.
Nous avons fait un saut de puce et sommes allés mouiller devant l'anse Figuier, jolie petite plage et mouillage plus tranquille puisque nous étions 2 ! Au programme, baignade, plage, petit tour en annexe à Sainte Luce.



 




Retour ensuite aux Anses d'Arlet où Julien est monté en haut du mât pour les réparations de la grand-voile. On a du mal à le voir mais là, il est tout en haut. Pour lui aussi, le bateau semblait tout petit ...





 De mon côté, j'ai enfin fini les rideaux (pas trop tôt !!) et comme j'étais désoeuvrée, je me suis lancée dans des robes pour les louloutes ... mais bon, j'ai encore des progrès à faire :)
Aujourd'hui, c'était courses ! Et en bateau, c'est tout un programme : trouver un supermarché proche de la mer (Géant la Batelière à Schoelcher), voir s'il y a un mouillage possible proche (oui !! avec un ponton accessible en annexe pour débarquer) et c'est parti avec un petit chariot et des sacs à dos. Tout ça sous le soleil qui cogne (j'espère que vous nous plaignez là !!) ce qui nous a obligé à une petite baignade au retour (trop dur !).
Là, nous sommes au mouillage en baie des Flamands, en face de Fort de France, histoire d'avoir une connexion internet pour mettre à jour le blog.

Pour ceux qui se demandent si on s'ennuie ... eh bien pas encore ! De mon côté, je regarde passer l'hélicoptère d'Heliblue (une société qui fait des baptêmes et balades en hélico, en EC 120 !!) sans me mettre à pleurer donc tout va bien. On a même été survolé par l'Alouette III aujourd'hui. Ca fait tout drôle de ne plus faire partie de ce monde là.

Pour le programme à venir ... certainement départ vers le nord courant février vers la Guadeloupe, les Saintes, Saint-Martin ...